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Malmö FF : à la recherche de l’Europe

(Grand) reportage – Champion de Suède en titre, le Malmö FF, club formateur de Zlatan Ibrahimovic, est en course pour devenir le premier club suédois qualifié pour la phase de poules de la Ligue des champions depuis quatorze ans.

Auteur : Julien Momont le 18 Août 2014

 

 

PROLOGUE: L'ATTENTE

Parmi le flot encore clairsemé de tuniques bleu ciel, les cyclistes se frayent aisément un chemin vers la façade noire et moderne du Swedbank Stadion. Niklas Soderberg, poète et écrivain aux cheveux poivre et sel ébouriffés, slalome intuitivement entre les supporters. Ce mercredi-là, en fin d'après-midi et comme chaque jour de match, le cinquantenaire emprunte le chemin qui fend la verdure des alentours jusqu'à la vaste esplanade de l'enceinte. Il y abandonne son vélo sur l'un des emplacements prévus à cet effet, un parmi plusieurs centaines. La veille, déjà, il est venu recueillir son sésame à la mi-journée. "Ce sera très dur pour nous. L'attaque de Prague est excellente. Mais on connaît les Tchèques via le hockey sur glace, ils peuvent devenir nerveux. Si on marque rapidement, le match peut basculer."
 

 


 

Le match, c'est Malmö FF-Sparta Prague, troisième tour préliminaire retour de la Ligue des champions, revers 4-2 des Suédois à l'aller. À mesure que le coup d'envoi approche, la terrasse du bar accolé à la boutique se fait plus étroite, la queue du stand de hot dog s'allonge dans une ambiance bon enfant. Tous perçoivent dans le ciel estival, d'un bleu un peu plus intense que celui qu'ils arborent fièrement, un heureux présage. Numéro 9 dans le dos, un supporter en appelle à un glorieux ancien déraciné. Ibrahimovic, floqué en lettres d'or. Zlatan n'a joué qu'une saison et demie en équipe première et quitté le nid il y a treize ans, mais comment l'oublier? Au pied du stade, une plaque commémorative fige d'ailleurs le géant dans la mémoire intemporelle du béton, comme les vingt-deux autres membres du "Walk of Fame" sportif de Malmö.
 

Au cœur de la foule, Youssef, petites lunettes rectangulaires sur le nez et écharpe à la main, consulte frénétiquement son téléphone portable, guettant le signe d'un ami. "J'ai de gros espoirs, mais on est dans une situation difficile, soupèse le trentenaire. L'équipe aura fort à faire, mais j'espère que les supporters lui donneront la force d'y arriver." En ligne de mire: une place en barrages, dernière étape avant la phase de poules, la "vraie" Ligue des champions, hymne lyrique, ballon étoilé et paillettes étincelantes. Quatorze ans que le football suédois n'y a plus goûté, depuis Helsingborg en 2000/01. Une éternité. "2-0, et on passe!", ose Aksel, vingt-cinq ans. Les premiers impatients se pressent dans la tribune du kop. Sous leurs pieds, gravées dans les vingt premières marches, les années couronnées d'un titre de champion pour le club le plus titré du pays.
 

Dans leur dos, à peine quelques mètres plus loin, l'ombre discrète du Malmö Stadion, l'une des trois enceintes où a évolué le MFF, construite à l'occasion de la Coupe du monde 1958. Le contraste avec le Swedbank Stadion peut difficilement être plus marqué. Si la pelouse reste bien entretenue et la piste correcte, même si rafistolée par endroits, les tribunes, principalement derrière les buts, témoignent d'un certain abandon. La rouille ronge les portes d'entrée, des matériaux de construction sont entreposés dans un coin. Une benne, remplie de branches d'arbre, dissimule les vestiges de la boutique des fans, dont l'écriteau s'effrite en même temps que la peinture blanche de l'enceinte et le béton de ses tribunes. La mousse et les mauvaises herbes s'emparent peu à peu des lieux, comme les mouettes, perchées sur les pylônes d'éclairage et dont les complaintes, seules, brisent le silence nostalgique de l'endroit. La réserve des Blåe partage aujourd'hui les lieux avec les clubs d'athlétisme.
 

 

  

 

Le Swedbank Stadion, édifié à son flan en 2009, est plus petit (24.000 places contre 27.000), mais il est un vrai stade de football, bien plus fonctionnel que son anachronique prédécesseur et plus en phase avec la volonté expansive ambitieuse du club. Le MFF y a déjà remporté deux titres de champion, dont son vingtième [1] la saison dernière, synonyme de deuxième étoile sur le maillot.

 

 

 

CHAPITRE 1: LE FEU DU SWEDBANK STADION

À l’intérieur règne une ambiance de finale. C’est un peu ce que représente ce match retour, dans un pays où les épopées européennes s’achèvent généralement en même temps que l’été. Pour l’occasion, consigne de l’UEFA oblige, la capacité du kop, derrière l’un des buts, a été réduite de 6.000 à 3.000 places afin d’y installer des sièges. Elle n’en est pas moins bruyante, dès l’échauffement. Avec une banderole, en guise d’avertissement: "Lorsque l'arbitre siffle le coup d'envoi, tout le stade chavire!"

