Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Formation : le modèle français en péril?

Les clubs pros ne sont plus obligés de disposer de centres de formation et certains envisagent de les externaliser. Interrogations sur un système et sur les conséquences de son abandon éventuel…
Auteur : Jamel Attal le 3 Dec 2003

 

En juillet dernier, le Conseil fédéral de la FFF a voté l'abandon de l'obligation, pour les clubs professionnels, de disposer d'un centre de formation. Cette décision est la résultante d'une pression exercée par les clubs de l'élite qui ont, pour l'obtenir, mis en balance leur adhésion à la Charte du football professionnel — pierre angulaire des rapports entre les différentes composantes du milieu (clubs, joueurs, Ligue, Fédération) et outil d'une relative paix sociale après les nombreux conflits qui ont émaillé ces deux dernières années. La fin de cette obligation a ravivé les antagonismes et créé une forte émotion: fière d'un modèle de formation présenté comme l'un des meilleurs au monde, la France du football s'inquiète du risque de son abandon, alors même qu'il constitue un de ses atouts majeurs, qu'il est copié partout en Europe et qu'il a eu un rôle déterminant dans l'obtention de titres majeurs par l'équipe de France. Avant d'aborder les motifs de la discorde, rappelons les principes et les modalités de la formation à la française. Un pouvoir : la DTN Si la formation n'est pas une nouveauté dans notre pays, il faut d'abord dire qu'elle a connu un tournant déterminant au début des années 90, époque à laquelle la DTN (Direction technique nationale) l'a reprise en main en définissant une politique globale et en lui donnant une nouvelle impulsion. Elle a ainsi rationalisé et unifié les méthodes de formation des jeunes joueurs en prenant ce qui se faisait de mieux dans les clubs à l'avant-garde de ce domaine, en s'inspirant des expériences étrangères et en formant des cadres et des techniciens. Cette volonté a permis d'accumuler un savoir-faire significatif, diffusé en retour dans l'ensemble du système, avec une certaine réussite. On peut voir dans cette politique des traits assez typiquement français, comme une volonté centralisatrice et unificatrice. La Fédération exerce en effet, au travers de la DTN, une autorité globale qui va au-delà de ses missions purement techniques. Avec le ministère des sports, elles déterminent les obligations (en termes d'infrastructures et d'enseignement notamment) que doivent remplir les centres pour être agréés et toucher les subventions des collectivités locales — car c'est là une autre spécificité nationale, et non des moindres, puisque ces financements publics, un temps menacés de suppression, ont finalement été maintenus au travers de la Loi Buffet. Ce "dirigisme" suscite des jalousies et des réprobations, en particulier de la part de dirigeants qui aspirent à plus de "liberté", ou de responsables de formation qui estiment que la DTN empiète parfois sur leurs prérogatives. Une pomme de discorde réside par exemple dans la volonté de la DTN de limiter géographiquement la zone de recrutement des centres de préformation, afin de préserver l'équilibre familial des jeunes. Guy Hillion à Bordeaux ou Guy Roux à Auxerre y voient la création de fortes inégalités compte tenu de la disparité des bassins de population. La Direction technique nationale s'attire ainsi régulièrement les foudres des professionnels, qui ne ratent pas une occasion de la remettre en cause. On l'a vu lors de l'échec de l'équipe de France au Mondial 2002 et de la succession de Roger Lemerre, on le voit aussi à l'occasion d'éliminations prématurées des sélections de jeunes dont l'institution a également la charge. Préformation et formation Le fer de lance de la politique de la DTN en matière de formation a été la création de centres fédéraux de préformation, à commencer par l'INF (Institut national du football) Clairefontaine, fleuron de la formation d'élite qui a été conçu dès son installation à au Centre technique national (en 1990) comme la continuation du mythique INF Vichy (créé en 1972), et qui joue le rôle d'école-pilote. Il existe six autres centres fédéraux de préformation dans les