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Mourinho est-il encore spécial?

De retour à Chelsea six ans après son éviction, José Mourinho aborde une saison charnière dans sa carrière d'entraîneur. Ses dernières déclarations laissent penser que le Portugais en a bien conscience...

Auteur : Brian L'Autruche le 19 Août 2013

 


Il y a neuf ans, auréolé d'une victoire en Ligue des champions avec Porto – laquelle faisait suite à une victoire en Coupe de l'UEFA la saison précédente – José Mourinho se présentait à l'Angleterre du football dans toute sa splendeur: sûr de sa force et arrogant, au point de s'autoproclamer "The Special One". Six ans plus tard, le Portugais a tout connu: le succès puis un licenciement violent à Chelski [2] une revanche totale avec l'Inter Milan [3], puis un échec là où semblait l'attendre la consécration ultime, au Real Madrid.
 

En s'autoproclamant désormais "The Happy One" afin d'évoquer son retour à Londres, on pourrait imaginer que Mourinho ressort blessé voire meurtri de ses trois années en Espagne. Preuve en serait, le technicien portugais ne semble plus aussi tranchant qu'à ses meilleures heures dans le jeu des petites piques par médias interposés: en 2004, quand ses détracteurs pointaient son manque d'expérience comme joueur, il répondait avec beaucoup de justesse "Mon dentiste n'a jamais eu de carie, pourtant il est excellent".
 

 

Mourinho Real Chelsea

 


Quel bilan à Madrid ?

Le Mourinho de 2013 ne repart pas sur les mêmes bases. Sa dernière pique, à l'égard de son ancien joueur Cristiano Ronaldo, a fait couler beaucoup d'encre et surtout, a valu à l'ancien Special One un retour de bâton sobre mais efficace du joueur du Real [4]. Au final, Mourinho a mis de l'eau dans son vin, non sans trahir un certain ressentiment à l'égard du Real Madrid et de certains de ses joueurs cadres... The Happy One n'est peut être pas aussi heureux qu'il souhaite le faire penser.
 

José Mourinho ne sort clairement pas grandi de son passage au Real Madrid. Pour autant, son échec n'est pas forcément sportif. En trois saisons, le Portugais a réussi à contester la domination du FC Barcelone avec une Liga et une victoire en Coupe du Roi. En Ligue des champions, pas de victoire finale mais tout de même trois demi-finales consécutives, perdues contre le FC Barcelone, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund. Une belle performance quand on sait que la Maison blanche était absente du dernier carré depuis 2003 avant son arrivée. Si l'on se penche sur ses statistiques affolantes en Liga malgré la présence du FC Barcelone [4], il n'est plus raisonnable de remettre en cause les compétences purement sportives du technicien.
 

La chute de Mourinho ne s'est donc pas tant construite sur le terrain qu'en coulisses. Humainement, le Portugais s'est mis à dos son propre vestiaire, une conclusion qu'annonçait déjà en 2010 sa gestion du cas Raul: véritable bijou de famille de l'institution madrilène, l'attaquant le plus emblématique du club était prié d'aller se faire voir à Gelsenkirchen... Ce premier fait d'armes de Mourinho a trouvé écho dans le conflit ouvert qu'il entretenait avec Iker Casillas et Sergio Ramos. Cette guerre interne a valu au Special One de se mettre à dos son équipe et son public.
 


"Champion des conférences de presse"

Mais la petite mort de Mourinho au Real a résulté de ce qu'il s'est choisi comme motivation pour y réussir: détruire Pep Guardiola et son Barça cinq étoiles. La manita infligée par les Blaugranas en 2010 [5], pour le premier Clasico du Portugais, a probablement conditionné son parcours meringue: humilié en essayant de prôner un jeu offensif indispensable à la réputation de la Casa Bianca, Mourinho a alors choisi d'utiliser toutes les armes à disposition pour vaincre les Catalans, notamment les veilles méthodes qui ont fait leurs preuves à Milan. En ont résulté des Clasicos tendus et des polémiques à n'en plus finir sur l'arbitrage, des mises en scène du Portugais pour alourdir les avant-matches – au point que Guardiola qualifie son rival de "champion des conférences de presse".
 

