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Célébrations décérébrées

When Saturday Comes – Traquées par les médias, de plus en plus calculées par les joueurs, les célébrations de but sont aussi plus envahissantes que jamais.

Auteur : Roger Titford le 12 Mai 2014

 


Extrait du numéro 326 de
When Saturday Comes (avril). Titre original : "Animal Behaviour". Traduction: Toto le zéro.

* * *
 


Lorsque les buts étaient plus fréquents, les célébrations ne constituaient pas un élément très marquant d’un match. De nos jours, la photo de presse d'après but et l’empilement de joueurs au poteau de corner en direct sont les images prédominantes du football. Si ceux qui se serraient les mains ou s’ébouriffaient les cheveux ont disparu il y a plusieurs générations, les sauts périlleux à la Lomana LuaLua appartiennent également au passé.


Illustration de ce changement, 60% des photos de football dans le Guardian du 10 février dernier montraient une scène post-but, tandis que le Times et le Sun se contentaient de 33% chacun. En parcourant quelques journaux et magazines d’il y a seulement une génération, la proportion était inférieure à 5%. Du point de vue des médias, c’est de la photographie facile, un instantané du triomphe ou du désastre, mais en retour, cela incite les joueurs à s'y livrer de façon de plus en plus calculée.

 



 


Note artistique

Il n’y a rien de mal à ce que la passion soit exprimée, mais à une époque où les logos "Respect" et "Fair Play" sont omniprésents, il faudrait se demander si les célébrations n’auraient pas tendance à déraper. Elles peuvent servir à démoraliser l’adversaire et à gagner du temps. Une équipe menée peut marquer et faire reprendre le match deux fois plus vite qu’une équipe qui mène à la marque. D’ordinaire, ceux qui mènent au score prennent près d’une minute à célébrer le but et les secondes excessives ne semblent jamais décomptées. La Fédération anglaise n’a laissé aux arbitres pour consigne que leur seule appréciation.
 

Les célébrations deviennent un élément essentiel de l’identité d’un joueur. Récemment, deux joueurs des moins de 21 ans de Reading ont posté un commentaire sous la vidéo Youtube d'une rencontre de l’équipe des jeunes, dans lequel ils passent autant de temps à analyser les célébrations ("douteuses") que le but lui-même. Gareth Bale a même déposé son geste de but en forme de cul. Comme toutes les célébrations, la célébration de but peut tourner au vinaigre, ainsi que Nicolas Anelka a pu s’en rendre compte dernièrement avec une quenelle largement condamnée. Et qui sait le nombre de joueurs ayant évité des ennuis similaires car ils n’ont pas marqué le jour où ils avaient un message controversé tout prêt sous leur maillot ?
 

Sur ce point, une part de responsabilité incombe aux télévisions, lesquelles s’empressent de couper les streakers et ceux qui envahissent le terrain ou se menottent aux poteaux de buts, mais n’appliquent pas la même logique aux joueurs s’apprêtant à enlever leur maillot ou à se jeter sur la foule, désireuses de diffuser l’inutile carton jaune. Je préfèrerais voir les défenseurs battus se disputer plutôt qu’un joueur qui se sent le droit de nous imposer son message au monde.
 


Compétition virile

Il ne faut pas croire, non plus, qu’il s’agit d'une manifestation d'émotion spontanée de la part de jeunes hommes soumis à d’intenses pressions. Il y a bien sûr le moment instantané et compréhensible d’exaltation, mais il ne dure littéralement que quelques secondes. Ensuite, les joueurs ont conscience des conséquences de leurs actes: le joueur de Reading Garath McCleary a commenté ainsi, après le match, son superbe but contre Queens Park Rangers: "Je voulais enlever mon maillot, mais j’ai réalisé que j’avais déjà eu un jaune, alors je n’ai pas su quoi faire". Heureusement qu’il n’avait pas autant répété que les joueurs d’Aylesbury dans les années 90s, qui se dandinaient comme des canards en guise de célébration.
 

Pour expliquer cette surenchère, l’une des théories veut que l’actuelle ère "post-Diana" a vu le renforcement des liens affectifs en milieu professionnel, stimulant ainsi l’expressivité émotionnelle parmi les humains. Autre théorie, basée cette fois sur la psychologie évolutive: tout comme les hommes des cavernes offraient les produits de leur chasse en échange d’un lit, de sexe et de procréation, on peut fort bien imaginer que le footballeur moderne sexualisé se mettrait en scène devant un public de plus en plus féminisé, dans le stade comme devant la télévision de par le monde. Une étude universitaire a récemment démontré que lorsqu’ils participaient à des activités dangereuses, les hommes avaient tendance à prendre davantage de risques si une femme attirante les observait. Ceci pourrait expliquer cette curieuse tendance des buteurs à repousser rageusement les coéquipiers venus le féliciter, zigzaguant au travers du terrain, le visage impassible, comme pour dire: "Oui, c’est moi".
 

Les célébrations extravagantes sont par trop ancrées dans l’imagerie du jeu moderne et les esprits des jeunes supporteurs pour qu’un changement significatif puisse survenir. Toutefois, la joie d’une équipe signifiant la détresse d’une autre, et avec le tapage concernant le respect et la sportivité, il serait bon de voir du temps de jeu rajouté en raison de célébrations excessives et que se poursuive la politique d’avertissements pour ceux qui enfreignent délibérément le règlement en enlevant leur maillot ou en se jetant dans le public. Un comportement qu’on ne devrait même pas tolérer chez un gamin de neuf ans.

 

 

Soignez votre anglais et votre culture foot : abonnez-vous à When Saturday Comes.

  

Réactions

  • Lucho Gonzealaise le 12/05/2014 à 03h01
    On a atteint un tel niveau de ridicule avec ces célébrations de but que même les jeux-vidéos proposent à leur joueur de les faire eux-mêmes...

  • theviking le 14/05/2014 à 09h48
    C'est une coquille ou c'est volontaire le geste en forme de "cul" de Bale ? Il me semblait que c'était un coeur, mais pourquoi pas ?

  • osvaldo piazzolla le 14/05/2014 à 17h16
    Le fait de la part des joueurs de mettre de plus en plus en scène les célébrations, de la part des instances de limiter l'expression personnelle au minimum (carton jaune pour tout dévoilement de tshirt, ou même ingestion de banane) et de la part des télévisions et des photographies (on l'apprend ici) de s'attarder de plus en plus sur les scènes de joie me laisse penser qu'il s'agit d'une injonction express des sponsors maillots, comme le rappelait la photo dans le vestiare brugeois où étaient placardées dans le vestiaire les instructions pour célebrer un but en montrant le bon côté de son maillot.

  • Toto le Zéro le 15/05/2014 à 14h45
    @theviking
    Pas de coquille, le texte original utilise vraiment le mot "cul" plutôt que "coeur"! Pour se moquer, sans doute.

  • theviking le 16/05/2014 à 08h46
    ok merci, je voulais être sûr.

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