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Suarez : une saison de patience ?

Le Clasico a été marqué par la victoire du Real, mais aussi par les débuts de Luis Suarez dans une saison qui s'annonce, pour lui, aussi compliquée qu'indispensable pour trouver sa place aux côtés de Messi et Neymar. 

Auteur : Philippe Gargov le 27 Oct 2014

 

 

Luis Suarez titulaire d’entrée: c’était la surprise concoctée par le chef Luis Enrique à l’amorce de ce Clasico qui a vu les Catalans progressivement s’effondrer, malgré l’ouverture du score à la 3e minute de ce match enlevé. Le choix était osé, pour ne pas dire couillu: l’Urugayen n’avait pas disputé un match officiel depuis quatre mois, s’étant seulement dégourdi les jambes contre quelques plots asiatiques il y a quelques semaines de cela. Suarez aura pourtant réussi son intronisation: il est ainsi l’auteur d’une transversale délicieuse qui, arrivant dans les pieds de Neymar à cette troisième minute de jeu, aura ouvert le but au Brésilien… Le seul du Barça au coup de sifflet final.

 

 


Suarez dans un rôle de composition

Le Barça, qui n’avait encaissé aucun but en Liga, en aura concédé trois en une seule rencontre. Dans ce contexte, difficile de ne pas pointer du doigt les carences défensives des Catalans. Mais, à bien y regarder, ce n’est pas le secteur où le Barça aura le plus flanché. Paradoxe d’une équipe où étaient titularisés et Suarez, et Neymar, et Messi, les Bleu et Grenat se sont rarement illustrés face au but. Si l’Argentin a eu la balle de break dans les pieds – encore sur une passe de Suarez –, on a finalement assez peu vu l’animation catalane usuelle, celle qui régale les yeux autant qu’elle fait gagner les matches. Et la faute incombe, peut-être, à la titularisation impromptue de Suarez.

 

L’Uruguayen n’est coupable de rien, du moins n’aura-il pas démérité. Mais sur les soixante-dix minutes qu’il a jouées, il aura surtout été utile dans un rôle qui n’est pas le sien: auteur de jolis gestes, mais pas de ceux qu’on attend d’un numéro 9 au Barça: des courses, décrochages, appels et une-deux. Faute de jambes, il aura logiquement compensé par un rôle plus statique, intéressant mais insuffisant. Inversement, Neymar et Messi ont su faire parler leur mobilité. Le but de Neymar en est d’ailleurs le meilleur témoin: ce n’est pas tant la passe de Suarez qui fait le but que la course croisée de Messi qui embarque Modric, et sa lecture par Neymar.

 

L’Uruguayen n’aura jamais vraiment participé à ces échanges entre les deux Catalans. Et c’est là que la différence avec le Real s’est avérée palpable, et finalement légitimée par le score. Ces derniers mois, le Real d’Ancelotti a souvent été comparé à une machine – tantôt ronronnante, tantôt implacable, mais en tous cas jamais grippée. Samedi, jamais on n’a senti les Madrilènes inquiets, même après ce premier but précoce, jamais ils ne se sont précipités, que ce soit dans la construction d’attaques ou dans la mise à feu de ces contres dont ils ont le secret.

 


Messi-Neymar, enfin l'entente

Sous Mourinho, le Real avait des allures de chaos organisé. C’est d’ailleurs ce qui l’a empêché de conquérir les cimes de l’Europe. Sous Ancelotti, Madrid semble régi par une organisation métronomique. Malgré le départ d’Özil et Di Maria, et l’arrivée de James Rodriguez et Toni Kroos, la garnison offensive du Real semble en mesure de se trouver les yeux fermés.

 

Michel Platini avait coutume de dire qu’une belle passe est celle que personne n’a vue, à part son émetteur. Dans le cas du Real, cette définition se révèle presque obsolète, car ils seront toujours deux à voir ladite passe, aussi imprévu soit le destinataire. Il s’en dégage une impression de sérénité, mais aussi d’implacabilité. Le Real ne l’avait pas l’an passé, et cela lui a coûté la Liga. À en juger par le match, le Barça ne trouvera pas cette même clé avant que Suarez ne s’intègre pleinement. Mais le pourra-t-il seulement?

