Le Classement en relief

Frédéric Thiriez espérait une domination du trio PLM (Paris-Lyon-Marseille) sur sa Ligue 1, mais pour le moment, c'est une triplette LMLN qui prends les devants, tandis que les "gros" se terrent sur la ligne des trois points. Plus bas encore, Metz se positionne un peu vite sous la lanterne rouge.



Les résultats de la journée
Lorient-Lyon : 2-1
Auxerre-Caen : 1-0
Marseille-Nancy : 2-2
Le Mans-Lille : 1-1
Nice-Rennes : 1-1
Metz-Paris SG : 0-0
Saint-Étienne-Bordeaux : 0-0
Lens-Valenciennes : 0-0
Toulouse-Strasbourg : 1-3
Sochaux-Monaco : 0-3



Les 5 gestes de la journée

> moins esthétique qu’une talonnade orientée tout en toucher, mais tout aussi redoutable: la véritable frappe du talon de Grafite qui finit au fond des filets.
> la volée de Vahirua, mélange réussi de chance et de spontanéité, d'élégance et d'efficacité.
> la tête de Fauvergue, pas spécialement extraordinaire, mais qui nous a tellement fait mal pour lui, quelques minutes à peine après la volée pleine puissance du pointu de Basa dans son front.
> le face à face remporté par Maoulida qui retiendra les cailloux auxerrois quelque temps, en dépit des trois autres vendangés lors du match de la rédemption pour le tireur de pénos attitré le plus éphémère de l’histoire de la Bourgogne.
> l’ouverture en profondeur de Cissé pour Niang, juste après son premier but, tellement inattendue venant de lui que le Sénégalais n’y a pas cru...



La Bannette

Le président qui fait discrètement un doigt aux anti-OL
Jean-Michel Aulas (olweb.fr) : "Je n’ai pas d’inquiétude majeure".

L’équipe qui jouit avant sa partenaire
Ederson (L’Equipe)  "On a essayé de tenir jusqu’au bout, mais c’était trop difficile".

Le joueur qui ne ramasse pas ses déchets techniques
Romain Pitau (sport24.com) : "Malheureusement, on laisse traîner beaucoup de points".

La L1 qui fait l’avion
Jean-Marc Furlan (L’Equipe) : "Les joueurs adhèrent". Paul Le Guen: "Surtout Clément".

Le joueur qui a laissé ses phares allumés
Luigi Pieroni (L’Equipe) : "J’espère redémarrer".

L’échange entre la langue de bois et la gueule de bois
Frédéric Hantz (L’Equipe) : "Les lendemains de fête sont difficiles".

Le masochiste
Franck Dumas (smcaen.fr) : "On a un peu donné le bâton pour se faire battre mais on n’a pas lâché".

La chute de la bourse
Ederson (ogcnice.com) : "Ça a pesé en seconde période où nous avons manqué de jus".

L’entraîneur qui retourne Thérèse
Claude Puel (L’Equipe) : "Les points, il faut les prendre".

Le joueur qui achète des fringues ridicules et hors de prix
Jimmy Briand (L’Equipe) : "Notre travail de sape a fini par payer".



Le sens du but

Le choix de France 2 Foot pour son "but de la journée" était aussi prévisible que possible, puisqu'il s'est agi de l'ouverture du score de Marama Vahirua, plutôt que de sa seconde réalisation face à Lyon. On a, d'un côté, un fort joli geste venu de nulle part (un renvoi malheureux de Grosso), de l'autre, un chef d'œuvre collectif dont la réussite s'est jouée à hauteur de la ligne médiane avec une fulgurante combinaison, à une touche de balle entre cinq joueurs, avant un renversement parfaitement exploité par Marin puis le Tahitien.

Cette préférence peut paraître anodine, mais elle témoigne assez bien de l'inclination des diffuseurs pour les gestes télégéniques très brefs que l'on va repasser des dizaines de fois, plutôt que pour des actions qu'il faudrait remont(r)er dans leur intégralité, voire analyser.... Or, trente secondes, c'est déjà trop pour ce que l'on présume de l'attention du téléspectateur. Tant pis si celui-ci développe ensuite, à l'instar des auteurs de ce choix, une conception simpliste du beau jeu et du spectacle.



Les observations en vrac

> Strasbourg en bleu ciel et blanc contre Toulouse en bleu-violet et blanc, c'est pour illustrer le nivellement des couleurs en L1?
> Le néologisme de JMA : "Quand vous jouez deux fois à l'extérieur contre des équipes qui avaient absolument besoin de gagner ou qui avaient de motivations pour, ça n'a rien d'indignant".
> Alors Jean-Michel, il fait moins d’erreurs défensives qu’Abidal, ton nouvel arrière gauche?
> Larsen Touré qui s’impose petit à petit à Lille: encore un joueur qui va faire du bruit.
> Alexandre Ruiz était sincèrement déçu que Maoulida ne sorte pas de bandelette après son but.



Les réponses aux SMS de France 2 Foot

Les questions auxquelles France 2 Foot n'a pas apporté de réponse ont été soumises à une brochette de spécialistes...



Raymond Domenech: "Absolument, Pierre. C’est même ce qui m’a empêché de sélectionner Matt Moussilou jusqu’ici, ce qui me contrarie beaucoup car c’est l’équipe de France qui est pénalisée au final".