Pour beaucoup, c'est la pression constante de Mourinho qui a usé le coach catalan au point de lui faire prendre une année sabbatique. Mais si l'on se fie à un connaisseur, Thibaud Leplat (auteur de Clasico, la guerre des mondes), c'est bien Mourinho qui a perdu la partie: en quittant le Barça, Guardiola a ôté à Mourinho sa marotte, et surtout, en ne rentrant pas dans le même jeu, il a fait en sorte que Mourinho "perde la bataille de l'honneur". Et tout laisse à croire que cette défaite-là était de trop pour Florentino Pérez et son club qu'il se doit de maintenir irréprochable...
 

À l'été 2010, quand il débarque à Madrid, Mourinho a le profil du gagnant. Auteur d'un triplé avec l'Inter Milan pour sa deuxième saison en Lombardie, le Portugais jouit d'une aura particulière: sa seule nomination est une garantie de résultats pour le club qui l'embauche et auprès duquel il apparaît comme le seul homme capable de mettre à mal la domination du Barça. La fameuse manita de 2010 sera d'ailleurs tout autant une humiliation pour Mourinho qu'un soulagement pour des Catalans qui en étaient venus à craindre ce Real version Mourinho.
 


Une autre image

Des réserves à l'égard du Special One existaient chez certains observateurs avisés: Mourinho sait gagner, certes, quelle que soit la manière. Le technicien l'avait prouvé à Porto, à Chelsea, avant d'atteindre le paroxysme de son pragmatisme à l'Inter Milan, lors de cette fameuse demi-finale retour de Ligue des champions contre le Barça. Cependant, un nouveau challenge l'attendait à Santiago Bernabeu, où gagner ne suffit pas: bien gagner y est une nécessité.  C'est principalement sur ce point, et sur son incapacité à gagner la Ligue des champions avec le Real, que Mourinho a donc perdu une partie de sa crédibilité: en 2013, il est toujours un provocateur, en aucun cas un bâtisseur, mais pire que tout, il n'est plus une garantie de résultats...
 

La saison 2013-2014 s'annonce donc cruciale pour le Portugais: s'il n'obtiendra jamais l'aura d'un Sir Alex Ferguson ou d'un Pep Guardiola pour un accomplissement de longue haleine – œuvre de l'Écossais – ou une révolution en termes de jeu – mérite du Catalan –, le nouveau coach de Chelsea se doit de réussir. Une saison sans titre voire une éviction en cours de saison le ferait encore rentrer un peu plus dans le rang. Ses titres passés n'en seraient pas pour autant effacés, mais il en deviendrait un entraîneur bien moins "spécial". A contrario, une victoire en Ligue des champions pourrait lui faire retrouver toute sa superbe, lui permettant de devenir le seul entraîneur de l'histoire à l'avoir remportée avec trois équipes différentes...
 


[1] Mourinho est licencié le 19 septembre 2007 après un match nul et sans relief à Stamford Bridge contre Rosenborg en C1 (1-1). En un peu plus de trois saisons à Londres, le Portugais a remporté les championnats 2005 et 2006, la Cup en 2007, deux League Cup en 2005 et 2007 ainsi qu'un Community Shield.
[2] En deux saisons à la tête de l'Inter Milan, Mourinho s'offre deux Calcio (2009, 2010), et une Supercoupe (2008), mais le point d'orgue de son passage en Lombardie reste le triplé Championnat-C1-Coupe d'Italie de 2010.
[3] L'attaquant portugais a refusé de rentrer dans le jeu de son ancien coach, avant de claquer deux buts en amical lors d'une victoire du Real sur Chelsea, à la suite de quoi Mourinho a fait profil bas.
[4] Lors de sa première saison à Madrid, Mourinho termine 2e de Liga avec 92 points (29 victoires, 5 nuls, 4 défaites). Lors de la seconde, il termine 1er avec 100 points (32 victoires, 4 nuls, 2 défaites). Lors de la dernière, la plus «mauvaise», il termine 2e avec 85 points (26 victoires, 7 nuls, 5 défaites).
[5] Le 29 novembre 2010, pour son premier Clasico à la tête du Real, Mourinho subit sa plus grande humiliation comme entraîneur, avec une défaite 5 à 0.