 

La tribune est encadrée par le Bobs Hörna et le Roys Hörna, deux virages nommés en hommage aux glorieux anciens entraîneurs anglais du Malmö FF. Le premier, Bob Houghton, a mené le club en finale de la Coupe d’Europe en 1979 (défaite 1-0 contre Nottingham Forrest). Le second, Roy Hodgson, actuel sélectionneur des Three Lions, y a entraîné pendant cinq ans, pour autant de Allsvenskan remportées.
 

Ils sont 19.322, réunis pour l’exploit. À cinq minutes du coup d’envoi, le peuple ciel et blanc communie et scande son hymne, accompagnant l’entrée des joueurs. Comme pour leur transmettre le témoin de leur passion, le feu du MFF qui brûle dans leur cœur et qu’ils exhibent à grand renfort de fumigènes.

 

 

 

* * * 

 

Quelques stickers, collés ça et là sur des poteaux autour du stade, deux sur un panneau d'information dans le parc Pildamm, derrière le Malmö Stadion, et c'est à peu près tout. Malmö a beau présenter la deuxième affluence moyenne de Suède (16.000 spectateurs la saison dernière), le club est presque invisible en ville. Pas de publicité – hormis cinq panneaux lumineux à l’extérieur, sur les routes menant à Malmö, la moitié des supporters venant des environs –, pas d’affiches, pas de maillots, non plus, sur le dos des passants.


 

Le Malmö FF est très important pour la ville et ses habitants, affirme pourtant Niclas Carlnen, directeur exécutif des Blåe. Il y a beaucoup d'intérêt pour le club, et pas seulement pour les matches. Il y a par exemple beaucoup de supporters pour le premier entraînement de la saison, en janvier, et plusieurs milliers pendant les matches de pré-saison. Le Malmö FF est l'événement le plus important de la ville.
 

 

 

 

Directeur sportif du MFF depuis janvier, Daniel Andersson a connu la passion du sud de l’Italie lors de son passage à Bari entre 1998 et 2001. L’ancien milieu de terrain – puis défenseur en fin de carrière – aux 74 sélections attribue ce décalage à la mentalité suédoise. “Il y a un soutien très fort. Mais les Suédois ne sont pas aussi passionnés que dans le sud de l'Europe. Les gens ici nous aiment bien, et ils le montrent dans le stade. Mais ils ne l'affichent pas trop en dehors.


Porte d’entrée de la Suède, Malmö la rattache aussi au continent via le pont de l’Öresund, construit en 2000. En voiture ou un train, il faut une petite demi-heure pour rallier Copenhague, de l’autre côté du détroit. Un certain paradoxe historique, alors que Malmö s’est battue jusqu’au XVIIe siècle pour rester suédoise, après avoir longtemps été la deuxième plus grande ville danoise.
 

De par sa position stratégique, Malmö est l’une des cités les plus cosmopolites du monde, un lieu de passage et de migrations. De travail, d’abord: 20.000 personnes traversent quotidiennement le détroit pour raison professionnelle. D’immigration permanente, aussi: près de 40% de sa population est d’origine étrangère. En 2011, 174 nationalités et 155 langues y ont été recensées. En haut du classement des minorités, les Irakiens (près de 10.000) devancent les Danois et les immigrés issus de l’ex-Yougoslavie. Les politiques d’extrême droite dénoncent un péril pour la Suède, tandis que les crimes racistes se sont multipliés. Un homme a ainsi tiré à vue sur des personnes d’apparence étrangère à plusieurs reprises, entre décembre 2009 et octobre 2010. Il a été condamné à la prison à vie pour deux meurtres et sept tentatives de meurtres.
 

Dans cette ville riche en contrastes, la diversité se niche aussi dans ses différents quartiers. De Rosengård, réputé comme le pire “ghetto” de Suède après plusieurs émeutes ces dernières années, à Västra Hamnen en bordure de la mer Baltique, zone balnéaire chic, écologique et futuriste construite au début des années 2000 sur les anciens docks. Du centre-ville piéton, entouré de canaux agités par les pédalos l’été, et sa place Lilla Torg au charme typiquement scandinave, jusqu’aux grands espaces de verdures, aux routes larges et aérées.
 

 


 

 

Zlatan Ibrahimovic, enfant, rêvait lui d’une villa rose de 836 m², à quelques pas de la plage de Ribersborg, “Copacabana de Malmö”, dans le quartier résidentiel aisé de Limhamn. Il se l’est offerte en 2007, mais tente de la vendre – sans succès – depuis un an, au prix de 4,3 millions d’euros. Avis aux amateurs. Seuls points communs, en fait: des vélos, beaucoup de vélos sur les multiples pistes cyclables aménagées, et les complaintes des mouettes, certes plus audibles sur le port mais parfois égarées jusqu’à Rosengård, à six kilomètres au sud-est.
 

Malmö l’industrielle, antre des chantiers navals de Kockums, s’est reconvertie depuis la crise qui a frappé le secteur à partir des années 70. La transition vers une ville de savoir et de culture s’est opérée à la fin des années 90, et la Turning Torso, deuxième tour habitée la plus haute d’Europe (190 mètres), imaginée par le célèbre architecte espagnol Santiago Calatrava, est le symbole de cette renaissance. Malmö est aujourd’hui considérée par l’OCDE comme la quatrième ville la plus inventive du monde.
 

