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Comment jouer au foot à la plage ?

Ce n'est pas parce que c'est l'été et ce n'est pas parce que c'est la plage qu'il faut faire n'importe quoi. Il y a des bonnes manières.

Auteur : Billy Pagnol le 31 Juil 2015

 

 

Partout, sauf à Nice où il y a des galets, on va à la plage d'abord pour jouer au foot. Il y a de nombreux jeux possibles, mais surtout des principes forts à honorer: on ne peut pas faire n'importe quoi (par respect pour le foot, pour les autres, pour soi-même). Voici donc un tour d'horizon des possibilités, en commençant par le choix du ballon: celui de beach-volley est exigé. Étanche, fait d'un cuir souple et doux, léger sans voler non plus n'importe comment, il est un poil plus petit que les ballons pro, mais il adhère correctement au pied. Et puis il est coloré, ce qui est joli lorsqu'on n'est pas sur une pelouse officielle.

 

 

Jongler

Commençons par le jonglage. Règle numéro 1: il est interdit de jongler seul. Vous aurez beau faire très attention à être naturel, à agir comme si vous étiez solitaire et tranquille, à rester simple, à être normal, le fait est que vous n'êtes pas seul. Vous le savez, le monde autour de vous sait que vous le savez: ne faîtes pas semblant. Si vous êtes bon, vous le savez aussi et vous passerez pour un être prétentieux; si vous êtes moyen, vous aurez l'air triste; et si vous êtes mauvais, pourquoi jouez-vous alors que vous êtes seul? Mettez donc le ballon sous votre tête et lisez Schopenhauer.

 

On ne jongle donc qu'à plusieurs et on peut jongler à n'importe quel niveau. À partir de deux, c'est intéressant. Si trois mètres vous séparent (plus ou moins 10%) c'est correct. À partir de 3,50 m, vous n'êtes pas assez bon. Réhabilitez-vous en formulant l'alibi suivant à haute voix: "On ne va pas non plus prendre toute la place". À trois ou quatre joueurs (jusqu'à six), ça commence à être vraiment sympa, mais aussi dangereux pour les gens qui bronzent autour de vous. En effet, pris par le rythme et l'élan, vous ne pouvez plus vous empêcher de tenter des ailes de pigeons, des passes de l'épaule, des acrobaties variées, et ça dérape. "Ouais mais le ballon il glisse, aussi, faut dire..."

 

Si vous êtes moyen, privilégiez le serein contrôle de la cuisse avant de faire une passe à quelqu'un en face de vous, du coup de pied. Si vous êtes mauvais, donnez-vous l'objectif de taper dans le ballon pas trop fort, vers le haut. Si vous tentez un geste technique difficile et/ou prétentieux (coincer le ballon sur la nuque, enchaînement avec des pompes) et que vous le manquez, ne le retentez qu'une fois, et pas tout de suite. Si vous avez réussi au premier ou au second coup, ne le faites plus. Si vous avez échoué deux fois, faites une tête plongeante et partez à l'eau.

 

 

Le taureau

Lorsqu'il y a moins de monde ou lorsque vous faites partie d'une bande de connards irrespectueux, vous vous engagez dans un taureau plus ou moins au bord de l'eau. Les règles sont pour le coup moins strictes que sur un terrain normal. On peut se laisser aller à déformer le quasi cercle, à envoyer le ballon un peu loin: ça part en course dans les vagues, ça tacle dans le sable, c'est joli et spectaculaire. Les balles piquées sont un bon moyen d'envoyer de l'eau ou du sable dans l'œil du mec au milieu, mais on ne peut le faire que deux fois car ensuite, ça se voit que c'est fait exprès. À la plage comme ailleurs, ne tentez pas les petits ponts comme un forcené.

 

Lorsqu'on est le taureau, on devient une attraction pour la foule en vacances. Celle-ci a l'air moins féroce et assoiffée d'humiliation que celle du stade, mais ce n'est qu'une apparence. Les papas ne manqueront pas signaler à leurs enfants "Il se jette trop", ou encore "Oh la la le pauvre, comme il galère". Ne tendez donc pas le bâton pour vous faire battre. Restez stable sur vos appuis, misez moins sur votre promptitude que sur l'erreur technique qui arrivera tôt ou tard.

 

Si vous n'êtes pas assez nombreux pour un taureau, vous pouvez aussi choper la bouée d'un gosse, la mettre dans l'eau, et jouer à essayer de mettre le ballon dedans. Si vous êtes sympa et/ou dragueur, vous pourrez proposer aux touristes (qui ont par exemple des filles de 17 ans) de tenter leur chance, en promettant d'offrir un beignet fourré en cas de succès (il faut rester grand seigneur en toutes circonstances). Ça exige qu'un pote sit dans l'eau pour renvoyer le ballon, mais il y a toujours un pote qui reste dans l'eau. Celui-ci peut même se caler sur un matelas flottant et devenir la cible: s'il est touché, le tireur prend sa place.

