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Le foot sans tête

L'arrivée et le départ de Charles Villeneuve posent une question que le football français laisse sans réponse: qu'est-ce qu'un président de club?
Auteur : Jérôme Latta le 26 Jan 2009

 

En dehors du régime présidentiel aulassien, difficilement transposable, le président à l'ancienne n'a pas trouvé de successeur: le patron de PME locale à tendance mégalomaniaque a dû céder la place, progressivement, à des technocrates "délégués" par l'actionnaire... et souffrant d'un constant problème de légitimité. Ces gestionnaires – quand ils ne débarquent pas d'un monde complètement étranger, pour des raisons obscures –, affligés d'un statut presque aussi précaire que celui des entraîneurs, ne peuvent longtemps disposer de l'autorité nécessaire auprès des joueurs, des supporters, des médias et de l'environnement du club. Surtout si ce dernier est constamment le lieu d'intrigues de palais.

Comme il manque aussi au football français le chaînon du manager sportif à l'anglaise (lire "Le banc des récusés"), de nombreux clubs français se noient dans des problèmes de "gouvernance", comme on dit dans le monde de l'entreprise – un modèle auquel nos dirigeants, bien qu'ils s'en réclament constamment, ont finalement bien du mal à se conformer.


villeneuve_65.jpg


Villeneuve au tournant

Sortie un peu de nulle part, et fort difficile à débrouiller dans ses détails, la crise institutionnelle du PSG illustre cependant très bien la situation. En dix ans, d'un Charles (Biétry) à l'autre (Villeneuve), le club a connu sept présidents différents, pour les investissements et les résultats sportifs que l'on connaît. Le choix de Charles Villeneuve, s'il pouvait paraître éminemment raisonnable en comparaison de la menace Michel Moulin, avait tout de même de quoi laisser perplexe: manifestement, l'homme ne disposait d'aucune compétence particulière en matière de football et présentait une personnalité controversée.

Le stock de "dirigeants historiques" momentanément épuisé, le recrutement de Villeneuve s'est apparenté à un casting: il est connu, il a une réputation et de l'entregent. Dans l'esprit des actionnaires, il est peut-être apparu comme le type de ces meneurs aventureux, voire scabreux, qui réussissent mieux dans le football que les cadres austères de nos multinationales. Charles Villeneuve dans un vestiaire, la scène est plausible. Et la première moitié de saison du Paris-SG a plutôt accrédité la thèse du coup réussi.


L'abdication de Charles II


Alors qu'est-ce qui "fait" (et défait) un président de club? Frédéric Thiriez, acteur interprétant le rôle de président de la Ligue du football professionnel sans gouverner le moins du monde le football professionnel, est peut-être une sorte de précurseur, annonçant une génération de présidents-dircom. Car le cœur de la mission du dirigeant de club, c'est de faire de la communication interne et externe, des relations publiques. Il devient un porte-parole, placé sous tutelle dès qu'il quitte ce pré carré. En réclamant plus de prérogatives, Charles Villeneuve est sorti de son rôle au point d'être éjecté de son poste.

Le vrai pouvoir, qui ne peut être que sportif, est ailleurs. S'il existe. Car curieusement, les actionnaires, qui se sont littéralement approprié un patrimoine que l'on ne peut pourtant réduire à sa dimension économique – pour ce qu'il comporte de capital symbolique et historique, d'investissement des supporters et des collectivités – n'assument pas le pouvoir qu'ils se sont conféré. À l'hésitationnisme de Sébastien Bazin fait écho la gestion de l'OM par Robert Louis-Dreyfus, par voie d'interview, qui semble vouloir affaiblir son président à défaut d'être en mesure de le limoger avec pertes et fracas, comme il fut d'usage avant Pape Diouf. Invisibles et inaudibles, les actionnaires laissent le navire aux mains de capitaines en position de faiblesse, non sans leur envoyer quelques tempêtes. Tout cela alors que la situation sportive des deux équipes est très satisfaisante.


S'il faut remarquer que des clubs placés moins haut dans la hiérarchie médiatico-économique, comme Lille ou Rennes, parviennent à développer un projet sportif sans trop de heurts, nos présumés grands clubs semblent indéfiniment en panne de vrais patrons. Plutôt que faire des castings et de nommer des "pingouins de service", selon l'expression de Ludovic Giuly, leurs propriétaires devraient s'interroger sur le profil d'un poste complexe. Et faire en sorte d'en rendre l'exercice plus aisé, à défaut de l'exercer eux-mêmes.

