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L'affaire Pezzoni

La fin du mercato allemand a été agitée par le départ précipité du défenseur du 1. FC Cologne Kevin Pezzoni, sous la pression de supporters venus le menacer chez lui...

Auteur : Toni Turek le 18 Sept 2012

 

 

Outre-Rhin, la fin du mercato estival a vu les retours de Klasnic et van der Vaart. Mais ce qui a surtout fait la une, c’est "l’affaire Pezzoni". Kevin Pezzoni? Un grand gaillard allemand brun de vingt-trois ans, ancien international Espoir, défenseur au 1.FC Köln avec lequel il a disputé une centaine de matches depuis janvier 2008, malgré une saison 2011/12 ternie par un statut de remplaçant et la relégation du club. Après l’affaire Breno, l’affaire Pezzoni... Encore un remplaçant qui vit mal son statut? Non, les deux cas sont différents: si le jeune Brésilien a craqué à cause de son isolement au Bayern, Pezzoni a été pris en grippe par un groupe de "fans".

 

Revenons au 27 août 2012: ce jour-là, Cologne perd 0-2 à Aue. Un match raté de la part des "Boucs" – sans victoire après trois journées – et surtout de Pezzoni, remplacé dès la 34e minute après avoir pris un carton jaune et frôlé le rouge… Triste résultat pour sa première titularisation de la saison.

 


Cinq jours pour partir

Dans la nuit qui suit, une page Facebook est créée, pour "mettre la pression sur Pezzoni". Très vite, elle compte plusieurs centaines de fans, dont certains se lâchent, tel celui qui propose de briser les jambes du joueur (qui avait déjà été agressé en février par un inconnu lors du carnaval de la ville). Ceci donne des idées à un groupe de cinq types qui, le soir d’après, arrivent – masqués – au domicile du joueur pour l’insulter et le menacer de mort. Le 1er septembre, la séparation avec le FC Cologne est rendue publique comme étant issue d’un commun accord. Mais si le contrat entre le joueur et le club est à son terme, "l’affaire Pezzoni", elle, n’en est qu’à ses débuts.

 

 

Le départ de Pezzoni suscite nombre de réactions de sympathie et de déclarations de soutien envers le joueur. Le sélectionneur national Joachim Löw qualifie ce qu’a vécu Pezzoni d’inacceptable, tandis qu’Oliver Bierhoff traite les agresseurs de Pezzoni de "criminels". Les ex-coéquipiers de Pezzoni à Cologne publient une lettre ouverte à leurs fans, leur demandant de respecter les joueurs. Le syndicat de joueurs VdV annonce craindre des morts. Reinhard Rauball, président de la Ligue allemande de football, affiche quant à lui sa fermeté dans un entretien au magazine Focus le week-end suivant, en invitant les clubs à renforcer leurs personnels de sécurité et en appelant à une tolérance zéro envers les fans violents.

 

Mais les agresseurs ne sont pas seuls dans le collimateur. Car il apparaît rapidement que la séparation ne s’est pas passée comme annoncé. Les soupçons de l’entraîneur de Dortmund Jürgen Klopp, qui dit qu’il ne croit pas que Pezzoni ait voulu quitter son club, sont confirmés dès le week-end d’après: dans une interview au Welt am Sonntag, Pezzoni indique n’avoir jamais voulu résilier son contrat avec le FC Cologne, et que c’est le club qui a été à l’origine de la séparation. Pezzoni va plus loin: au lieu de le protéger comme il l’espérait, le FC Cologne aurait en fait saisi cette "occasion" pour se débarrasser de lui.

