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22 : revoilà le Bayern

Pour la vingt-deuxième fois de sa longue histoire, le club munichois remporte le championnat d’Allemagne. Le début d’une nouvelle ère?
Auteur : Toni Turek le 17 Mai 2010

 

La saison 2009-10 aura vu le Bayern de Munich obtenir son vingt-deuxième titre en championnat – le vingt et unième en quarante-quatre saisons consécutives de 1. Bundesliga. Un sacre qui n’était pas gagné d’avance, loin s’en faut.
Souvenons-nous de la saison passée: les dirigeants bavarois avaient alors tenté un pari osé en recrutant un Jürgen Klinsmann sans expérience comme entraîneur de club. Les têtes pensantes de la Säbener Strasse avaient été séduites par le football chatoyant de la Mannschaft promu par son sélectionneur lors de la WM 2006, fondé sur le jeu et l’offensive. Mais la formule n’avait pas fonctionné, le Bayern n’étant jamais parvenu à occuper la première place au classement. Sorti des coupes nationale et européenne en quarts, le club bavarois n’était même pas assuré du rang de dauphin, tant la lutte en haut de tableau était intense. Convaincu jusqu’au bout de la justesse de sa méthode, "Klinsi" avait pourtant dû céder sa place à cinq matches de la fin pour avoir oublié qu’en Bavière, un bon entraîneur est celui qui ramène des trophées. Si, durant son bref intérim, son successeur Jupp Heynckes avait au final assuré l’essentiel, à savoir la deuxième place directement qualificative pour la lucrative C1, la question de l’entraîneur restait posée.


Nouvel entraîneur, nouvelle stratégie
Après cette tentative ratée de modernisation, les dirigeants bavarois reviennent à du classique. Pour la première fois depuis 1998 et le second départ de Giovanni Trapattoni, ils se tournent vers l’étranger pour chercher le candidat idéal: motivé, expérimenté, titré et germanophone. Avec Louis van Gaal, devenu le 1er juillet 2009 le septième entraîneur non allemand du Bayern depuis l’arrivée du club dans l’élite en 1965, les Rummenigge, Hoeness et Nerlinger font clairement le choix de l’expérience. Titré dans son pays natal avec l’Ajax Amsterdam et l’AZ Alkmaar, en Espagne avec le Barça, ainsi que sur la scène européenne, van Gaal affiche le palmarès de quelqu’un ayant fait ses preuves.

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Pour compléter l’effectif présent, van Gaal fait venir des joueurs de l’extérieur tels Pranjic et Braafheid, mais il parie aussi sur des joueurs de la réserve du Bayern – ce que n’a pas fait Klinsmann. Évidemment, l’équipe-type n’est pas immédiatement trouvée: il faut du temps à van Gaal pour s’adapter à son groupe – et vice versa. Le début de saison est moyen: au tiers de la saison, si le Bayern ne compte que deux défaites, il occupe un modeste huitième rang, à six points du premier Leverkusen, derrière des clubs moins cotés comme Mayence et Hoffenheim, promus respectivement en 2009 et 2008.


Les clefs du succès
Premier tournant de la saison en octobre 2009: l’équipe bavaroise enregistre le retour de son capitaine van Bommel, absent deux mois à cause d’une blessure au pied. Dans la foulée, après trois nuls à Stuttgart, contre Schalke et le leader Leverkusen, le club bavarois met à profit un calendrier plus favorable, qu’il exploite à fond avec neuf victoires d’affilée en Bundesliga (29 bp, 8 bc) pour revenir à hauteur du Bayer. En C1 aussi, le Bayern se relance, après ses deux revers contre Bordeaux, et se qualifie sur un large succès 4-1 obtenu à Turin au cours d’un mois de décembre riche en buts: seize en quatre matches – de quoi se forger un mental de conquérant à toute épreuve. Sa combativité, couplée à une efficacité offensive retrouvée, permet au Bayern de réaliser entre novembre et février une série de treize victoires toutes compétitions confondues. Logiquement, il reprend fin février "sa" première place en Bundesliga, un rang qu’il n’avait plus occupé depuis 57 journées et son sacre en 2008 – une éternité.