Le MFF a suivi cette dynamique de modernisation sur tous les plans. Après avoir été en difficulté économiquement dans la foulée de sa première relégation en soixante-quatre ans, en 1999, il est aujourd’hui l’un des clubs les mieux gérés de Suède.

 

 

 

CHAPITRE 3 : L'INSPIRATION DU REVENANT

Daniel Andersson, costume impeccable, teint hâlé et cheveux coiffés en arrière, n’a pas beaucoup changé depuis la fin de sa carrière de joueur, huit mois plus tôt. Déjà, alors, il avait entamé sa reconversion, cumulant avec un poste d’entraîneur adjoint. À trente-six ans, l’ancien capitaine emblématique – comme son père Roy (dans les années 70) et son frère Patrik (ex-Bayern Munich, Barça) avant lui – préside désormais aux destinées sportives du MFF, et ce troisième tour préliminaire retour de Ligue des champions est d’une importance capitale dans le cycle de croissance du club. Installé en bas de la tribune de presse, aux côtés de membres du staff technique, son visage est impassible avant le coup d’envoi. Seules des pressions répétées sur la bouteille d’eau qu’il tient entre ses mains trahissent une certaine tension.

 

 

 

L’entame de match est suédoise, mais les Tchèques sont les premiers dangereux en contre. Le gardien Robin Olsen s’interpose une première fois devant Husbauer. Le problème de drapeau de l’assistant de Ruddy Buquet, au sifflet ce mercredi soir, ne coupe pas le rythme haletant imposé par Malmö. Un journaliste tchèque, plus supporter qu’impartial, s’agace des décisions de l’arbitre français. La pression monte, le remuant Forsberg bute sur Bicik. Daniel Andersson reste stoïque.
 

Les occasions se multiplient de chaque côté. Jusqu’à la 35e minute: le défenseur central Johansson jaillit dans l’entrejeu et transmet à Thelin, qui talonne pour Markus Rosenberg. Le capitaine des Blåe glisse le ballon au-dessus de Bicik. Le stade explose, Daniel Andersson serre enfin les points. Malmö a fait la moitié du chemin. Le pari Rosenberg est décidément une belle réussite.

 

* * *  

 

Le matin du match, Daniel Andersson s’était présenté bien plus décontracté, en jean et t-shirt orange, dans la “Zlatan room”, petite salle de réunion dans les bureaux du MFF, accolés au Swedbank Stadion. Accrochés au mur, sept maillots de la star dédicacés sont encadrés, un pour chaque club dans lequel il est passé, plus celui de la sélection. Ne manque que celui de Malmö. Sur un autre pan, une photo en noir et blanc d’Ibrahimovic en extension, pour son retour chez lui en 2010 avec la sélection. Pendant vingt-cinq minutes, le jeune directeur sportif n’y a pas prêté attention, ses yeux clairs cherchant plutôt dans le parc visible à travers la seule fenêtre de la pièce pour y trouver ses mots.
 

 

 

 

Compte tenu de moyens économiques relativement limités, avec un budget de 16 millions d’euros, le club suédois doit flairer les bonnes affaires. Daniel Andersson n’a eu besoin que d’un mois pour réaliser un premier gros coup en faisant revenir Markus Rosenberg, attaquant international (32 sélections) né à Malmö et formé au club, qu’il a quitté en 2005 pour un périple européen plutôt réussi (Ajax, Werder Brême, Santander), hormis son dernier passage avec West Bromwich (32 matches, aucun but). “J'ai vécu des moments difficiles en Angleterre pendant un an et demi, admet aujourd’hui l’attaquant de trente-et-un ans. Je n'ai pas beaucoup joué. Je voulais rentrer à la maison. Et bien sur, je rêvais aussi d'emmener Malmö en coupe d'Europe.” “C’est un joueur de qualité, il nous fait progresser, remarque Daniel Andersson, revenu lui aussi à Malmö en 2004, en même temps que son frère Patrik, après plusieurs saisons à l’étranger. Il est remarquable en championnat (8 buts et 10 passes décisives en 18 journées). Son expérience est aussi importante, il a joué en Ligue des champions avec le Werder Brême, il a un vécu international. On a beaucoup de jeunes, et ces joueurs les feront progresser.
 

Et pour cause. La saison dernière, Malmö a été sacré avec la plus jeune équipe du XXIe siècle en Suède, moyenne d’âge inférieure à vingt-quatre ans. Depuis que de gros investissements en transferts ont fragilisé le club économiquement à la suite de sa relégation en 1999, le MFF a opéré une réorientation stratégique, se concentrant désormais sur sa politique de formation pour gravir les échelons. Une nécessité, aussi, dans un environnement économique européen où le club n’a pas les moyens de lutter pour attirer les meilleurs étrangers. Et ça paie: face au Sparta Prague, sept joueurs nés à Malmö figuraient sur la feuille de match. “Un jeune doit pouvoir accomplir son rêve de franchir tous les échelons pour jouer en équipe première”, souligne Niclas Carlnen, le directeur exécutif. “On a un très bon département des jeunes, mais il doit encore être meilleur, tempère l’exigeant Daniel Andersson. On doit aller jouer plus souvent en Europe avec nos équipes de jeunes pour que les joueurs soient prêts à jouer contre des équipes européennes.” 