Réactions

  • Qui me crame ce troll? le 26/01/2009 à 07h21
    Mouais cet article manque singulièrement d'exemples. Pour un article sur les Présidents de club, on en cite trois : celui de l'OM, celui du PSG et celui de l'OL. Il y avait quand même mieux à faire j'imagine en étudiant réellement le statut de ces dirigeants. On ne peut mettre dans le même panier Triaud (aux Girondins depuis 1996 il me semble), Martel (à Lens depuis 1988), Aulas (1987) et le duo stéphanois ou Watanabe.

  • CHR$ le 26/01/2009 à 08h23
    Sinon, j'aimerais aussi savoir en quoi le "régime présidentiel aulassien" est "difficilement transposable". Est-ce parce que "there is only one Aulas" ? Parce qu'il est trop méchant pour qu'on puisse vraiment imaginer un autre du même genre ?
    Et puis à part les méthodes plus "managériales" et moins paternalistes, quelle est la différence de gouvernance entre un Aulas et un Martel par exemple ? Sans compter Sadran qui se réclame ouvertement de la méthode lyonnaise et qui sera bien heureux d'apprendre qu'il ferait mieux arrêter parce que ça ne supporte que l'air de la Croix-Rousse.
    Enfin, bref, je ne comprends pas bien cette phrase lapidaire.

  • Pierre Des Loges le 26/01/2009 à 10h13
    Je ne sais pas si on peut réduire le rôle de Charles Villeneuve à celui d'un simple pantin si on compare les résultats du PSG avant et après sa venue. Pour un gars qui n'y connaît rien en foot, il a tout fait pour tenter d'attirer les vedettes dont le PSG manquait, et pour un plantage (Kezman), il a quand même ramené Giuly, Makélélé... et quelques espoirs comme Sessegnon.

    Dieu sait que je n'aime pas le caniche préféré de Nicolas Sarkozy (j'ai encore en mémoire l'interview hilarante qu'il avait fait au TVmag: "Sarkozy ne m'a jamais demandé d'être complaisant!", comme si c'était nécessaire...), mais bon, faut avouer qu'il y a quand même eu pas mal de changement depuis sa venue, trop aux yeux de certains et qu'il a plongé car il s'est démarqué de son simple rôle de marionnette de Colony Capital...

    Finalement, Sébastien (et non Hervé, joli lapsus sur RMC hier matin) Bazin a pris la décision qui s'imposait: quitte à mettre un incompétent à la tête du PSG, autant que ce soit moi, ce sera beaucoup moins risqué...

  • Shura le 26/01/2009 à 10h26
    Pierre Des Loges
    lundi 26 janvier 2009 - 10h13
    [...]
    il a tout fait pour tenter d'attirer les vedettes dont le PSG manquait, et pour un plantage (Kezman), il a quand même ramené Giuly, Makélélé... et quelques espoirs comme Sessegnon.
    ---------

    Oui enfin Sessegnon il n'en voulait pas (trop cher) c'est Le Guen qui a insisté lourdement. De même, Makélélé a dit que c'était Bazin qui était à l'origine de son arrivé (convoité depuis deux saisons déjà).
    Restent Giuly et Kezman. Ce ne sont pas des échecs cuisants, loin de là, mais je pense qu'il faut minimiser le rôle sportif de Villeneuve.

  • Hurst Blind & Fae le 26/01/2009 à 10h37
    Et Kezman n'a pas fini de nous faire rigoler. Lorsque le PSG sera obligé de sortir 4M€ en fin de saison pour lever l'option d'achat alors que Briand voudra venir, ça va être amusant. (Le contrat de Giuly, c'est combien de saisons au fait?)

  • Shura le 26/01/2009 à 10h43
    [Avocat du diable]
    Kezman c'est 1043 min jouées, (= 11,5 matchs), 6 buts, 4 passes décisives (stats piquées à un gars de planetepsg, qu'il m'en excuse). C'est quand même pas si mal non ?

  • Le_footix le 26/01/2009 à 10h52
    Voilà un article intéressant.

    J'aimerais en apprendre plus, d'abord, sur l'histoire de la gouvernance française des clubs. Quelle était la conséquence de la profonde implication des pouvoirs publics dans leur gestion et leur statut ?

    Ensuite, plutôt que de prendre comme éternelle référence le "manager à l'anglaise", j'aimerais connaître en détail les modes de gouvernance des clubs italiens, espagnols, allemands, néerlandais, portugais ! Quelles sont les différences avec la France ?

    Le manque de cadres de qualité a toujours été LE gros problème du foot français.
    Il provoque les cycles historiques de la D1.
    Reims n'a pas survécu au départ de Batteux.
    Saint-Etienne était fait par et pour Rocher.
    L'OM c'était Tapie (et un peu Leclerc).
    Le PSG n'a quasiment existé que sous Denisot.
    L'OL sans Aulas... bref.

    Manque-t-il une culture d'entreprise au football français, ou au contraire la faible pénétration culturelle du football en France explique-t-elle le faible intérêt des élites - et donc des chefs d'entreprise, des cadres financiers, etc - pour le foot ?

