« Mi-homme, mi-planche de surf »
Crème du forum – Les forumistes des Cahiers commettent régulièrement des chefs-d'œuvre. La preuve avec ce recoiffage de Bixente Lizarazu.
Auteur : doumdoum
le 4 Oct 2007
Sujet : Observatoire du journalisme sportif
=>> doumdoum – mercredi 3 octobre 2007 - 10:54
Lizarazu [sur Canal+, NDLR], il a une chose pour lui. On le sent content d'être là, sans doute encore tout émerveillé qu'on puisse le payer pour ça. C'est à peu près tout.
À son sujet, il y a peu, je suis tombé sur une parodie de reportage et je me suis fait mal.
Le thème est un classique: après des années d'exil, il revient sur la terre qui l'a vu naître. Je vous décris le tableau: soleil couchant, Clayderman-like de circonstance, vagues qui fouettent, vent qui pue. Tout y est. La Charte graphique du journalisme de complaisance semble respectée à la lettre, me voilà rassuré (même si personnellement, j'aurais bien semé, ici et là, quelques morceaux de fromage basque pour faire couleur locale).
Mi-homme, mi-planche de surf, le Héros magnifique apparaît. Torse nu, brushing impeccable même quand il sort de l'eau, il toise l'horizon d'un regard énigmatique. "Qui est tu vraiment Bixente", semble lui demander son amie la mouette (je ne me souviens plus du nom du journaliste)? Il sourit et se détourne. Une envie pressante j'imagine.
Et ça enchaîne. Accrochez-vous, la descente va être raide. Alors qu'on ne lui a rien fait, notre chaman de supérette nous délivre son lot de poncifs éculés sur la nature qui est très jolie, sur sa famille qui est la chose la plus importante au monde après le foot et le surf, sur son retour aux racines avec Petrol Hahn. C'est beau comme une couverture de Gala. Pour un peu, on oublierait que tout ça n'est finalement qu'un énième documentaire sur la vie trépidante des rentiers de 98.
Après quinze minutes de supplices, le magazine se termine au bord d'une falaise (au bord du gouffre en ce qui me concerne). Sur un ultime plongeon impeccable, l'ex-ragondin disparaît dans l'océan.
Vous n'allez pas le croire, mais ça n'a même pas fait plouf.