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Materazzi sans les lazzi

Passe en retraite - À quarante-et-un ans, Marco Materazzi vient de signer la seconde fin d’une carrière passée entre honneurs et déshonneurs. Laissant une image de beau salaud comme on aime les détester dans le football… 

Auteur : Christophe Zemmour le 22 Dec 2014

 

 

Il pouvait difficilement en être autrement. Le 16 décembre dernier, le Chennaiyin FC échoue aux portes de la finale de l’Indian Super League, non sans avoir remonté durant le temps réglementaire le 0-3 de l’aller face au Kerala Blasters FC. Entraîneur-joueur du club de l’État de Tamil Nadu, Marco Materazzi a, durant cette rencontre, raté un penalty et a été exclu à la suite d’un second avertissement pour jeu dangereux. Il termine ainsi une carrière de footballeur qu’il aura ressuscitée trois ans après son dernier match avec l’Inter Milan. Une sortie de scène aux côtés de Mikaël Silvestre et Bernard Mendy, et donc à la hauteur de l’ironie qui ne fut pas la moindre des qualités de ce défenseur sulfureux.

 

 

 

 

Né un 9 juillet

Évoquer Marco Materazzi, c’est forcément penser coups de boule, penalties, 9 juillet 2006, Zidane, Coupe du monde. En une seule soirée, le natif de Lecce aura écrit son histoire, de ce côté-ci des Alpes comme de l’autre. Fautif sur Florent Malouda à la 7e minute de jeu, il prend le meilleur sur Patrick Vieira à la 19e sur un corner d’Andrea Pirlo pour battre Fabien Barthez de la tête et égaliser. Surtout, il est au cœur de l’épisode qui conduira à l’expulsion de Zinédine Zidane durant la prolongation. Il confiera plus tard avoir dit au capitaine français “Je préfère ta p... de soeur” [à ton maillot], quand d’autres ont soulevé les hypothèses d’insultes racistes ou concernant plus généralement les femmes de la famille du numéro 10 bleu. Qu’importe, le mal est fait et c’est lui qui ira tirer et réussir son tir au but lors de la séance qui apportera sa quatrième étoile à la Squadra Azzurra.

 

De ce match légendaire, Materazzi en tirera l’image du salaud nécessaire de ces tragédies. Il jouera le rôle pleinement et avec un plaisir non feint, s’en servant comme fonds de commerce d’une image médiatique forte. Il publie en octobre 2006 un livre absurde sur “Ce qu[‘il] a vraiment dit à Zidane”, contenant pas moins de 249 variantes détournées des propos qu’il aurait tenus au néoretraité – tout en reversant les bénéfices des ventes à l’UNICEF. Lors des éliminatoires de l’Euro 2008, il s’affiche avec un tee-shirt “I Love Paris” dans les tribunes de San Siro pendant la rencontre entre l’Italie et la France. Hexagone où il n’y aura guère que Raymond Domenech pour le qualifier de héros du match du 9 juillet, lui cet ancien joueur au même profil rugueux et provocateur qui n’aura pas non plus raté l’occasion qui lui était offerte de se construire une image. Tout récemment, Materazzi participait au Ice Bucket Challenge, arborant un maillot de Zidane à la Juventus et invitant bien évidemment ce dernier à en faire de même. Il a également défendu la position de l’actuel entraîneur du Real Madrid Castilla quand celui-ci a été suspendu par la fédération espagnole, s’appuyant encore et toujours sur des déclarations à mi-chemin entre admiration et agressivité.

 

 

Un footballeur international

Un comportement chambreur qui participe finalement beaucoup à son charme, comme quand il a arboré un masque de Silvio Berlusconi pour se moquer du patron de l’AC Milan, que l’Inter venait de battre en championnat en 2010. On regrette juste qu’il ait dû s’en excuser. Fait qui s’est déroulé à quelques encablures de la fin de son histoire avec l’Inter, qu’il aura surtout vécue dans la peau du remplaçant, alors qu’il en était l’un des principaux acteurs du retour – sportif – aux sommets du Calcio en 2007, sur la lancée d’un Mondial 2006 durant lequel il fut en grande forme et suppléa parfaitement un Alessandro Nesta blessé. Parce qu’il serait bien injuste d’oublier le footballeur derrière le personnage, un défenseur difficile à passer en un-contre-un, assez juste dans l’anticipation, excellent dans le domaine aérien et très précis dans la relance. Et à l’occasion, tireur de coups francs comme ce ballon déposé sur la tête de Silvestre pour son dernier match. Comme il serait aussi incorrect de passer sous silence ses actes de violence verbale et physique, notamment sur Bruno Cirillo en février 2004 qui lui vaudront deux mois de suspension, ou les incidents le mêlant à Gennaro Delvecchio et Ahn Jung-hwan.

