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Football et école buissonnière

When Saturday Comes – Du travail dans les mines au mal du pays en passant par le décès de leur grand-mère, les joueurs ont invoqué bien des motifs pour avoir déserté leur club. Petit historique des meilleurs (ou des pires) mots d'excuse.

Auteur : Jon Spurling le 21 Jan 2015

 


Extrait du numéro 335 de
When Saturday Comes. Titre original : "Absent minded". Traduction: Toto le zéro.

* * *

 

"J'aimerais m'excuser auprès de tous ceux qui sont liés à St Albans City FC", déclara en octobre dernier John Frendo alors qu'un article du Herts Advertiser avait affirmé ce qui finit par s'avérer véridique : plutôt que d'affronter Concord Rangers au quatrième tour de qualification à la Coupe d'Angleterre, l'attaquant du club semi-professionnel dans le Hertfordshire préféra se rendre en Espagne afin d'assister au Clásico au stade Bernabéu. Tandis qu'il voyait Pepe, Cristiano Ronaldo et Benzema mener le Real à la victoire, ses coéquipiers s'inclinèrent 1 à 0 et furent ainsi privés d'une prime de plus de 15.000 euros ainsi que d'une rencontre de premier tour contre Mansfield. Le prolifique attaquant Anglais adopta l'air de l'écolier surpris en train de dormir en plein cours et assura qu'il "ne le referai[t] plus".

 

John Frendo n'est bien-sûr pas le premier footballeur surpris à faire l'école buissonnière et à manquer à ses responsabilités envers son club. Les raisons qui poussent les joueurs à déserter sont très souvent le reflet de leur temps.

 

 

 

 

Adriano armes à la main

En revenant en retard à Milan en 2009, Adriano, le fantasque buteur brésilien, ne faisait qu'exprimer son désaccord vis-à-vis de l'Inter qui ne lui avait pas accordé un congé après un match amical contre le Pérou. Ayant manqué le match contre l'Udinese, il ne refit surface que lorsque furent diffusées des photographies compromettantes qui le montraient faisant des signes de gang et posant avec une arme en compagnie d'autres personnes au Brésil. "Il s'en sert pour le paintball", déclara son porte-parole. Volontiers fanfaron, Adriano suggéra que son envie de passer plus de temps dans son pays "est emblématique de la détresse du footballeur moderne qui travaille à l'étranger et auquel ses proches manquent". Son mal du pays ne dura pas longtemps car il retrouva son club fétiche de Flamengo quelques mois plus tard.

 

Plus près de nous, Stephen Ireland avoua avoir manqué la défaite de La République d'Irlande contre la République tchèque en 2007 car il s'était rendu auprès de sa copine à Cork. Auparavant, ses deux grands-mères avaient appris avec stupéfaction dans la presse leurs propres décès: l'international Irlandais avait motivé son absence par la mort de l'une, puis de l'autre, mais les médias finirent par découvrir le pot aux roses. "Il y a quelques années, l'histoire aurait été vite oubliée mais à notre époque moderne, je pense qu'elle ressortira régulièrement", prédit-il avec justesse.

 


George Best "comme un poisson rouge"

Autre exemple: l'attaquant malaysien Hasmawi Hassan, qui avait plaqué son épouse en 2004 avec un message envoyé à la dernière minute, la laissant seule face aux milliers d'invités le jour-même du mariage. Il avait ensuite refusé de s'entraîner avec son club de Kedah et manqué trois rencontres. Condamné par la Fédération sportive de son État pour avoir "terni l'image du jeu dans ce pays", Hassan retourna à son club et fut finalement pardonné par ses coéquipiers, mais pas par les médias. Dix ans plus tard, la tristesse ne l'a pas quitté: "Il ne m'a jamais été permis d'oublier ce qui s'est passé. C'est comme si mon linge sale était toujours étendu dehors".

 

Le premier footballeur britannique à évoquer à la fois l'ingérence des médias et des problèmes personnels pour expliquer son absence lors de certains matches fut George Best, qui souffrit de l'exposition grandissante de sa vie privée au fil des années 60. En 1969, il refusa de se rendre à Londres avec son club pour affronter Chelsea, préférant passer le week-end à Islington chez l'actrice Sinead Cusack. Alors que les photographes étaient campés à l'extérieur, il regarda les images de l'appartement de son amie diffusées à la télévision. "Ce fut une soirée bizarre, même pour quelqu'un comme moi", admit-il, avant de déclarer s'être senti comme "un poisson rouge dans un bocal".

 


Partis manifester contre la pauvreté

Durant la préhistoire du beau jeu, les joueurs avaient parfois des raisons plus exaltantes de s'absenter. En octobre 1936, des clubs semi-professionnels et amateurs au Nord-Est de l'Angleterre firent état de nombreux joueurs ayant déserté leurs clubs afin de défiler avec les mouvements de protestation contre le chômage et la pauvreté. Sept ans plus tôt, Wilf Copping, joueur de Leeds United, provoqua l'ire de son manager lorsqu'il décida de manquer une rencontre en équipe première pour travailler à la mine de charbon de Middlecliffe, car une épidémie de grippe avait frappé plusieurs de ses anciens collègues de travail. Vers la fin des années 60, Comunardo Niccolai, le défenseur central de Cagliari, baptisé en mémoire des communards de Paris par ses parents gauchistes, s'éclipsa pour Rome la veille d'un match à domicile: "J'ai voulu manifester et défiler dans les rues de la capitale avec d'autres Italiens afin d'afficher ma solidarité avec les pauvres du monde", expliquera t-il par la suite.

 

Les motivations d'une telle noblesse sont extrêmement rares en ce qui concerne les disparitions de footballeurs. En 1970, alors que son équipe de Luton Town allait partir pour un match à l'extérieur, Graham French se volatilisa complètement. Il venait d'apprendre que la police voulait l'interroger sur des attaques à main armée. Il fut finalement arrêté non loin de là à Bedford et passa trois ans derrière les barreaux. Alex Stock, le manager du club, connu pour sa grande volubilité, réagit avec amertume: "À moins que les footballeurs ne viennent au monde avec un cerveau plutôt qu'avec des crampons, ils feront toujours des bêtises et essayeront de fuir leurs responsabilités." Quarante-cinq ans plus tard, les choses n'ont pas vraiment changé.

 

 

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