régions, mais l'INF a le privilège de pouvoir recruter en Ile-de-France et dans les régions attenantes. Notons que certains clubs disposent de centres de préformation analogues, mais ce n'est pas la règle. La préformation concerne les jeunes de 13 à 15 ans et dure trois années. Restons sur l'exemple de l'INF Clairefontaine. Recrutés sur concours, les apprentis footballeurs vivent en internat, suivent une scolarité quasi-normale dans des établissements extérieurs (avec des horaires aménagés) et s'entraînent deux heures par jour. Ils rejoignent leurs familles le week-end et jouent dans leurs clubs d'origine, sauf en troisième année où ils évoluent dans l'équipe "maison". À l'issue de ces trois années, 95% d'entre eux rejoignent le centre de formation d'un club. Ils sont évidemment très courtisés, même si le chemin est encore très long et la sélection très rude avant le premier contrat professionnel. Les centres de formation des clubs intègrent ensuite les jeunes à partir de 15 ans en leur faisant signer des conventions de formation (de 1 à 5 ans), des contrats d'aspirants ou d'apprentis (3 ans), puis de stagiaires (2 ans). Ils vont évoluer dans les championnats fédéraux de leurs catégories d'âge avant, si tout se passe bien, d'intégrer le groupe professionnel. Un modèle en crise ? Malgré des résultats probants au travers des sélections de jeunes et surtout de la "production" de footballeurs de très haut niveau, ce système présente des défauts objectifs et prête le flanc à certaines critiques. D'une part, de trop nombreux jeunes restent sur le carreau et alimentent au mieux les clubs amateurs, au pire les statistiques du chômage. La formation française brasse beaucoup d'individus pour n'en amener que très peu dans l'élite: ses ratios de contrats professionnels signés sont ainsi plus faibles que dans des pays qui pratiquent des politiques moins ambitieuses. D'autre part, de nombreux jeunes échappent à leurs clubs formateurs, du fait de la libre circulation des joueurs imposée par la Commission européenne: ils sont théoriquement libres à 18 ans et peuvent partir où bon leur semble. Si ce "pillage" n'est pas aussi important que sa médiatisation a pu le laisser croire, il a été illustré par des cas assez spectaculaires de jeunes de 16 ans arrachés par des clubs étrangers (Sébastien Frey par l'Inter, Mikaël Fabre et Mourad Meghni par Bologne, Jérémie Aliadière par Arsenal, Vincent Péricard par la Juventus, etc.). Un retournement de tendance n'est cependant pas à exclure, car on constate que ces départs prématurés nuisent le plus souvent à l'épanouissement des joueurs. La fédération et les clubs ont trouvé des parades avec de nouveaux types de contrats, mais elles sont insuffisantes, et le dossier se complique d'imbroglios législatifs avec les contradictions entre les règlements internationaux de la FIFA, la législation européenne et la législation française. Dans ce contexte, les indemnités prévues par la FIFA dans sa réforme des transferts (90.000 euros par année de formation), sont notoirement insuffisantes. Cependant, les clubs ont souvent le tort de ne pas proposer à temps de bons contrats aux joueurs concernés. En substance, c'est sur le plan économique que la formation à la française est le plus menacée, parce que la rentabilité de ce modèle est compromise à la fois par des lois et des règlements qui font peu de cas des mérites des clubs formateurs et par un marché des transferts en pleine déflation. Filialisation, sous-traitance ou délocalisation ? Cette crise est avivée par le décalage croissant entre les objectifs de la politique nationale de formation et les besoins des clubs. Du moins d'une partie d'entre eux, car ces menaces ne remettent pas en cause les choix de clubs comme Nantes, Sochaux ou Auxerre, qui savent pouvoir (et devoir) continuer à s'appuyer sur leurs centres pour assurer aussi bien leur viabilité économique que leur avenir sportif, en maintenant notamment une stratégie volontariste d'intégration progressive de nombreux néo-professionnels. Mais à l'inverse, les grands clubs n'intègrent pas autant de jeunes issus de la formation parce qu'ils font le choix d'avoir des effectifs très riches, où les novices