Dépoussiérée par nos soins, cette histoire est un conte ancestral lyonnais transmis de génération en génération.

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Il était une fois dans un pays très lointain appelé Ligun une jolie princesse qui s’appelait Jeanmichemuche.

Jeanmichemuche était la fille du Roi de Ligun, un Roi très gentil et très respecté. Tout le monde aimait la famille royale, et tout le monde aimait la gentille et jolie Jeanmichemuche.

Toute, sauf une personne. La vilaine et méchante sorcière Stéphanie.

Stéphanie était méchante, sournoise et toujours en quête d’une mauvaise action.

Par exemple, elle était capable de dire des méchancetés à des gens très gentils, juste parce qu’ils n’habitaient dans le même pays qu’elle.

Et ça c’est très vilain.

Un jour que Jeanmichemuche se baladait comme elle en avait l’habitude, en ramassant ci et là quelques fleurs ou quelques champignons, elle entendit des sanglots faibles. En écartant des fougères, elle découvrit un petit garçon, tout petit tout mignon, qui pleurait doucement.

- Bonjour mon petit, dit la jolie Princesse, comment t’appelles-tu?

- Bonjour Princesse, dit le petit garçon en reniflant, je m’appelle Alexandre. Je suis le fils de Zette, le propriétaire de l’étang.

- Pourquoi pleures-tu mon petit garçon? lui demanda doucement la Princesse.

- C’est à cause de la méchante sorcière Stéphanie. Elle fait rien qu’à dire qu’il est pourri, l’étang de mon papa. Elle dit qu’il est nul le Lac à Zette.

Jeanmichemuche était très fâchée. Elle qui ne supportait pas la méchanceté des gens, elle ne comprenait pas comment on pouvait gratuitement s’en prendre à un si joli et si mignon petit enfant.

Elle décida d’aller voir la méchante sorcière pour lui demander d’arrêter d’être méchante. Elle s’enfonça loin dans la forêt, si loin que la lumière n’arrivait plus à percer les feuilles des arbres. Tout était noir comme du charbon autour d’elle. Les ronces avaient envahi les routes, les oiseaux ne chantaient plus, les araignées et le silence aussi.

Soudain, après de longues heures à marcher parmi les ronces et les orties, Jeanmichemuche découvrit une clairière. Et au fond de cette clairière, perdue au milieu des chardons et des pissenlits, s’élevait la triste mansarde de la sorcière Stéphanie.

En s’approchant, Jeanmichemuche remarqua l’odeur pestilentielle qui s’élevait des alentours. Peut-être est-ce pour cela qu’elle est si méchante, pensa la jolie Princesse. Personne ne peut être gentil en vivant dans un endroit aussi moche. Il faudrait tout raser et de construire une jolie maisonnée. Comme ça, elle sera plus heureuse, et moins méchante.

Cette idée rendit Jeanmichemuche très joyeuse. Elle frappa doucement à la porte et attendit...

Rencontre avec la vilaine sorcière Stéphanie

Tapie dans l’obscurité de la maisonnette, la méchante et perfide Stéphanie attendait.

Depuis longtemps, elle observait la jeune et jolie Jeanmichemuche grâce à sa boule de cristal carrée. Elle l’avait vue venir à travers la forêt, abimer ses frêles jambes sur les épines des ronces, déchirer ses beaux vêtements sous les doigts crocheteux des arbres malades qui poussaient dans les bois alentours. Stéphanie avait espéré que Jeanmichemuche renoncerait à venir chez elle.

La gentille et jolie Jeanmichemuche frappa trois fois.

"Entrez, entrez, dit la sorcière. La porte est ouverte."

En entrant dans la pièce, la Princesse eut un frisson. La vieille sorcière était moche et sentait très fort les oignons.

- Bonjour Madame Stéphanie la Sorcière, dit la jolie Jeanmichemuche.

- Bonjour Princesse, dit la sorcière.

- Je suis venu vous voir pour savoir pourquoi vous étiez si méchante avec tout le monde. Est-ce que c’est parce que vous habitez dans un endroit moche et qui pue?

- Mais enfin, je ne suis pas méchante, je suis même très gentille. Est-ce que tu veux que je t’offre un Picon Bière? demanda Stéphanie, en souriant de ses vilaines dents.