 

Réactions

  • Samba le 19/08/2013 à 12h26
    Ce qui a perdu Mourinho c'est cette perpetuelle recherche de conflit. L'article résume assez bien l'expérience madrilène de Mourinho. Il faudrait aussi ajouter à cela qu'il a obtenu l'éviction de Jorge Valdano qui était le fidèle conseiller de Florentino Perez.

  • A la gloire de Coco Michel le 19/08/2013 à 20h12
    "Il y a six ans, auréolé d'une victoire en Ligue des champions avec Porto – laquelle faisait suite à une victoire en Coupe de l'UEFA la saison précédente – José Mourinho se présentait à l'Angleterre du football dans toute sa splendeur"
    Il y a 9 ans non ?

    Concernant Raul, il me semble qu'à l'époque le départ de Raul était le souhait du président et du joueur, plutôt que la volonté de Mourinho.

  • zorrobabbel le 20/08/2013 à 10h46
    Je suis assez surpris par cet article.
    Champion du Portugal. Champion d'Angleterre. Champion d'Italie. Champion d'Espagne.
    1 Coupe UEFA. 2 ligue des champions.
    Je passe sur les coupes nationales. Je passe sur la qualité des adversaires quand il a été champion (Barça, ManU, Arsenal, Milan Ac...)

    Ferguson a 40 ans de carrière derrière lui. Guardiola a tout gagné avec un club...qui était déjà en train de tout gagner avant lui.

    Les méthodes de Mourinho, le comportement de Mourinho, tout est contestable. Mais si vous voulez un titre dans les deux ans, il n'y a que lui qui pourra vous le garantir.
    C'est en cela qu'il est toujours aussi spécial.

  • Sens de la dérision le 20/08/2013 à 10h58
    À condition d'être dans des conditions favorables hein. Imaginons un instant que Évian-Thonon-Gaillard réussisse à faire venir le bonhomme. Pas dit que le club aurait un titre dans les deux ans.
    Ce qu'il a fait avec Porto est admirable évidemment. Le faire à Chelsea, Milan ou Madrid, c'est déjà un peu plus facile avec les recrutements effectués...

  • Tonton Danijel le 20/08/2013 à 11h05
    Sens de la dérision
    aujourd'hui à 10h58

    En même temps, sortir le Barça de la Ligue des Champions avec l'ETG ou les priver de la Liga avec Almeria, c'est mission impossible. Ce qu'il a réalisé tant avec l'Inter qu'avec le Real reste très fort, malgré les capacités financières.

    Et on parle d'un homme qui a eu sous ses ordres Terry, Drogba, Zlatan, Eto'o, Benzema... certes, un recrutement quatre étoiles lié à la puissance financière de ses clubs. Mais de fortes personnalités à gérer à chaque fois. Il y parvient parfois, mais se plante quand ils s'opposent aux chouchous du public et des journalistes (au Real notamment, où il lui fut plus facile de s'en prendre à Benzema qu'à Iker Casillas ou Sergio Ramos).

  • leo le 20/08/2013 à 14h35
    Le passage de Mourinho au Real Madrid est un échec, pour lui et pour Florentino Perez qui l'a soutenu mordicus pendant son séjour comme aucun entraîneur du club ne l'a été (soutien face à Jorge Valdano, caprices autorisés, déclarations élogieuses dans la presse alors que Pellegrini, par exemple, n'était jamais cité par Perez).