 

Au-delà de la sélection italienne, c’est à l’Inter Milan que le souvenir de Materazzi sera probablement rattaché, comme ces adieux aux larmes avec José Mourinho après la conquête de la C1 2010. Après avoir multiplié les clubs entre 1990 et 2001 (Messina, Marsala, Trapani, Perugia, Everton), il dépose ses valises chez les Nerazzurri, en vue de pallier le départ de… Laurent Blanc. Pas épargné par les blessures lors des premières saisons, il est même surpris au bord des larmes au cours du dernier match de la saison 2001/02. L’Inter n’a besoin que d’une victoire face à la Lazio Rome pour assurer son premier scudetto depuis 1989, mais les Biancocelesti l’emportent 4-2, alors qu’ils n’avaient plus rien à espérer en cette fin d’exercice. Comportement difficilement compréhensible dans un pays où se donner à fond pour un match sans enjeu ne se conçoit pas, et qui fera dire à Materazzi: “Allez vous faire voir! Je vous ai aidés à gagner un championnat!”, faisant directement référence au diluvien Pérouse-Juventus du 14 mai 2000 qui aura coûté le titre à la Vieille dame.


Sa carrière de footballeur est désormais terminée, mais celle d’ambassadeur du projet Inter Forever, continue au moins jusqu’en 2018. D’ici là, et même au-delà, il y a peu de chances d’oublier un footballeur qui aura écrit son histoire à coups de crampons indélébiles et qui sera probablement, comme Inzaghi avant lui, passé du statut de joueur honni à celui de figure de l’histoire – aussi controversée soit-elle.

 

Réactions

  • Richard N le 23/12/2014 à 09h05
    Marco Materazzi restera une figure de l'histoire de la Coupe du Monde. Une figure sombre, un parfait salaud doublé d'un génial provocateur. Il a remporté une finale de Coupe du Monde à lui tout seul. C'est à lui qu'on aurait dû décerner le Ballon d'Or 2006.
    Merci Christophe pour ce juste hommage.

  • Milan de solitude le 23/12/2014 à 11h23
    Richard N
    aujourd'hui à 09h05

    Il a remporté une finale de Coupe du Monde à lui tout seul.

    ---

    Voilà qui est un tantinet exagéré. Il cause le pénalty, d'abord. D'accord il égalise, et n'est pas loin de doubler la marque, deux fois sur corner, mais tirés par qui, s'il te plaît ? Qui dépose le ballon pile sur sa tête ? Pirlo. Puis il fait expulser, en quelque sorte, le meilleur joueur adverse ; mais il ne reste alors que dix minutes au chrono ; je ne fais pas partie de ceux qui disent que ç'a renversé la vapeur, franchement l'impact est beaucoup plus historique que sportif. Enfin, il marque son tir au but, mais comme les quatre autres Italiens. Et même avec Zidane dans l'équipe, Trézéguet aurait sans doute fait partie des tireurs.
    Toutefois je ne nie pas qu'il est l'auteur d'une excellente finale, ce...!

  • Ba Zenga le 23/12/2014 à 12h07
    Merci Richard. Mais en effet, c'est pas à lui que j'aurais décerné le Ballon d'Or en 2006. Je pense à Pirlo, et surtout à Buffon.

  • Sens de la dérision le 23/12/2014 à 22h26
    Milan de solitude
    aujourd'hui à 11h23
    je ne fais pas partie de ceux qui disent que ç'a renversé la vapeur, franchement l'impact est beaucoup plus historique que sportif.
    ----
    Alors que Vieira remplacé par Alou Diarra, c'est là que la vapeur a été renversée ! Alou Diarra quoi !

  • bcolo le 24/12/2014 à 09h32
    Petite précision : la deuxième occasion de but (qui finit sur la barre de Barthez) est au crédit de Luca Toni.

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