Matraquage médiatique et politique après les violences à Furiani
Une Balle dans le pied – Mensonges policiers, gesticulation du ministre de l'Intérieur: les incidents en marge de Bastia-OM ont suscité un nouvel épisode d'opportunisme médiatico-politique.
Selon l'expression consacrée, le "feuilleton de la Ligue 1" a repris ce week-end. La figure de style a quelque chose d'un éternel retour lorsque les scénaristes resservent les mêmes scénarios : la Coupe du monde avait commencé avec les sempiternelles polémiques sur l'arbitrage, vite effacées, le championnat de France a proposé en ouverture des violences en marge du match Bastia-Marseille, opposant une fraction de supporters locaux aux forces de l'ordre. S'il ne s'agit pas de minimiser ces incidents, encore faudrait-il les considérer à leur juste proportion, et envisager de manière critique quelle médiatisation et quelles réactions ils ont suscitées.
CONTUSIONS ET CONFUSION
Or, la nature de cette médiatisation et ces réactions a, de nouveau, de quoi désespérer. Le spectaculaire bilan de 44 blessés parmi les gendarmes mobiles et CRS, issu d'une source policière, a ainsi été massivement repris. Comme l'a fait remarquer Antoine Albertini, correspondant du Monde à Bastia, "Le chiffre aurait dû interpeller. Il n’a pas fait ciller les observateurs et, repris en boucle par les médias, a même suscité une salve de condamnations et d’appels à sanction émanant des pouvoirs publics et des instances du football professionnel." À l'examen, selon le journaliste, on ne compte que huit acouphènes dus à l'explosion de bombes agricoles et quelques contusions.
Encore une fois, si ces violences sont déplorables et témoignent de problèmes récurrents dans le contexte des rencontres organisées au stade Armand-Cesari de Furiani, encore faudrait-il se donner la peine de démêler les responsabilités en évitant la mobilisation mécanique de stéréotypes. Que les médias en présentent une version des faits à la fois erronée, partielle et caricaturale – notamment au travers des amalgames entre supporters, ultras et hooligans – constitue en soi un problème majeur. Que les pouvoirs publics en fassent de même est plus grave encore.(...)
Lire l'article :