    Gagner une Liga et une Copa del Rey en trois saisons au Real, ce n'est pas un succès, c'est normal. Et battre le Barça ou l'éliminer en coupe n'est pas un titre. On s'est souvent moqué du Barça et de l'Atlético qui étaient bien contents de battre le Real dans les confrontations directes et dont ça sauvait les saisons pour ne pas tomber dans ce travers.

    José Mourinho n'a jamais compris le club dans lequel il était. Et, avec la complicité tacite de Florentino Perez, il a dégradé l'image du club à un point inimaginable : le Real Madrid est largement le club le plus détesté d'Espagne aujourd'hui.

    Les affrontements avec la presse (la séance d'intimidation d'un journaliste de Marca avec insultes à la clé dans un bureau du Santiago Bernabeu...), l'image d'arrogance qu'il a donné, ses embrouilles avec les entraîneurs adverses (le doigt dans l'oeil de Vilanova et l'absence d'excuses en rajoutant encore une couche "no conozco a Pito Vilanova", avec Pellegrini, avec injures à la ville de Malaga inside), avec les arbitres (le papier avec la liste des "erreurs" commises par l'arbitre lors du match, sérieux...), c'est aussi ça, Mourinho au Real. Alors il faut plus que le 31ème titre en Liga pour faire passer tout ça.

    Sur son attitude avec les joueurs, Mourinho s'en est pris systématiquement à eux pour se couvrir, contrairement à sa réputation de bouclier qui se met en avant pour protéger ses joueurs. Et pas à n'importe quels joueurs, aux plus faibles, justement : les jeunes et les sans-grade (Pedro Leon, qu'il a humilié publiquement en conférence de presse, Raul Albiol...) et n'a commencé à s'en prendre à Casillas que quand il a compris que celui-ci ne le soutenait pas (Pepe, ayant soutenu Casillas, a d'ailleurs subi les représailles de Mourinho en étant écarté du groupe sans raison sportive) et, surtout, quand il a compris que son passage au Real touchait à sa fin. On a vraiment eu l'impression d'une politique de la terre brûlée de Mourinho lors de ses derniers mois au Real.

    Un passage catastrophique de l'histoire du club, à mon sens. Malgré les dizaines de buts de Cristiano Ronaldo.

  • zorrobabbel le 20/08/2013 à 16h49
    leo
    aujourd'hui à 14h35

    je suis d'accord avec toi sur la forme. Attitude de Mourinho détestable, image du Real Madrid dégradée, etc...

    Mais je ne le suis pas du tout sur le fond.
    Gagner la Liga et la coupe du Roi au bout de 2 ans, dans une des plus grandes périodes de domination de l'adversaire direct, c'est une énorme réussite.

    Il ne faut pas oublier à quel point le Barça a été, et est toujours en avance par rapport à tous ces adversaires, Real compris.
    Et il ne faut pas oublier que c'est le fruit d'une politique mise en place plus de 10 ans en arrière.

    Seul le gain de la C1 aurait été considéré comme un succès. C'est oublier à quel point une victoire dans cette compétition est complexe et ne se décrète pas.

  • leo le 20/08/2013 à 17h12
    Il n'arrive pas n'importe où non plus. Il prend une équipe qui venait de marquer 96 points la saison précédente avec Manuel Pellegrini (et un Cristiano Ronaldo blessé deux mois) et qui a encore été renforçée par les arrivée de Özil, Di Maria et Khedira.

    Une Liga et une Copa del Rey, même face à ce Barça, ce n'est pas une énorme réussite, je ne suis pas d'accord. C'est bien et ça fait que tout n'est pas à jeter mais ce n'est ni un exploit ni la fin de la domination du Barça.

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