 

 


Un Bouc émissaire

Ses déclarations sont corroborées par celles de Holger Stanislawski. L’entraîneur de Cologne avait indiqué début septembre que le club avait cherché la meilleure solution pour Pezzoni, et que celle-ci était la résiliation de son contrat. Ces propos vont à l’encontre du discours officiel du FC Cologne qui, au cours d’une conférence de presse le 4 septembre, démentait tout lien entre les menaces envers Pezzoni et la fin du contrat de celui-ci. Une affirmation rendue d’autant moins crédible que le joueur a quitté la ville dès le 2 septembre, et que le club a versé un dédommagement de 150.000 euros à Pezzoni – chose rare pour une rupture par commun accord. Le président du conseil d’administration Claus Horstmann a indiqué que le club a voulu ainsi donner la chance à Pezzoni de se trouver un club dans un meilleur environnement, et se montrer généreux pour son départ.

 

On y croit d’autant moins qu’après les déclarations de Pezzoni rejetant la faute de son départ sur son ex-club, où il ne se sentait ni désiré ni protégé, le FC Cologne a vertement répliqué en insistant sur le fait que Pezzoni était allé voir Stanislawski le 29 août pour indiquer qu’il ne se sentait pas en état de jouer son prochain match. Et de soutenir que si son contrat n’avait pas été résilié, faute de pouvoir être transféré à cause de la clôture du marché des transferts, la seule alternative pour Pezzoni aurait été d’être sorti du groupe pro. D’où le choix de la résiliation – choix que le club dit déplorer, puisqu’il appauvrit l’effectif des Boucs.

 

Le club a profité de l’occasion pour balancer sur Pezzoni, en rappelant par exemple que son père a demandé le paiement d’une prime à laquelle le joueur n’avait pas droit, faute d’avoir joué un nombre suffisant de matches la saison passée. Pire, il a laissé sous-entendre que Pezzoni était un menteur, notant qu’il n’y avait pas de preuve que son agression de février dernier, qui lui avait valu un nez cassé, fût liée à un fan du club.

 

 


Et maintenant?

Finalement, le club a décidé – tardivement – de calmer le jeu. Il a ainsi indiqué qu’il n’y aurait pas d’action judiciaire contre Pezzoni, ne donnant ainsi pas suite à son annonce consécutive aux déclarations négatives du joueur envers son ex-club. Plus que se débarrasser de Pezzoni, le FC Cologne a en fait surtout voulu mettre un terme rapide à une publicité dispensable. Pour Pezzoni, la page Cologne est donc tournée. Après avoir déposé plainte à la suite des menaces reçues, le joueur se cherche un club. Des pistes sont évoquées, surtout anglaises: Ipswich, Aston Villa, Middlesbrough… Ce serait pour Pezzoni l’occasion d’un retour en Angleterre: avant son séjour à Cologne, il a vécu cinq années à Blackburn.

 

De son côté, le FC Cologne veut se recentrer sur son championnat. Sous la pression du sponsor principal REWE, la direction du club – qui ne sort pas grandie de ce méli-mélodrame pour ne pas avoir assuré un soutien aussi fort par exemple que le Bayern envers Neuer [1] – s’active pour rattraper ses bourdes. Elle a ainsi fait fermer la page Facebook anti-Pezzoni à l’origine de cette histoire. Mieux, les dirigeants ont réussi à identifier le créateur de ladite page et annoncé qu’ils feraient tout pour l’exclure complètement du club et l’interdire de stade.

 

Mais le bilan de l’affaire Pezzoni n’est pas satisfaisant, dans la mesure où les agresseurs – pas encore identifiés – ont bel et bien obtenu le départ du joueur. Dans une interview à die Zeit, l’ex-capitaine du FC Magdebourg Daniel Bauer, qui a connu une situation similaire l’an passé, pose la question de savoir où s’arrêtera cette spirale de haine. Bonne question. Faut-il attendre qu’un joueur plus célèbre soit concerné, ou qu’un autre soit gravement blessé, pour que de telles exactions ne soient plus une éventualité?

 


[1] À son arrivée au Bayern, Manuel Neuer, pourtant gardien titulaire en équipe nationale, a été pris pour cible par certains fans munichois qui lui reprochaient de venir d’un club ennemi (Schalke).
 

Réactions

  • Marius T le 18/09/2012 à 08h36
    Quelqu'un veut venir avec moi chez les Ayew ?

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