 

À l’heure où le champion en titre domine encore la Allsvenskan cette saison, les dirigeants n’ont que cela en tête: l’Europe, prochaine étape de leur progression. Chaque aspect de leur politique est orienté en ce sens: améliorer la formation pour produire des jeunes de niveau européen; rapatrier des joueurs aguerris à l’étranger pour les encadrer, comme Rosenberg mais aussi l’attaquant Agon Mehmeti, de retour cet été après un passage peu fructueux sur le continent. Un employé est spécifiquement en charge des contacts avec les anciens du club qui ont émigré. “On travaille dur sur les joueurs qui ne sont plus au club actuellement, confime Niclas Carlnen. On fait en sorte que notre environnement soit le meilleur de Suède, avec un salaire correct et des matches européens. Nous avons de bonnes relations avec nos anciens joueurs. Quand ils voudront bouger, on espère être le premier choix pour eux.” Pour un certain attaquant du Paris Saint-Germain, par exemple? “Cela dépend de Zlatan (rires). Bien sûr, si ça l'intéresse, nous aussi!
 

En franchissant ce palier en Europe, le club espère aussi conserver plus longtemps ses meilleurs espoirs en leur garantissant un challenge sportif plus attractif. “Je veux faire grandir le club graduellement, reprend Daniel Andersson. Je veux nous établir comme la meilleure équipe de Suède. Et bien sûr, chaque chance que nous avons de nous qualifier pour la Ligue des champions, nous devons la saisir. Mais pas à n'importe quel prix, on doit grandir étape par étape. C'est important de ne pas compromettre la santé du club pour y arriver.

 

 

 

CHAPITRE 4 : BIENVENUE CHEZ ZLATAN

Malmö adopte un jeu direct, basé sur de longs ballons pour exploiter la puissance du jeune Thelin et la finesse des remises de Rosenberg. La volonté du club de développer un football plus continental, basé sur des passes au sol, est laissé aux oubliettes l’espace de 90 minutes pour imposer une pression de tous les instants sur le Sparta Prague.
 

Juste avant la pause, les Tchèques ont eu une occasion qui aurait pu tout changer. Mais la tête de Kovac, sur corner, a frappé la barre puis rebondi sur la ligne. Le bref silence du Swedbank Stadion a laissé place à un ouf de soulagement. Le kop des Himmelsblått met toujours autant d’ambiance, les grondements désapprobateurs du public à chaque passe ratée sont plutôt rares. Un bon signe, forcément.
 

Daniel Andersson, revenu à sa place après la pause avec une nouvelle bouteille pleine, la vide rapidement. Visage fermé, toujours aussi peu de nervosité apparente.
 

55e minute. Thelin obtient un coup franc aux vingt mètres, plein axe. Le fougueux latéral gauche brésilien Ricardinho place soigneusement le ballon. Mais contre toute attente, c’est Markus Rosenberg qui s’élance...

 

* * *  

 

Le ballon, parfaitement enveloppé, se loge dans la lucarne. Le numéro neuf est rapidement enseveli par ses coéquipiers, qui accourent pour le féliciter.
 

Mardi, début de soirée, veille de Malmö FF-Sparta Prague. Sur la pelouse parfaite de la Tävlingsarena, au coeur de Rosengård, les bleus du FBK Balkan et les noirs de Malmö City FC s’affrontent pour un match du sixième échelon suédois. Les visiteurs viennent d’égaliser sur un coup franc superbe. L’intensité est variable mais quelques fulgurances techniques éclairent la rencontre, sous les yeux de la vingtaine de spectateurs assis à l’ombre sur les bancs de bois de la tribune. C’est ici que Zlatan Ibrahimovic a fait ses premiers pas de footballeur en club, un quart de siècle plus tôt.
 

 

 

À une vingtaine de mètres du terrain, derrière la piste d’athlétisme de béton usé, Luka, comme il veut être appelé – mais sa réticence initiale à donner son prénom laisse dubitatif –, regarde le match d’un œil distrait, appuyé sur une table de pique-nique à côté des vestiaires. Veste du Barça, short de survêtement gris, barbe légère, ce trentenaire d’origine turque a joué avec Ibrahimovic. “Vous voulez l’appeler? J’ai son numéro, et celui de son frère”, prétend-il. Ibrahimovic, qui n’était encore qu’un fils d’immigrés (mère croate, père bosnien), comme presque tous les habitants de Rosengård, a joué chez les jeunes au FBK Balkan, puis au FC Rosengård (quatrième division), qui se partagent les mêmes terrains. “Quand les gens ne le connaissent pas, ils croient que c'est un dur, ils ont une mauvaise image de lui, regrette Luka, qui regarde tous les matches du Parisien. Mais quand on le connaît, c'est quelqu'un de très gentil, qui fait toujours des blagues.
 

Un sexagénaire au crâne dégarni apporte un poster de la photo officielle du Malmö FF de 2000, signé par tous les joueurs. Au troisième rang, plein centre, le jeune Zlatan Ibrahimovic, dix-neuf ans. "C'était un blagueur", confirme l’homme, dont le fils a également côtoyé Ibra.
 