trouvent difficilement leur place. D'autres, moins nantis, optent quand pour un recrutement orienté vers l'étranger. Dès lors, les contraintes liées à la formation leur apparaissent excessivement coûteuses (notamment au travers du cahier des charges relatif aux infrastructures), pour un bénéfice incertain. Ils ont le sentiment de "former pour les autres", à perte, et leurs dirigeants aspirent à une dérégulation qui leur permettrait de gérer la formation comme bon leur semble. Certains clubs (Lyon, Bordeaux, Marseille, Lens, Monaco, Metz, Lille…) voient alors dans l'abandon de l'obligation de disposer d'un centre de formation agréé l'opportunité de développer des méthodes alternatives, censément plus rationnelles. Leurs intentions n'ont pas été définies de manière très explicite, notamment parce qu'il faudrait donner un cadre réglementaire aux solutions qu'ils proposent et procéder à des négociations entre les différentes parties concernées. Car en attendant, ils s'avancent dans l'inconnu et leur démarche est essentiellement politique. L'objectif théorique est de réduire les coûts et d'avoir une politique plus sélective, plus "élitiste", dans un système plus "libéral" permettant aux clubs de gérer la formation comme bon leur semble, sans subir les "diktats" de la DTN. Il s'agirait notamment de "filialiser" les centres de préformation et de formation, soit auprès de clubs de National, CFA ou CFA2, soit auprès de clubs étrangers, dans des pays où le "vivier" de joueur est important. Cette idée de filialisation (aujourd'hui interdite, même s'il existe des partenariats ou des conventions entre certains clubs) reçoit un accueil relativement favorable au sein du monde amateur parce que celui-ci y voit un moyen de récupérer une partie de la formation, celle-ci étant en quelque sorte mutualisée. Le risque est que cette délocalisation s'effectue de préférence vers les pays où les coûts seront infiniment plus faibles, en abandonnant la formation des joueurs français. Bénéfices immédiats et conséquences à terme Reste à savoir si les avantages à court terme de ces politiques ne recèlent pas des risques bien plus important pour l'avenir. Comme dans d'autres domaines, on voit des dirigeants vouloir à tout prix s'aligner sur les pratiques de nos voisins, quitte à abandonner les points forts du football français. Mesurent-ils les conséquences globales, dans le long terme, de tels choix? Ceux-ci feraient disparaître un savoir-faire qui retourne aux clubs au travers des joueurs, mais aussi des techniciens (voir l'article de Romain Partial qui soulignait le nombre d'entraîneurs de L1 ayant exercé des fonctions dans les centres de formation La marque jaune). Cette réorientation compromettrait un peu plus l'ancrage régional des clubs, qui formeront des jeunes en Slovénie ou au Burkina Faso... Les dirigeants qui militent pour ces formes d'externalisation font par ailleurs mine d'ignorer les possibles évolutions réglementaires que la FIFA pourrait obtenir auprès de la Commission européenne, au travers par exemple de la règle des "6+5" (1). Assument-ils vraiment la renonciation aux subventions publiques et sont-ils sûrs d'être gagnants sur le plan économique? L'annonce spectaculaire de la possibilité, pour les clubs professionnels, d'abandonner la formation n'a fait pour le moment qu'ouvrir un débat et un chantier, autour duquel la Ligue et la Fédération semblent prêtes à mobiliser des "états généraux". Nul doute que les mesures qui en sortiront auront des conséquences décisives pour l'avenir du football français. Quelques chiffres sur la formation en France 7 centres de préformation fédéraux (pour les 13-15 ans). 35 centres de formation. 950 jeunes actuellement dans les centres de formation, dont 63 étrangers. 59 joueurs issus d'un centre de formation ont signé un contrat pro en 2002/2003. 263 joueurs formés en France évoluent actuellement à l'étranger. Budget annuel moyen d'un centre de formation : 2M€. (Sources FFF et L'Équipe Magazine — Dossier "La formation sens dessus dessous" 13/09). (1) Cette règle obligerait les équipes à aligner au moins six joueurs sélectionnables dans l'équipe nationale du pays où se déroule le championnat concerné.