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Autre évolution importante: lors de la trêve hivernale, van Gaal réduit l’effectif de son groupe pro, diminuant d’autant les risques de discorde liés au mal-être de certains remplaçants insatisfaits de leur sort. Autour d’un Robben en pleine forme, l’équipe-type est trouvée, et elle est bien en place; lors de la seconde partie de la saison, seuls quelques ajustements mineurs ont lieu.
Il reste à souligner un dernier facteur, extérieur au Bayern celui-ci: les ratés de fin de parcours – habituels – des Bayer Leverkusen et Schalke 04. S’il a fait couronner Wolfsburg la saison passée, Felix Magath ne peut réaliser le miracle tant attendu à Gelsenkirchen, car après sa victoire 2-1 acquise (à dix contre onze) à Schalke lors de la 29e journée, le club bavarois ne lâche plus cette première place qu’attendent tant ses fans et ses dirigeants.


Bundesliga, Pokal, Königsklasse... la quête du G(r)aal
Avec Louis van Gaal, intelligemment secondé par Hermann Gerland, qui a longtemps entraîné l’équipe réserve et qui est devenu l’assistant du Néerlandais après avoir été celui de Heynckes, le Bayern a fait le choix de miser sur les jeunes (lire aussi "Bayern 2009/2010 : revue d'effectif"). Philipp Lahm et Bastian Schweinsteiger ne sont plus les seuls locaux à jouer: nominés comme leurs aînés pour la Coupe du monde, les ex-réservistes Holger Badstuber et Thomas Müller devraient continuer à régulièrement apparaître en Bundesliga – peut-être aussi Diego Contento, en attendant Mehmet Ekici et surtout Toni Kroos, de retour d’un prêt de dix-huit mois à Leverkusen.

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En resserrant son groupe et en incluant des joueurs issus de la réserve, tout en se ménageant des possibilités de remplacement aux différents postes, van Gaal a pu à la fois bâtir une équipe-type et agir en prévision de l’avenir. De ce point de vue, le Bayern 2009-10 est une belle réussite: quel club ne rêverait pas de terminer premier de son championnat avec la meilleure attaque et la meilleure défense, de finir leader au fair-play – oui, même avec van Bommel – et de conclure sa saison avec deux finales de Coupes, le tout avec vingt joueurs de champ – soit le groupe pro le moins étendu des clubs de l’élite allemande – dont un tiers formés au club (1)?

Après les Pays-Bas et l’Espagne, Louis van Gaal a donc conquis l’Allemagne. En attendant de savoir si sa première année bavaroise sera celle d’un triomphe marqué par un historique triplé Championnat-Coupe-C1 que désormais seuls les Milanais de l’Inter peuvent empêcher, il faut saluer les résultats et la méthode du Néerlandais qui, pour ses débuts en Bavière, a réussi là où Klinsmann avait échoué.

> Lire la suite : Bayern 2009/2010, revue d'effectif.


(1) Lahm, Müller, Badstuber, Schweinsteiger: les quatre joueurs de champ qui ont le plus joué cette saison ont tous été formés au Bayern.

Réactions

  • Tonton Danijel le 17/05/2010 à 09h19
    Je remis ici le lien de Mangeur d'un article intéressant du Guardian sur le gourou néerlandais:

    lien

    L'article explique une des raisons de la confiance que Van Gaal a pour les jeunes joueurs (grosso modo ses méthodes passent mieux auprès de jeunes que de stars confirmés, ce qui expliquerait pourquoi Müller et pas Klose, et pourquoi aussi il a connu son plus gros échec avec une sélection qui ne manquait pas de talents individuels).
    D'ailleurs, cet article explique que Van Gaal a dû suivre une formation intensive un peu originale pour maîtriser la langue de Goethe:

    "Louis van Gaal's first act as Bayern Munich manager was to shut himself in a monastery for a month. Inspired by its ascetic ethos, the Dutchman totally immersed himself in the intensive German lessons offered by enterprising monks and emerged with more than merely a decent grasp of modal verbs.

    Most managers would refuse even to contemplate spending a large chunk of the summer break cloistered away from secular society in an abstemious parallel universe, but Van Gaal's retreat into a religious order this time last year proved emblematic of the 58-year-old's modus operandi."