 

 

Le match

Il est dix-huit heures, les gens se sont barrés, des mecs vous regardent jouer depuis une heure maintenant et peuvent compléter. Vous avez été très lourds pendant le volley en jouant trop souvent avec le pied: il va être l'heure de se faire un gros match pour terminer la journée. Jusqu'à quatre contre quatre, c'est petit but, avec impossibilité pour le défenseur de se mettre dedans. Au-delà, cage de trois grands pas avec gardien (volant). Il est conseillé d'interdire les grosses frappes, mais ça peut se discuter.

 

Les joueurs techniques seront complètement dépassés par les joueurs physiques et téméraires; les tacticiens seront jetés à l'eau à la troisième remarque concernant le placement; les passes en retrait seront trop courtes ("Putain de sable") et récupérées par les carottes; il y aura toujours un relou qui voudra garder ses baskets; quelqu'un prendra un vilain coup à la cheville; le match sera déséquilibré et les gagnants proposeront de changer les équipes et ce sera mal pris; les attaquants, fatigués d'attendre un bon centre, se lèveront eux-mêmes le ballon pour tenter un retourné (qui partira à l'eau); mais vous vous amuserez quand même.

 

"Demain revanche, hein?" se diront les joueurs. Car c'est vrai que le beach foot est une bonne fatigue, que c'est cool de se jeter à l'eau après le match, qu'on retiendra tel crochet, tel faux rebond qui a fait but alors que la frappe n'était pas cadrée. Mais demain, en fait, vous serez crevés, et ça finira à la pétanque, qui présente l'avantage incontestable de pouvoir être pratiquée en même temps que l'apéro.

 

Réactions

  • Sens de la dérision le 31/07/2015 à 08h10
    Attention : proposer de fourrer son beignet à une fille de 17 ans peut se terminer en tôle. Cette blague vous est offerte par l'Amicale des Fans de Bigard et Bouvard.

    Quand j'étais jeune, fort et que j'avais le torse plat et luisant comme un dieu, notre jeu c'était plutôt de tenter des retournées en étant dans l'eau.

  • fireflyonthewater le 31/07/2015 à 09h07
    nickel, avec tous ses conseils je peux maintenant partir en vacances tranquille!

    Et Merci bcp pour cette lecture du matin!



  • Tous en slip le 31/07/2015 à 10h04
    Très bon...

    N'oublions pas, pour les plages pas trop bondées (notamment valable hors-saison), les deux pulls à 5 grands pas d'écart, un type dans le but.

    Au début, un centreur essaye de trouver le ou les attaquants. Suite à ses trois échecs ("le ballon est trop léger avec ce vent"), il laisse la main à un autre. C'est mieux, avec une superbe bicyclette (non cadrée) et une reprise écrasée sur le gardien, qui s'impatiente.

    Commence alors une série de frappes à mi-distance. Le portier s'éclate à plonger, tout le monde se défoule en bourinant. Rapidement, les tireurs se placent de part et d'autre du but pour ne pas avoir à chercher le ballon. On relève quelques litiges dus au cadre virtuel du but ("à côté !" "mais non ça fait lulu, à la rigueur poteau rentrant"). Puis ça s'arrête sous l'influence du plus nul qui simule un cheville douloureuse ("un appui raté sur le sable").

  • Zlatanist le 31/07/2015 à 11h19
    Excellent !

    Le bon vieux ballon Corner dont la trajectoire brossée est toujours l'inverse de celle d'un ballon normal aurait mérité une mention.

    (si si, essayez, un exter du droit se brosse vers la gauche... une fois qu'on sait ça on peut réaliser des trucs fous avec ce ballon)

  • balashov22 le 31/07/2015 à 12h28
    Super article, ça donnerait presque envie d'aller à la plage même quand il fait trop froid pour se baigner.

  • Dino Dini le 01/08/2015 à 08h16
    Le foot de plage, ou plutôt son absence, est le grand désespoir de ma vie de vacancier. Même sur les immenses étendues de sable de la côte aquitaine, on trouve très peu de joueurs motivés en dehors des gamins de 9 ans et des pères de familles avec leurs progénitures de 5 ans. Alors que l'on trouve par centaines des joueurs du sport le plus inepte au monde, les raquettes de plage sans filet, ni décompte des points, l'hérésie totale.

  • Julow le 01/08/2015 à 21h51
    Dino Dini, on ne se connaît pas, mais sache que je t'aime. C'est horrible, et c'est triste. Je vois, en plus, des gens qui jouent un jeu débile avec des bouts de bois (je l'ai cherché, je suis chez les belgiens).

    Bon, la galère, c'est que que en plus... je suis un père de famille avec une fille de cinq ans et un fils de deux qui viendrait pourrir la partie potentielle et chiennement pas réelle, alors, bon. C'est comme partout.
    Et j'me demande si c'est utile, et puis surtout si ça vaut le coup, si ça vaut le coup d'vivre sa viiiiiiiiiiiiieuh.

La revue des Cahiers du football