Assis au premier rang de la photo, sur la droite, un petit blond aux yeux bleus d’origine albanaise l’a même épaulé sur les terrains pendant une quinzaine d’années, du FBK Balkan jusqu’aux Blåe. Ancien attaquant, Gezim Osmani, n’a pas réussi à percer, la faute à une grave blessure et quelques mauvais choix de carrière. Ce mardi soir, il encadre l’entraînement du FC Rosengård, dont il est l’entraîneur adjoint. Ses cheveux sont toujours blonds, coiffés en arrière. Il était aux premières loges pour assister à l’éclosion du phénomène. “Il n'était pas mauvais, mais il n'était pas encore la superstar qu'il est aujourd'hui, se souvient-il. À quatorze-quinze ans, il n'était pas si grand, il était même plus petit que moi!”
 

Le petit Zlatan passait ses journées sur un petit terrain de bitume, coincé entre quatre immeubles identiques, dont celui où vivait sa mère, dans le quartier Törnrosen (littéralement “Rosiers églantiers”). Même à son arrivée au Malmö FF, à treize ans, après les quatre entraînements hebdomadaires, il y jouait jusqu’à ce que la nuit tombe. C’est là que le “Brésilien de Rosengård” imitait les gestes de Ronaldo et des autres magiciens auriverdes, qu’il voyait à la télévision. L’attaquant du PSG a financé, avec son équipementier, la rénovation du terrain en 2007. Le “Zlatan Court” et ses cages en bois n’a rien d’impressionnant. Seuls l’empreinte des pieds d’Ibrahimovic et son autographe à l’entrée lui apportent un soupçon de prestige. Ce mardi soir, une poignée de jeunes y enchaîne les dribbles, à peine perturbés par un intrus en scooter, sans casque.
 

 


 

 

Un peu plus loin, le seul autre témoignage de la présence d'Ibrahimovic se cache derrière une zone industrielle et sous une voie ferrée. Sur un pont blanc, à l’entrée de Rosengård, une citation du joueur peinte en lettres noires accueille les passants: “On peut sortir un garçon de Rosengård, mais on ne peut pas sortir Rosengård d’un garçon.
 

Tous ceux qui l'ont cotoyé s’accordent à le dire: c’est entre seize et dix-sept ans qu’Ibrahimovic a pris une nouvelle dimension. “De garçon, il est devenu un homme, explique Ola Gällstad, entraîneur d’Ibrahimovic au MFF de son arrivée au club jusqu’à sa promotion en équipe première, quatre ans plus tard. En un été il a énormément grandi et s'est épaissi.” “Il était déjà bon, mais d’un coup, il est devenu un super joueur, se souvient Luka. Il a eu une enfance difficile, c’est un grand guerrier.” “Je ne pense pas qu'on verra un autre Zlatan en Suède avant cent ou deux-cents ans, complète Gezim Osmani. De mon vivant, je ne verrai jamais un joueur suédois aussi fort. Ce qu'il a fait, avec son background, c'est remarquable.” “Il est plus célèbre que le roi de Suède, conclut Luka. Le roi de Suède, c'est Zlatan.
 

Cela n’a pourtant pas toujours été le cas. Quand on vient de Rosengård, on est étiqueté bad boy, et Ibrahimovic n’a, initialement, pas fait grand-chose pour tordre le coup à sa réputation. “Mentalement, Rosengård est une banlieue, alors qu’elle ne l’est pas géographiquement”, remarquait Dick Fredholm, responsable des relations publiques du quartier, sur The Local. En 2008, 86% de sa population était d’origine étrangère, le taux d’emploi de 38% seulement, et à peine 60% des enfants y finissaient l’école primaire, selon le journal Dagens Nyheter. De quoi alimenter le fantasme d’un ghetto où immigration, pauvreté et criminalité iraient ensemble.
 

 

 

 

Pourtant, la réalité du quotidien est tout autre. Le quartier est certes fidèle à son image de melting-pot, en attestent les petits commerces qui essaiment à mesure que l’on s’éloigne du centre de Malmö: ici un stand bosnien de hamburgers, là un “Falafel Baghdad”, qui affiche également son nom en arabe. Les mouettes, elles, sont toujours là. “Tu vois que Rosengård est un quartier multiculturel”, glisse Yksel Osmanovski. Avant Zlatan Ibrahimovic, la figure de proue de Rosengård dans le football, c’était lui, attaquant international (14 sélections) passé notamment par Bari (1998-2001).
 

Un nom peut-être familier pour les supporters bordelais, puisque le Suédois, né de parents d’origine macédonienne, a évolué – sans grand succès – en Gironde quelques mois, en 2002, prêté par le Torino. Retraité des terrains, il est aujourd’hui entraîneur adjoint des U21 de Malmö. “Pour moi, cette diversité était positive, car tu as des influences de partout dans le monde, poursuit-il, attablé dans la Zlatan Room du MFF. Dans ma classe, j'avais des gens de partout dans le monde: d’Amérique du Sud, d’Asie, d’Afrique, d'autres parties de l'Europe. Cela t'enrichit en tant que personne.” Rosengård a beau être à l’écart de sa ville, qui aurait presque envie d’en oublier l’existence, le quartier incarne en fait parfaitement le cosmopolitisme de Malmö, dont il n’est pas la seule manifestation. “On ne vit pas en Suède, affirme d’ailleurs Luka. La Suède, c'est Lund, Stockholm ou Göteborg. Ce n'est pas Malmö!” De par sa forte concentration et son ampleur à Rosengård, la diversité y est simplement plus visible.
 