  • Qui me crame ce troll? le 17/05/2010 à 10h21
    J'avais raté le fait que l'assistant de Van Gaal s'appelait Gerland. C'est sûr qu'un groupe pro restreint semble faire des merveilles, mais dans ce cas il faut à tout prix éviter les blessures.

  • wiseman81 le 17/05/2010 à 10h34
    Dire que le matin de Juve-Bayern, la presse allemande parlait du dernier match de Van Gaal en cas de defaite...

  • Mangeur Vasqué le 17/05/2010 à 11h01
    Merci TT, bel article.

    Et bravo au Bayern et à Van Gaal pour avoir su revenir d’une situation périlleuse (automne dernier).

    Oui TD, cet article sur Van Gaal que tu donnes en lien est fort intéressant et j'en conseille la lecture, il est sorti dans l’excellent supplément Football de l Observer d’hier en fait (journal dominical avec pleins de suppléments), mais bon, l’Observer appartient au Guardian, qui lui, sort du lundi au samedi (aussi avec supplément Sport quotidien). L’Observer prend la relève le dimanche.

    Je m’intéresse davantage à la Bundesliga cette année (on chante de plus en plus ses louanges dans les mags/suppléments foot de qualité ici), et je regrette qu’on en parle pas encore plus (surtout, à la TV).

    C’est admirable ce qu’a fait Van Gaal au Bayern, et on s'en rend compte quand on lit l’article de l’Observer, et son palmarès, la manière dont il conquis ses victoires (je le connaissais mal), en lisant l’évocation de Newcastle – Alkmaar par exemple.

    Si je me souviens, l’été dernier, beaucoup prévoyaient l’apocalypse au FC Hollywood, le règne de la Terreur qui allait chasser Ribéry et les autres. Finalement, tout le contraire s’est passé.
    Certes, Ribéry et Van Gaal (d’après l’article), c’est pas le grand amour, mais chapeau à ce Van Gaal qui a su faire cohabiter toutes ces stars dans un environnement parfois explosif, et (nous dit l’article) pas mal basé sur l’image et le hype du temps de Klinsmann (ça rappelle l’échec des Galacticos post-2002).

    Ce qui est intéressant, c’est qu’il a permis aux jeunes (formés au club) de s’exprimer sur le terrain, et ceux-ci se sont grandement améliorés sous sa houlette (l’article cite Muller et Badstuber). Ce qui a mis la pression sur Ribéry et les autres. Finalement, tout le monde semble avoir haussé son niveau de jeu sous Van Gaal, les jeunes pousses comme les joueurs chevronnés. Ça a été tout bénef.

    Maintenant, si ce gars-là pouvait venir à Liverpool remettre de l’ordre et remonter le moral des troupes…

    Mais comme le dit Adam Sadler, l’entraîneur-adjoint de Gateshead
    (D5 anglaise), qui a fait un stage a Alkmaar de Van Gaal pour son diplôme UEFA:

    « Van Gaal passait des heures à travailler le jeu de passe et la technique. C’est le genre d’exercices que beaucoup de joueurs anglais n’aiment pas – ce qui explique pourquoi nous ne sommes pas aussi bons techniquement que nous pourrions l’être ».

    La fin de l’article est intéressante. En résumé, au plus fort de la crise, Van Gaal refuse d’écouter Rummenigge (président) qui lui dit de faire ceci ou cela, et le Hollandais s’en tient à ses convictions. Les rebelles du vestiaire la mettent en veilleuse, Van Gaal lui-même assouplit un peu les choses, et vroum, la machine fut remise en route, et de quelle manière.

    Il y a eu un peu de chance dans cette réussite aussi (forme exceptionnelle de Robben, un Van Bommel qui renaît, etc.), mais quand on a gagné 18 titres et trophées comme Van Gaal (4 équipes, 3 pays différents), on peut aussi imaginer que cette « chance » n’est peut-être pas que le fruit du hasard.

  • wedr2 le 18/05/2010 à 13h30
    Diptyque qui montre bien que RLD était un presque-visionnnaire :
    - défense friable qui devient infranchissable en cours de saison
    - remontée grâce à une série de victoires contre des équipes mal classées
    - concurrence qui s'écroule
    - titre de champion

    ==> Le Bayern, c'est vraiment l'OM du Nord.

La revue des Cahiers du football