 

Jean-Michel Aulas: "Non, jamais. D’ailleurs, il ne supervise personne et n’appelle personne. Il se contente de sélectionner les joueurs de l’Olympique lyonnais rien que pour nous gâcher l’existence".




Pierre Menès: "Oh que si ! D’ailleurs, c’est bien simple : Domenech n’avait jamais sélectionné Henry chez les A avant que je commence à parler d’Arsenal dans l’Equipe. Alors hein!"



Blanc rétrécit dans le Chaudron

L'esprit de Ricardo s'est-il emparé du corps de Laurent Blanc? Car si de nombreux observateurs ont préféré retenir de ce Saint-Étienne-Bordeaux le manque d'efficacité des Verts et leur médiocre seconde période, le fait du match était peut-être le retour d'options résolument défensives chez les Girondins. On hésite d'ailleurs entre le diagnostic d'un refus de jeu et celui d'une incapacité à jouer. Les vingt bonnes minutes bordelaises après la pause laissent la question ouverte, mais en dehors de la charnière Jemmali-Planus, seul Fernando s'est signalé – avec une manière de tenter des choses qui a semblé incongrue, dans ce contexte où la passe en retrait au gardien a constitué la principale ressource tactique des visiteurs.

La prestation de Johan Micoud, placé derrière les deux attaquants (Jussiê et Bellion), fut même d'une immense tristesse. L'ombre de Philippe Vercruysse, technicien lent, inutile et surcoté a plané sur la pelouse.
Son entraîneur, lui, a obtenu ce qu'il était venu chercher à Geoffroy-Guichard: le "mérite" d'un point en déplacement, après une défaite alarmante contre Le Mans à Lescure. C'est fou comme les ambitions peuvent être rapidement éteintes par la "pression des résultats". Au fait, pendant ce temps, Ricardo conduisait l'AS Monaco à une large victoire à Sochaux...



La minute pathologique de Vincent Machenaud

"Tous les clubs savent acheter. Y a qu'en France! Demandez à n'importe quel manager, il vous propose des joueurs très très bons, les dirigeants français disent 'on les connaît pas!' Y'en a pas un qui se déplace!" (LCI – "On refait le match").



L’équipe pauvre type

L’équipe pauvre type de la quatrième journée prouve, s’il en était besoin, que quitte à être mauvais, il vaut mieux ne pas être connu. L’OL place quatre joueurs dans le onze titulaire, et il s’en est fallu d’un cheveu pour que Clerc et Bodmer ne viennent assurer le carton plein en défense. Il faut dire que Beye s’est vraiment démené pour gagner sa place. La présence de deux Sochaliens, récompense le naufrage face à Monaco. Quant au Manceau Douillard, cette sélection représente une sorte de sommet dans sa carrière.



[Rappel : l'équipe pauvre type est composée en agrégeant les notes de L'Équipe et les étoiles de France Football. Cet exercice ne cautionne pas la notation des joueurs par des journalistes omniscients]



L'envers du championnat

Le classement à l’envers est en colère. Le clasico de la cinquième journée, qui faisait trépigner tous les observateurs depuis le début du championnat, sera bien fade. Ce Metz-Rennes, on l’avait pourtant bien mérité! Tant de formations taillées pour l’aventure sur le papier avaient sombré en ce début de saison: Lorient, Le Mans et Nancy bien sûr, mais également Strasbourg, Valenciennes ou Nice dans une moindre mesure. On se satisfaisait d’un FC Metz irréprochable et d’un Stade rennais accroché au podium pour vibrer. Mais les hommes de Pierre Dréossi, après être partis à la faute la semaine dernière face aux Verts, ne sont pas parvenus à sortir du Stade du Rey tête haute, empochant un nouveau point de pénalité qui place les Lorrains hors de leur portée.

Après quatre matches, les Messins semblent déjà bien seuls au monde. Malgré une performance contrastée face à Paris, ils préservent l’essentiel. Les voilà lancés sur une folle moyenne de 0,25 points par match – qui leur permettrait de passer sous la barre mythique des dix points en fin de saison s’ils la maintenaient! Un FC Metz grand cru dont même le Chablis millésime 2007/08, pourtant bouchonné à souhait, ne parvient à suivre la foulée.

 
Dans quelques secondes, l'Alien va projeter sa seconde mâchoire et régurgiter le Bakayoko qu'il avait ingéré quelques années plus tôt.

C’est encore du côté de Marseille qu’il faut aller chercher un peu de réconfort. Niang, fort décevant pour son retour à la compétition, est sorti par Albert Emon quelques minutes avant que Moussilou ne débute sous ses nouvelles couleurs. Les Marseillais se sont donné les moyens d’exister dans l’envers du championnat en recrutant enfin un joueur capable de tous les exploits. On imagine son éventuelle association avec le Zenden du début de saison avec délectation. Tout de suite dans le bain, le nettoyeur d’actions de buts s’est bien couché seul face au but vide, évitant d’un rien un ballon qu'il aurait pu catapulter dans les filets de Bracigliano. Il n’est plus question de période d’adaptation: le grand Matt est déjà là, pour notre plus grand plaisir…