 

 

 

Les barres d’immeubles, aux façades de briques rouges ou peinture blanche et à la hauteur inégale, se ressemblent toutes. Mais on est bien loin du béton gris de la banlieue parisienne. Ici, c’est le vert des arbustes et des espaces de jeu qui prédomine, autour d’un labyrinthe de petites allées où les enfants du coin se baladent à vélo. Sur un banc, deux anciens refont tranquillement le monde. On respire un peu, même si la similitude des décors est légèrement oppressante. “Ce n'est pas pire que d'autres cités, juge Gezim Osmani. Ce n'est pas ce que les médias en disent. Par rapport à celles de Paris, c'est même Beverly Hills!"
 

Le taux de criminalité y est tout de même élevé, et plusieurs émeutes ces dernières années ont nourri les discours d’une extrême droite en expansion. Le sport, et le football en particulier, endosse alors un rôle de pacificateur social. “Pour les jeunes, le foot est un moyen de rester en dehors des problèmes, acquiesce Luka. C'est comme un médicament, une thérapie.” Après tout, c’est le ballon rond qui a sauvé Zlatan, le voleur de vélos de Rosengård.

 

 

 

CHAPITRE 5 : UN AIR DE DÉJÀ-VU?

Le deuxième but de Rosenberg, sur un splendide coup franc qui a pris Bicik à contre-pied, sonne le réveil d’un Sparta Prague désormais virtuellement éliminé. Malmö recule et subit. Au bord du terrain, Åge Hareide, l’entraîneur norvégien du MFF, chemise bleu ciel et pantalon de costume gris, arpente sa zone technique. Il applaudit vigoureusement un pressing efficace de Rosenberg.
 

Les Blåe ne font plus que balancer. À l’entame du dernier quart d’heure, la bouteille d’eau de Daniel Andersson a disparu depuis longtemps. Le directeur sportif s’agrippe désormais à sa petite table.
 

Les centres tchèques se multiplient, réminiscences d’un cauchemar. Une semaine plus tôt, Robin Olsen a encaissé quatre buts sur ces situations, dont trois du capitaine Lafata, attaquant redoutable dans la surface. Mais cette fois, la charnière suédoise répond présent. Jusqu’à la 89e minute…
 

Centre à mi-hauteur depuis l’aile gauche. Filip Helander, jeune (vingt-et-un ans) et grand (1,92 m) défenseur central blond, né à Malmö, se jette pour dégager d’une tête plongeante. Le ballon rebondit juste devant lui et ricoche sur l’arrière de son crâne. Robin Olsen est surpris, il est lobé...

 

* * *  

 

Sur quelques actions, un rebond, un coup du sort, se jouent une partie des perspectives de croissance future du club. Somme minimum en jeu, sur ce troisième tour préliminaire: quatre millions d’euros, l’équivalent d’un quart du budget du MFF. C’est le montant garanti en cas de qualification pour la Ligue Europa, ce qu’assure une place en barrages de Ligue des champions. Si Malmö parvient, pour la première fois de son histoire, à atteindre la phase de poules de la C1, cette somme grimperait à huit millions d’euros, la moitié du budget du club.
 

Une fois intégré dans le gotha des trente-deux meilleures nations européennes, un cycle vertueux s’engage: plus de rentrées d’argent, donc, un meilleur coefficient UEFA, aussi, accroissant considérablement les chances d’y revenir l’année suivante. Mais les places sont chères et l’entrée ultra-sélective, surtout lorsque l’on doit se défaire de trois adversaires pour décrocher son billet.
 

 

 

 

La compétition entre prétendants n’est pas égalitaire, alors que chacun évolue dans des environnements économiques nationaux distincts, notamment en terme de droits télévisés. En Suède, la répartition est très démocratique: le champion ne touche que 1,4 million d’euros, à peine 500.000 euros de plus que la lanterne rouge. De quoi rendre la Allsvenskan attractive, car indécise chaque saison, mais pénalisant sur la scène européenne. “Si l’on veut avoir une équipe qui joue régulièrement en Ligue des champions, une répartition un peu moins égalitaire aiderait”, avance Daniel Andersson, le directeur sportif du MFF.
 

Niclas Carlnen a le même avis. Nommé en avril, le directeur sportif de quarante-deux ans, mèche brune coiffée sur le côté, est en charge du développement économique du club. Il reçoit dans son bureau, à une petite table sous un tableau veleda couvert de schémas. “Pour que les clubs suédois soient plus compétitifs, il faut un modèle plus proche de celui des Pays-Bas. La répartition des droits y dépend du classement des dix dernières années. Il y a plus de différences entre le premier et le dernier. Il nous faut le même différentiel en suède si l'on veut des équipes qui réussissent en Europe.
 

