Maillot 2017/18 du PSG : le décryptage
À l'instar du Beaujolais, les maillots nouveaux sont présentés avec leur lot de métaphores marketing: il faut bien leur donner un goût de banane pour les faire avaler. Notre cellule sémiologie s'est penchée sur celui du PSG.
Il semble que plus un maillot est caractéristique et identifié à un club, plus il faut s'en éloigner. Ainsi de celui de l'AS Monaco, dont la nouvelle tunique réussit à négliger la diagonale, et ne parlons pas des innombrables candidatures des Girondins à la Cacamiseta. Pour le Paris Saint-Germain cette saison, c'est la bande centrale rouge qui, sur le point de disparaître, n'existe plus qu'à l'état de filet, sans parler de l'abandon du blanc. S'ajoute le choix d'un grenat qui évoquera inévitablement la couleur du drapeau qatari. Un tout petit avant-goût du maillot extérieur entièrement jaune présenté dans la foulée.
L'exercice s'accompagne inévitablement de la justification des changements dans une novlangue marketing qui témoigne de la nécessité de créer une nouvelle discipline au sein des sciences sociales: la bullshitologie. Comme le véritable et seul motif est inavouable (on prend prétexte de la nouveauté pour relancer les ventes à un prix prohibitif et à un public captif), il faut affabuler.
Le laïus officiel commence ainsi par ce qu'en rhétorique on appelle un foutage de gueule: "Toujours très présente et forte, l’histoire et la culture du club ont inspiré la conception du col". On apprend aussi que "Le mot «Paris» intégré sur le col à l’arrière du maillot célèbre la Ville Lumière". Aurait-il été inscrit le mot Montargis que c'est la Venise du Gâtinais qui aurait été célébrée. La couche de boniment technologique ne nous sera pas épargnée: "Les manches intégrant la technologie Aeroswift produisent un motif géométrique subtil qui améliore l’ajustement lorsque l’athlète est en mouvement". On a envie de hurler: "Pourquoi?", mais on sait que ce cri se perdrait dans un néant glacial et infini.
[cliquez sur l'image pour l'agrandir]