 

Car ce Clasico a aussi souligné le bon niveau d’entente acquis entre Neymar et Messi en une petite année. Le Brésilien aura d’ailleurs mis le temps à trouver ses marques. Le bilan comptable est d’ailleurs limpide: avec ce neuvième but, il a d’ores et déjà égalé son nombre de buts de la saison passée. Mais à l’époque, il avait offert huit passes décisives. Un rôle de soutien aujourd’hui occupé par Messi, qui en compte sept à ce jour. L’épanouissement de Neymar face au but fait ainsi écho au recul de Messi, plus animateur que buteur dans le plan de jeu de Lucho. Le duo semble donc avoir trouvé son alchimie, cette fusion en “Neyssi” tant espérée par les socios. Il sera donc d’autant plus difficile pour Suarez de s’y intégrer.

 


Marquer ou participer au jeu

Toutes proportions gardées, le cas de Lucas Moura se rapproche de celui de son compatriote du Barça. Samedi, alors que débutait le Clasico, le Parisien a signé ses quatrième et cinquième buts, égalant son médiocre record de la saison passée. Il avait offert onze passes décisives, alors qu’il n’en compte encore aucune en 2014/15. Faut-il y voir un schème pour ce type de profils, celui d’une première saison (et demie dans le cas de Lucas) passée à s’adapter en jouant pour les autres, avant de s’épanouir pour soi la seconde?

 

Cette évolution, somme toute assez logique, invite à se méfier des jugements hâtifs. De profils certes différents, Neymar et Lucas partagent la même envie de mouvement – pas seulement par eux-mêmes, mais aussi et surtout par les joueurs alentours. Tous deux l’ont compris sur le tas, à force de foncer dans le mur une saison durant. Voilà la leçon que Suarez devra se répéter. Que ses aficionados se rassurent toutefois: son jeu correspond à celui qu’exige le monstre Neyssi. Ses courses et appels incessants peuvent offrir de précieux espaces au duo, tandis que son jeu dos au but s’inscrit dans la logique de possession offensive du club catalan. Néanmoins, entre marquer et participer au jeu, il lui faudra choisir tant on imagine mal ses coéquipiers d'attaque lui offrir les deux registres.

 

S’il est évident que Suarez marquera cette saison, ses statistiques risquent d’être largement en-deçà des attentes. Et l’on aura tort de l’en blâmer. À l’instar de Neymar et Lucas l’an dernier, et de tant d’autres auparavant, l’Uruguayen va certainement devoir subir un long adoubement. Sa feuille de stats sur ce Clasico, avec une passe décisive mais finalement très peu de ballons dangereux (il n’a d’ailleurs pas tiré une seule fois), annonce peut-être la suite de sa saison : une saison vouée à faire jouer les autres, en attendant d’entrer dans la ronde à son tour.
 

Réactions

  • Lucho Gonzealaise le 27/10/2014 à 10h37
    Là où les trois de devant du Barça ont été décevants, c'est aussi dans l'absence totale de pressing sur la défense du Real, laissant libre court à la relance adverse, surtout que le milieu barcelonnais attendait à 40m de ses buts.

    Je me faisais la réflexion pendant le match : je sais pas si on a déjà vu ça dans l'histoire, une entente intéressante entre un attaquant brésilien et argentin. Mais alors un trio brésilien-argentin-uruguayen, il faut vraiment que les gars laissent les tensions de la sélectin nationale de côté.

  • leo le 27/10/2014 à 10h48
    Maradona-Careca, c'était pas mal à Naples.

    J'ai trouvé Suarez excellent pour un retour après 4 mois sans jouer. Intelligent dans ses déplacements, ses prises de risque (cette feinte de contrôle qui déshabille Ramos, même s'il glisse ensuite sur la reprise d'appuis) et dans ses passes (les deux plus grosses occasions du Barça). Le meilleur des trois de devant au Barça.

  • Jizzkov le 27/10/2014 à 11h09
    Lucho Gonzealaise
    aujourd'hui à 10h37

    Mais alors un trio brésilien-argentin-uruguayen, il faut vraiment que les gars laissent les tensions de la sélectin nationale de côté.

    -

    Je me suis fait la même réflexion en écrivant. On aurait dit un remake telenovela de "Le bon, la brute et le truand" (je vous laisse deviner qui est qui)

  • Lucho Gonzealaise le 27/10/2014 à 11h16
    Suarez est les trois à la fois, ça va pas être simple !

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