En revanche, les clubs suédois subissent peu l’impact du fair-play financier. Depuis plusieurs années, déjà, ils doivent présenter des comptes à l’équilibre, sous le contrôle de la fédération qui délivre des licences autorisant à s’inscrire pour le championnat. “C'est une très bonne chose, estime Niclas Carlnen. On joue tous avec les mêmes règles.
 

Comment, alors, développer ses ressources financières lorsque son réservoir économique est plutôt limité? En vendant cher ses meilleurs jeunes, d’abord. Le transfert de Zlatan Ibrahimovic à l’Ajax Amsterdam contre 8,7 millions d’euros, en 2001, reste la plus grosse vente jamais enregistrée en Suède. Le MFF a également bénéficié, à titre de club formateur, des mouvements subséquents de son ancien attaquant: à raison de 0,5% sur un transfert par année de formation, Malmö aurait touché un peu plus de 4 millions d’euros au fil des années. “Son départ a constitué la plateforme pour la construction du nouveau stade, se souvient Ola Gällstad, ancien entraîneur de Zlatan qui travaille aujourd’hui au service marketing du MFF, en charge de quarante-cinq de ses six-cents sponsors. C'était l'un des points de départ pour le projet du nouveau stade. On l’a bien sûr payé plus cher (79,7 millions d’euros au total, en association avec des partenaires privés), mais on a pu aller demander des prêts à la banque avec de meilleures garanties.
 

 

 

 

Le Swedbank Stadion, inauguré en 2009, est au cœur du développement économique du Malmö FF, qui en est propriétaire à 75% depuis 2012 avec l’ambition future de racheter les 25% restants au constructeur. Le budget a explosé, multiplié par cinq depuis le début des années 2000. Grâce à son enceinte, le MFF est devenu le premier club de Suède en terme de revenus issus des sponsors, avec 6,5 millions d’euros annuels contre 4 millions auparavant. “On ne suit pas de modèle, on essaie de créer le nôtre, explique Niclas Carlnen. Le problème du stade, c'est qu'on n’y joue que peu de matches. On a besoin de trouver des moyens de l'utiliser à d'autres moments pour développer notre économie.
 

Malmö axe sa stratégie marketing sur la fidélisation des sponsors au-delà des résultats sportifs. “On a toute une variété de projets qui impliquent la société et les sponsors, comme le programme ‘Football contre le racisme’. Nous faisons partie de Malmö pas seulement en tant que club de football, mais aussi au sein de sa société. Si nous pouvions accroître ce rôle dans la région, plus d'entreprises pourraient nous rejoindre, et pas seulement pour la réussite sur le terrain. Parce qu'on ne gagnera pas chaque année. Presque chaque année, mais pas chaque année. On veut que les entreprises soient là même si nous ne gagnons pas.
 

Cet objectif d’être “une force positive dans la société” est intégré dans la constitution du club, sous le contrôle de l’assemblée des membres du MFF, qui élit également le bureau directeur et associe les supporters aux décisions. Elle s’inscrit dans le cadre de la recherche d’une gouvernance optimale. “Il y a eu un gros effort pour nous amener là où l’on est aujourd'hui, conclut Niclas Carlnen. On cherche toujours à se développer et à s'améliorer, car tout le monde progresse autour de nous.

 

 

 

ÉPILOGUE : LE BOUT DU TUNNEL ?

Malmö se réveille tranquillement, sous un ciel voilé. Les joggeurs multiplient déjà les tours autour du lac du parc Pildamm. Les mouettes se font encore entendre. Rien n’a changé, et pourtant, tout pourrait changer.
 

Markus Rosenberg s’affiche à la une de la presse. “Rosenbergs Miljonjubel” (La joie millionnaire de Rosenberg) pour l’Aftonbladet. “Se Upp Europa!” (En Europe!) pour le Kvallsposten. Les félicitations de Zlatan Ibrahimovic, via son application personnelle, sont reprises partout. La petite erreur sans conséquence d’Helander, sur ce centre de la 89e minute que Robin Olsen a finalement maîtrisé in extremis, n’est déjà plus qu’un lointain souvenir, effacé par la longue communion des Blåe sur le terrain avec leur public. Les poings serrés de Daniel Andersson, qui s’éclipse rapidement au coup de sifflet final. Agon Mehmeti, l’un des “revenants”, écharpe du MFF sur l’épaule. L’entraîneur Åge Hareide, blagueur en conférence de presse. Le héros du soir, Markus Rosenberg, sollicité par les médias pendant une heure. “C'était un match important pour nous, pour le Malmö FF et pour le football suédois. Beaucoup d'argent va rentrer dans les caisses du club. On va au moins jouer l'Europa League. Le match s'est déroulé exactement comme on l'espérait.
 

 


 

Un peu plus loin, assis dans un canapé gris de la zone mixte, Niclas Carlnen qui savoure, le sourire aux lèvres. “C'est fantastique! L’ambiance était exceptionnelle.
 

Au fond du couloir, on aperçoit la pelouse encore éclairée du Swedbank Stadion. Le bout du tunnel. Le peuple bleu ciel veut croire que cette année sera la bonne. Qu’enfin, pour la première fois depuis quatorze ans, un club suédois, leur club, atteindra la phase de poules de la Ligue des champions. Pour y parvenir, il faudra se défaire du redoutable Red Bull Salzbourg en barrages. Le rêve européen est à ce prix.