- Du Picon Bière? Mais je n’ai que seize ans, dit la Princesse.

- Là d’où je viens, on attaque le Picon Bière à sept ans, répondit la sorcière. Mais je dois avoir un vieux restant de thé. Ça t’intéresse un peu de thé?

- Avec plaisir, répondit la Princesse, qui était très polie, car elle n’aimait pas le thé, parce que le thé ce n’est pas bon.

La vieille sorcière se leva, alla dans sa cuisine et commença à préparer le thé. La Princesse pensa que le petit garçon avait tort. Stéphanie a l’air très gentille. Quoique très sale. Quelques minutes plus tard, la vieille femme apporta le thé, et l’offrit à Jeanmichemuche.

Elle en but quelques gorgées et reprit sa discussion:

- Vu que c’est très moche chez vous, je peux vous proposer de faire raser complètement votre vilaine maisonnée, et ensuite de vous reconstruire un joli pavillon de banlieue près de mon beau château.

- Il en est hors de question, s’énerva la sorcière. J’habite ici depuis des années, et je refuse de partir.

- Alors laissez moi au moins faire quelques travaux d’assainissement pour l’améliorer, répondit Jeanmichemuche, en espérant la convaincre. Parce que là, vraiment, ça schmoute fort.

Soudain, Jeanmichemuche sentit des vertiges s’emparer de sa jolie petite tête de princesse. Elle se sentait nauséeuse, étourdie et malade comme après un match PSG-Barcelone.

Avant de s’évanouir complètement, elle remarqua une petite fiole dans la manche de la sorcière.

Elle comprit qu'elle avait été empoisonnée puis sombra définitivement dans les ténèbres.

Un plan machiavélique

Quand la princesse Jeanmichemuche ouvrit les yeux, elle sentit sa tête tourner et vomit tout son quatre heures. Ce qui était dommage, car à quatre heures, elle avait mangé un gratin de tripes à la lyonnaise, et c’est très très bon, à condition de bien choisir la partie de la tripe que l’on fait gratiner, sinon c’est un peu caoutchouteux.

Jeanmichemuche tenta de se lever, mais une grosse chaîne l’en empêcha. Elle était prisonnière de la méchante fée Stéphanie, qui se tenait dans l’autre coin de la pièce, à fomenter un nouveau mauvais tour à jouer à quelqu’un.

- S’il te plaît, Stéphanie, libère-moi de mes chaînes, pour que je puisse retourner voir mon Papa, Champion, le Roi de Ligun. Il doit s’inquiéter de ne pas me voir revenir. 

- Non, répondit méchamment la sorcière. J’ai déjà envoyé un émissaire pour tuer le Roi, afin que je m’empare du trône de Ligun.

- Toi, régnant sur Ligun? T’as fumé du grillaton? T’as bu du lave vitre ou du Côte du Forez? Jeanmichemuche répliqua, riant aux éclats. 

- Ne sois pas sarcastique, siffla Stéphanie. Mon émissaire, Germain Abdul Paris Ibn Saint Germain, va conquérir le trône et me le donner après. Et ce sera la fin de Ligun.

- Alors permets moi de te poser deux questions: d’une, qu’est ce qui va pousser Germain Abdul Paris Ibn Saint Germain à te céder le trône? De deux, pourquoi vouloir détruire le Royaume?

Stéphanie, soudain, demeura silencieuse. "Ah oui, tiens, je ne m’étais pas posé la question. Pourquoi détruire le Royaume vu que je veux régner dessus? Et pourquoi cet être immonde de Germain me laisserait la place, vu qu’il est quasiment aussi méchant et perfide que moi? Vu comme ça, mon plan paraît moins génial."

Stéphanie, se rendant compte de la nullité crasse de son projet, relâcha Jeanmichemuche qui s’enfuit et courut très vite vers son Papa pour le prévenir du danger, en espérant arriver à temps pour le protéger.

Malheureusement, le vilain Germain Abdul Paris Ibn Saint Germain avait déjà conquis le trône en tuant tout ce qui faisait le bonheur de Ligun.

Moralité: Stéphanie ne sert à rien. C’est à cause d’elle que Jeanmichemuche n’a pas repris le trône. Germain Abdul Paris Ibn Saint Germain est méchant.

FIN