    On peut par exemple noter que le Français le plus riche, Bernard Arnault, déteste profondément le foot et n'a pas cherché à concurrencer Pinault dans ce domaine.

    Ou encore que le président de club français le plus couronné de succès, Bernard Tapie, était un exemple rarissime de self-made-man français, un homme issu des milieux populaires qui n'a pas fait de grandes écoles.

    Cela peut-il expliquer nos résultats insuffisants en Coupe d'Europe et notre manque de niac depuis 50 ans, par manque d'ambition et de volonté de réussir à tout prix ?

  • suppdebastille le 26/01/2009 à 11h35
    "Le_footix
    lundi 26 janvier 2009 - 10h52

    Le PSG n'a quasiment existé que sous Denisot."

    Francis Borelli doit se retourner dans sa tombe

  • rom's le 26/01/2009 à 11h46
    Ben oui, mais le footix l'avoue lui-même, il n'a quasiment existé que depuis 98.

  • Bowthan le 26/01/2009 à 11h55
    Il me semble pour Villeneuve, le sujet principal de l'article malgré son titre plus large, que ce qui l'a fait ce fut aussi, et surtout j'ai envie de dire, ses amitiés avec Arsène Wenger.

    D'ailleurs au passage, je vois dans l'abdication de Charles II, un peu les mêmes ingrédients que le départ d'un autre proche de Wenger. Celui qui fut numéro 2 d'Arsenal : David Dean. Si je me souviens bien ce dernier militait pour une ouverture du capital du club aux investisseurs étrangers pour qu'Arsenal puisse rivaliser avec les autres qui eux ne se genaient pas pour accepter des capitaux étrangers. Ce à quoi les proprios d'Arsenal étaient opposés car tenaient à leur système et le trouvait bien tel qu'il était.

    Pour Villeneuve et le conseil d'adminitration du PSG c'est un peu la même chose. Il a été prospecter au proche et au moyen Orient. Il voulait que d'autres investisseurs arrivent pour financer son projet pour le PSG. Et de l'autre coté ils n'ont pas acceptés. L'affaire de la lettre a été l'étincelle qui a fait qu'une décision devait être prise. Et le plus fort s'est imposé.

    Ensuite on peut voir que le timing a été assez rapide, trop rapide même. Aussi "brillante" tout ça, que fut la première partie de saison du PSG avec Villeneuve président, il n'a pas attendu d'avoir terminé une saison, d'avoir gagné un titre. Bien sur on ne peut pas repprocher d'anticiper la suite, de vouloir préparer le terrain à moyen et long terme. Ce qui change de la logique habituelle. Mais quand même, même Caysac est plus titré que Villeneuve en tant que président avec une coupe de la ligue. Et dans 10 ans rare seront ceux qui se souviendront de Villeneuve président du PSG en 2008/2009 pendant 8 mois. Ceci est pour répondre au contre poid "sportif" un peu développé dans l'article.

    Après pour la question qu'est ce qu'un président de club, de la gouvernance. C'est paradoxalement avec une organisation un peu comme ça avec Canal proprio de Paris et Denisot président délégué que Paris a connu son heure de gloire. Vous n'allez pas me dire qu'un Denisot avait fondamentalement plus de pouvoir, plus de moyens que Villeneuve, Caysac et cie ? C'est parce que Canal était derrière qu'il y avait un consensus que Denisot a eu des moyens mais il ne déviait pas de la ligne de Canal.

    En fait si je devais comparer le role de président délégué avec les institutions. Je dirais qu'être Président de Club délégué c'est jouer le role du premier ministre. Et on le voit, ce rôle dépend de la personnalité à la fois du président et de celle du premier ministre. Pour un club c'est pareil. Président délégué est un role qui dépend à la fois de la personnalité des proprios et de la personnalité du présidennt délégué en question. Ca n'était pas la même présidence entre Caysac et Villeneuve. Caysac fut beaucoup plus paternaliste, Villeneuve beaucoup plus franc tireur.

    De même personnellement je vois une différence entre la première année de Graille où ce dernier pensait avoir une vrai chance de racheter le PSG à Canal. Et sa deuxième année où l'affaire a sentit de plus en plus le paté pour lui. Il est étonnant de voir la symétrie avec les résultats sportifs d'ailleurs. (saisons 2004 et 2005).

    Au moins dans cette affaire le PSG a éviter une chose : que les divergences ne se cristalisent et que la situation de pourrire. Pas sur le PSG aurait été grandit avec d'un coté Villeneuve Président avec un projet en têtre et les proprio du PSG une autre vision. Ca aurait éclaté à un moment donné. Le caractère de Villeneuve aura abrégé les choses.

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