Réactions

  • luckyluke le 03/12/2003 à 08h36
    Avant de vous lire, je voudrais vous dire que.................... ;o)

  • luckyluke le 03/12/2003 à 08h42
    ...............ne pas voir citer le nom d'Aulas une seule fois est une performance que je souligne et que je salue, compte tenu des récents échanges à ce sujet. Bel effort!

    Sérieusement, j'espère (et je pense) que les clubs savent très bien que leur intérêt est de continuer la formation, même si c'est dans un autre format.

  • luckyluke le 03/12/2003 à 08h43
    * cité, pas citer

  • Jack MalFaizant le 03/12/2003 à 08h51
    Ouais t'as raison lucky, c'est vraiment dans l'intérêt de tout le monde de créer des camps militaires retranchés en afrique et en amérique du sud pour pas s'emmerder avec des procédures administratives, exploiter les gamins sur place, les nourrir avec les excédents militaires... et, en plus, pas se fader les asso de droit de l'homme quand on les traite mal sur notre sol. L'intérêt supérieur du football doit primer, et ça Aulas l'a bien compris, qu'il attende encore un où deux ans et il pourra ouvrir à un centre en Cote d'Ivoire, là c'est sur il en trouvera du jeune motivé pas cher du tout !

  • luckyluke le 03/12/2003 à 09h27
    Il est vraiment très très méchant Aulas alors!!

  • tikko le 03/12/2003 à 10h17
    2 m€ le budget moyen d'un centre de formation ?
    C peu je trouve. Si vos chiffres sont bons et y a pas de raison qu'il ne le soit pas, c pas en externalisant qq chose qui coute 2 m€ sur un budget global de 100 m€ comme celui de Lyon (pas sur du chiffre mais on doit être proche de la vérité) que ca va changer grand chose à l'affaire.
    Et si l'idée est aussi qu'un club a le sentiment qu'il forme pr les autres, en quoi ca va changer de le faire ailleurs ?
    Donc, soit on continue ici ou on arrête. Mais si on arrête, on perd même ds un club comme Lyon, qui à priori ne laisse pas trop de place pr ses "formés" ds l'effectif, les qq joueurs qui font le saut. Et même pr un joueur par an en moyenne, ca évite une indemnité de transfert.

  • axgtd le 03/12/2003 à 11h07
    1) Pour 2 M€, l'OL a Govou, Berthod et Puydebois, plus un peu d'argent de poche avec de brillantes opérations comme le transfert de Hellebuyck à Saint-Etienne ? Ca m'a l'air relativement rentable...

    2) Le vrai problème est plutôt celui des chômeurs, mais est-ce qu'on a des données complètes sur le sujet ? Quid des semi-pros qu'on trouve en national, en CFA et parfois même plus bas (du style employé à mi-temps dans le supermarché propriétaire ou sponsor de l'équipe... ou, dans le temps, emploi-jeune à la mairie de Calais) ?

  • CHR$ le 03/12/2003 à 11h48
    L'OL, c'est 3,5 M€ par an (le plus cher avec Lens, je crois). Mais entre les joueurs qui jouent à l'OL et ceux qui sont vendus*, j'ai l'impression que c'est quand même rentable.









    * Hellebuyck est passé par Lausanne avant d'aller chez les verts.

  • Smer le 03/12/2003 à 11h50
    Il est vrai que les centres de formation recrutent a outrance mais le proleme est aussi la fiscalité puisque nos meilleurs jeunes fuient le championnat francais. Ce qui fait donc que les clubs prennent des joueurs étrangers motivés pour jouer. Faisons de la France un paradis fiscal et on aurait meme Ronaldo au FC Metz ou encore Beckham au Stade Rennais...
    Revenons a la formation et aux emplois. ertes les joueurs sont amateurs et sont a mi-temps magasinier ou emploi jeune en mairie. Mais il ne faut pas oublier que ce n'est pas parce que l'on arrive dans un centre de formation que l'on va devenir footballeur professionnel c'est pourquoi une ecole est intégrée au centre en cas déchec sportif et il ne faut pas l'oublier. Un sportif qui échoue dans sa formation de professionnel peut donc se rattrapper par ses diplomes obtenus en suivant une scolarité au sein meme du club formateur. Je pense donc que si certains joueurs sont chomeurs a present c'est qu'ils ont echoué dans leurs etudes et ne croient pouvoir vivre que du football.

    Imaginons un joueur très jeune qui commence sa formation en France. Quelques mois passent et un club étranger le repère, il signe un contrat la bas sans doute pour le gout de l'aventure mais surtout pour l'appat du gain. Il ne reussit pas a percer a l'etranger ne serait-ce qu'un peu. Resultat le club ne lui propose pas de nouveau contrat, et comme il est quasiment inconnu il ne trouve plus de club... Pour finir, il signe en CFA. C'est un scénario dont on pourrait rire mais il se repete tres souvent en France.