[1] Le club inclut dans son calcul trois victoires en saison régulière de l'Allsvenskan, en 1985, 1987 et 1989, alors que le MFF s'est ensuite incliné dans le mini-tournoi à élimination directe entre les quatre premiers qui couronnait le champion. 

 

Réactions

  • le Bleu le 18/08/2014 à 07h23
    Du grand Journalisme !

  • Vas-y Mako! le 18/08/2014 à 12h37
    Très sympa à lire ( surtout quand on habite à Malmö..).
    Mais une petite remarque sur les jours de matchs :
    " Pas de publicité – hormis cinq panneaux lumineux à l’extérieur, sur les routes menant à Malmö, la moitié des supporters venant des environs –, pas d’affiches, pas de maillots, non plus, sur le dos des passants."

    Je ne suis pas tout à fait d'accord. Au contraire, les jours de matchs, il y a beaucoup de gens qui se baladent avec un signe distinctif ( pas forcément un maillot du club, mais une écharpe par exemple). J'ai toujours été étonné de voir des gens aller au boulot en costard avec l'écharpe de MFF autour du cou. Ou les bus de la ville qui arborent le drapeau de MFF . Cela reste discret, mais on sait qu'il va y avoir un match.
    Et dans l'ancien stade, même s'il n'est pas adapté au football avec sa large piste d'athlétisme, résonnait quand même bien dans les années 2000 dans les latérales lien plus que le nouveau . A l'exception du retour contre Prague où l'ambiance était magique. Plus que 2 matchs avant d'y être...

    Mais l'article est vraiment très intéressant. Vive le Malmö Football Flub!

  • Yohan Cowboy le 18/08/2014 à 13h33
    Pour le coup, je ne parlais pas spécialement des jours de match, et Daniel Andersson y fait d'ailleurs référence. En me baladant une semaine dans la ville, je n'y ai vu aucun maillot (et d'ailleurs, à part vite fait à Rosengard, je n'ai pas beaucoup vu de maillots de foot, de Malmö ou d'ailleurs), et très peu de signes du club "au quotidien". A titre de comparaison, à Hambourg, j'avais vu énormément de stickers du FC Sankt Pauli collés sur les poteaux, ou même des bars avec les insignes etc.

  • mollows le 18/08/2014 à 14h16
    Pour voir des suédois jouer les premiers rôles au niveaux européens et mondial, il faut remonter un peu en amont dans l'été, pousser un peu plus au Nord du côté de l'ancien stade de l'IFK Göteborg, descendre de qques catégories d'âges (et divisions), avec la très rafraichissante Gothia Cup...



  • Hydresec le 18/08/2014 à 15h21
    Merci et bravo pour cet article très instructif.
    Si le MFF crée la surprise à la LdC 2018-2019, on aura été prévenu.

  • Vas-y Mako! le 19/08/2014 à 08h30
    Yohan Cowboy
    18/08/2014 à 13h33

    Pour le coup, je ne parlais pas spécialement des jours de match...

    C'est vrai que les autres jours, cela est encore plus discret. Et les maillots de foot apparaissent surtout dans les bars, où beaucoup de monde regarde les matchs ( mais pas ceux de Malmö seulement, la première league reste quand même plus populaire: élevés pendant 40 ans au rythme du match anglais du samedi, cela laisse des traces chez les Suédois).
    Le soutien à MFF a connu des périodes bien creuses avec 5-6000 spectateurs dans les années 80-90 pour une ville de près de 300.000 habitants ( alors qu'il y avait de très bons joueurs comme Dahlin, Schwartz, Thern, Patrik Andersson...).Les gens ici aiment le club, mais de façon détachée. Cela marche c'est bien, sinon tant pis on va chez Ikea à la place...

    Hier en tout cas, les places pour le match retour se sont arrachées...

  • Zlatanist le 19/08/2014 à 10h46
    Merci, sympa de faire connaître un peu plus MFF, espérons que cela portera chance aux himmelsblåa.

    La mention de la dernière participation d'un club suédois en LDC m'a rappelé le fabuleux match de Helsingborg face à l'Inter de Blanc et Benoît Cauet (bah oui, il a joué à l'Inter) en barrage...

    Pour ce soir, on espère avant tout un résultat qui permette d'y croire en vue du retour, kom igen MFF!

  • Vieux légume le 19/08/2014 à 14h02
    Merci pour cet excellent article.
    Je ne sais pas si on pourra me répondre, mais j'ai aussi entendu parler du fait que les clubs ne voulaient pas trop se couper de leur base de supporters et laissaient ainsi plus ou moins volontairement des pris assez abordables par rapport aux autres pays, est-ce vrai ?

    L'effondrement des clubs suédois sur la scène européenne reste un drame tragique, surtout vu le nom de la personne ayant initié les changements atroces que nous connaissons.

  • Vieux légume le 19/08/2014 à 14h02
    des prix de places, il y a eu comme un pépin dans ma phrase, plus haut.

  • Vas-y Mako! le 19/08/2014 à 21h30
    les billets ont quand mêm eaugmenté pas mal ces dernières anné lien en effet cela reste abordable .Il faut compter entre 9 et 35 euros pour les matchs de championnat à Malmö.

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