Apéritif

La Ligue des champions est de retour sur TF1, avec la fameuse table sur laquelle Vincent Hardy doit se rappeler de ne pas poser sa bière.

Le jour et la nuit Devinette : un personnage du football français. Il est qualifié par Le Nouvel Economiste (13/09) de "nouvel Horace", "dans un secteur sinistré où les plus grands renoncent". Il croque nombre de concurrents et même ses clients et relève le défi de gagner de l'argent". Il préside une société apparaissant seule "dans ce paysage de décombres comme le pivot central de l'actuelle consolidation", qui "a raflé la troisième place sur le marché, mais surtout en est devenu le repreneur incontournable" et qui "a absorbé sept ex-concurrents dont l'acquisition lui a rapporté 700 millions d'euros en 2002". Difficile à croire que ce portrait de gagnant, de brillantissime chevalier d'affaires est celui de Robert Louis-Dreyfus, presque exclusivement connu dans le football pour l'incroyable fiasco sportif et économique réalisé à Marseille, où la fortune engloutie ne lui a valu pour toute gratification que d'entendre sa femme insultée par une partie des supporters de son équipe. On savait certes sa réussite avec Adidas, mais après avoir collectionné toutes les erreurs de management possibles et imaginables à la tête du club phocéen, on pouvait douter de ses réelles capacités de management. Mais Libération (22/06) dit du président de LDCom qu'il a "une bonne vision des hommes et des compétences". On lui trouve cependant un point commun avec le dirigeant de l'OM, quand le quotidien le dit "immensément confiant dans son directeur général". Si la délégation des pouvoirs est une vertu en affaires, elle ne l'est pas forcément dans le football, surtout à Marseille… Le discret et familial groupe Louis-Dreyfus réalise 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le monde entier. RLD ne l'a rejoint qu'en 2000, assurant la direction de Louis-Dreyfus Communication, cette société de services en télécommunications qui fait les étincelles décrites ci-dessus. Alors ne le traitez plus de loser. Encore moins si l'OM, ayant préféré la normalité à la mort, retombe finalement sur ses pieds et marche de nouveau vers le succès. Plus de canaux Canal+ connaît actuellement une grave perte d'imagination, mais n'est pas en panne de nouveautés technologiques, comme en témoigne son pénible "révélateur" (voir Vidéo maton). Exploitant les possibilités de la diffusion en numérique, la chaîne propose trois commentaires différents pour certains matches. Le premier correspond au couple classique commentateur-consultant, les deux autres associent un commentateur avec un supporter de chaque équipe. C'est effectivement une bonne idée de renouveler le genre ô combien éculé du commentaire sportif et de donner la parole à d'autres points de vue, mais la façon de faire laisse hélas de maigres espoirs quant aux progrès de la tolérance dans le football. D'une part parce que la vraie gageure aurait été d'associer des supporters des deux clubs, des supporters capables de se chambrer et de dédramatiser, comme on en trouve sur ce site. D'autre part parce qu'on semble ainsi se diriger vers une information à la carte qui donne à chacun sa vérité comme il a envie de l'entendre. Est-ce vraiment le partisanisme qu'il faut encourager? Plus d'arbitres La FIFA a récemment annoncé par la voix de Josef Blatter, qui prend toujours les choses au sérieux quand les choses deviennent sérieuses, que la solution de l'arbitre placé derrière la ligne de sortie de but serait prochainement testée. L'évidence d'un nombre insuffisant d'arbitres pour couvrir toute l'aire de jeu (une anomalie flagrante comparativement à tous les autres sports) a souvent été soulignée ici. Mais l'efficacité de ce type de solutions n'a de chance d'être reconnue que si elles sont essayées avec un minimum de bonne volonté. La fin prématurée du projet de deux arbitres de champ avait ainsi été essentiellement causée par le manque d'enthousiasme des arbitres eux-mêmes, peu disposés à partager cette gloire paradoxale d'évoluer au plus haut niveau du football, quitte à souffrir de leur propre faiblesse (voir Dossier arbitrage -3- Le "double arbitrage"). Placer un arbitre derrière la ligne de fond revient de toute façon à renforcer la présence et la vision arbitrales, particulièrement sur les phases d'attaque, les actions dans la surface et les coups de pied arrêtés. Ensuite, on ne voit pas pourquoi ces assistants supplémentaires ne pourraient pas se déplacer sur le terrain, là où leur positionnement serait le plus utile (et là où leurs mouvements et leur champ de vision ne seraient pas entravés par les cages). On ne peut toutefois que soutenir l'initiative, en espérant que cette option ou une autre du même ordre soit finalement appliquée. Une petite question d'ordre pratique et économique: il faudra probablement reculer les panneaux publicitaires, ne risque-t-on pas rencontrer certaines oppositions? Luis attaque Enfin, un bréviaire spécial, extrait de l'interview accordée au Monde par Luis Fernandez. Non, il ne s'agit pas de se moquer, mais de profiter de la prose imprévisible de l'entraîneur parisien, à peine retouchée (et à peine coupée de son contexte:). Ses propos alarmés sur l'évolution dramatique de la mentalité des joueurs rendent d'ailleurs cet entretien très intéressant. canard blanc "J'ai souffert pendant ces six mois, j'ai eu l'impression d'être un mouton qu'on avait mis à l'écart". entraînement fractionné "On dit qu'il y a trois sortes d'entraînement : l'individuel, le collectif et l'invisible". Anelka ne maîtrisait que le troisième. le fugitif "Je suis peut-être un emmerdeur et un mec qui gesticule sur le terrain, mais au moins personne ne viendra jamais m'attraper". l'armée des clones "Aujourd'hui, des Luis, il y en a entre cent et cent cinquante en France. Il y en a même en L2". volaille "Quand tu es le meilleur joueur de ton village, tu es le coq. Quand tu te retrouves avec dix coqs autour de toi, tu es moins le coq". puériculture "Ronnie est un enfant que j'essaie de protéger et à qui je veux apporter mon expérience". jeu-test "Rai, Leonardo, Ricardo, Valdo : ils sont tous restés longtemps". Rayer la mention erronée.