    La seule solution serait un cas de consciene général et patriotique des joueurs francais qui, en restant dans leur pays d'origine au lieu de faire les 4 coins de l'europe. On aurat deja moins de recrutement en centre de formation donc moins d'échec sportif. Il n'y a qu'a voir qu'en 1997-98 moins de 20 francais etaient a l'etranger et l'an d'après, plus de 100 joueurs avaient déserté la france. Certes, c'est beau de jouer en Italie contre Zidane ( a l'epoque a la Juve) mais peu seront des stars....

    Et c'est bien dommage.

    (...Je fus chiant a lire, non?...)

  • chaprot le 03/12/2003 à 12h17
    merci à ses auteurs pour l'article, le travail de recherche et de synthèse . Le sujet de la formation à la formation à la française est très intéressant et oublié par les média (même si le joli feuilleton "A la clairefontaine" nous montrait le quotidien d'une promo de gamins de l'INF) quand bien même on nous rabâche béatement le cliché non évident de son leadership européen, et les récentes déclarations d'Aulas (le nom est lâché) sonnent comme un tremblement de terre pour l'amateur de foot de base (que je suis) qui pousse le manque de dicernement jusqu'à se tenir au courant de l'actualité du foot pâr le biais de TF1 ou Maxifoot .

    L'article m'inspire naturellement qqs commentaires :

    - la régionalisation du recrutement des jeunes est une absurdité pour la raison citée, même si j'aimerais y voir le signe d'une volonté de la fédération d'inciter les clubs à s'ancrer davantage dans leur environnement géographique, partant d'en faire de véritables acteurs culturels, ce qui n'a pas de prix selon moi (je crains cependant de devoir plutôt m'en tenir à la raison invoquée, louable au demeurant) .

    - concernant la fuite des talents vers l'étranger, jean-françois Jodard avait dit ds FF il y a un an ou deux qu'elle était largement surmédiatisée et que bien souvent les jeunes qui partaient n'étaient pas jugés indispensables ds leur club d'origine . Par exemple, Evra était je crois ds la recherche d'un contrat quand il est parti ds un obscur club italien . Mais il est amusant de constater que depuis les épisodes médiatisés de la signature d'Aliadière à Arsenal (laquelle n'a coûté d'argent à aucun club frçs, ds la mesure où, comme Meghni, il était alors à l'INF)et du départ de Péricard (dont on n'a depuis plus de nouvelles, à 21 ans) pour la Juve on entend régulièrement que tel club français a "arraché" aux grands d'Europe le nouveau prodige du cru (le petit Hatem Benarfa du doc de Canal, Rudy Haddad) , et il n'est plus jamais question de départs de jeunes vers l'étranger . Je crois qu'en voyant les joueurs prometteurs partis tôt à l'étranger balbutier leurs débuts de carrière (silvestre, dabo, péricard) , les qqs jeunes prêts à quitter leur famille et leur culture se sont ravisés bien sagement .

    - la sous-traitance locale (quelle jolie expression pour parler de foot...) me paraît être une "méthode alternative sensément plus rationnelle" . Si je comprends bien le principe, ça constitue notamment une facilitation et une généralisation des prêts : les clubs de l'élite forment comme avant, mais au lieu de faire végéter les jeunes non exceptionnels ds les équipes réserves ou de galérer pour leur trouver un point de chute, il les laissent à disposition de petits clubs pour qu'ils suivent leur progression naturelle .
    Par contre, il faut effectivement redouter la délocalisation africaine (voire d'europe de l'est et d'amsud pour les plus entreprenants) qui est déjà partiellement à l'oeuvre ds certains clubs dont Monaco (ce qui nous a valu de nous taper des Moussa N'Diaye, Djibril Diawara et autres Souleymane Camara) , pudiquement appelée ds ces cas-là "parrainage" .
    J'en profite d'ailleurs pour afficher publiquement mon indignation devant le "contrat de parrainage" signé par le HAC avec Liverpool qui, venant d'un club historiquement d'élite, constitue un asservissement symptomatique d'un manque d'ambition et de moyens suceptible d'alimenter les visions les plus pessimistes et dénigrantes du championnat de France .
    J'attends donc la relégation du HAC en CFA qui justifiera un tel accord .

    oualà

La revue des Cahiers du football