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Un bâton dans le Guy Roux

L'entraîneur lensois prend sa retraite en rase campagne et laisse le Racing en plan. Mais il n'a pas oublié de mettre en scène – à son avantage – ce brusque revirement.

Auteur : Étienne Melvec le 27 Août 2007

 

 

Trois petits tours et puis s'en va. Au risque de prouver qu'il s'est définitivement assimilé à sa marionnette (des Guignols), Guy Roux s'est fendu d'une pirouette professionnelle qu'on pense ultime – jusqu'au prochain come-back de la Line Renaud du football français.


En exclusivité... pour les trois émissions du week-end, Roux a expliqué ses états d'âme. Le choix des mots aurait pu être touchant s'ils n'avaient été répétés à l'identique sur toutes les ondes. Il a même, grillant une dernière fois la vedette à son ex-président, annoncé sur TF1 le nom de son successeur. Prouvant ainsi cette tendance à mettre en scène ses départs, comme ce soir de victoire en Coupe de France où il avait ravi la vedette à ses propres joueurs pour livrer la primeur de ses adieux au micro de Christian Jeanpierre.



Date de péremption

Chacun sera juge pour déterminer si cette démarche relève d'une honnêteté qui honore le bonhomme lorsqu'il fait l'aveu de sa faiblesse, ou s'il témoigne, une fois de plus, de l'extraordinaire égoïsme du personnage. Comme l'événement est accueilli avec une bienveillance qui ne dément pas les décennies d'indulgence dont il a bénéficié, on nous permettra de charger plutôt l'autre côté de la balance. Au crédit de la thèse critique, il y a en effet le constat que durant deux mois, il a occupé l'avant-scène médiatique avec une puissance assez incomparable. Non seulement au travers de son retour à des fonctions sportives, mais également de la polémique sur la limite d'âge, qu'il a initiée en sous-main, se laissant ensuite instrumentaliser par le gouvernement du "travailler plus" (lire Guy Roux Manager 1938).


De ce seul point de vue, l'ironie de cet retrait est plutôt cinglante. On avait voulu en faire un symbole de la vitalité des seniors et de la capacité de leur passion à prolonger leur vie professionnelle. Parions que le symbole ne servira pas dans l'autre sens aux yeux des deux ministres et du président qui s'en étaient emparés, et que ni Nicolas Sarkozy, ni François Fillon ne viendront discourir au chevet de cette victime-là.


Culotté, Roux affiche, cette fois, son souci de laisser la place aux jeunes, de donner une chance à ces entraîneurs de talent restés sans emploi (car, quand il a signé, "le marché n'était pas terminé, on ne savait pas qui resterait"). Sans vergogne, il parvient à travestir en générosité un revirement de position auquel il a été contraint.



Lens reste en plan

Il resterait, ensuite, à débattre de l'erreur objective qu'a constitué ce retour. Roux en fait porter en partie le chapeau à ceux qui lui ont fait des propositions qualifiées de "traquenard". Il est par ailleurs assez difficile de s'en tenir à la seule explication médicale, traduite en langage footballistique par un déficit hormonal de grinta, tant les décalages avaient été patents entre le nouveau technicien et le staff nordiste – Roux lui-même n'ayant pas lésiné sur les allusions et les petites phrases douces-amères. Ainsi, en dehors d'une série de résultats médiocres, le mandat rouxien restera marqué par "l'affaire du sparadrap": un conflit mesquin avec l'équipementier du RCL qui ne lui proposait pas de contrat individuel et se vit sanctionné par une dissimulation de logo.

 

Un journaliste de L'Équipe soulignait naïvement, dimanche, que Gervais Martel était apparu "presque plus touché que Guy Roux". Il peut. Car si l'un va pouvoir vaquer à ses occupations, l'autre devra gérer un changement d'entraîneur après cinq journées de championnat, lequel nouveau venu héritera d'une situation sportive (classement et recrutement) plutôt pénalisante.

 

Au-delà du destin individuel de l'ex-entraîneur lensois, se pose de nouveau la question de la gestion du Racing. Supposée exemplaire avec l'exploitation de son assise populaire, la construction de son centre ultramoderne de La Gaillette et l'exploitation avisée de Bollaert, elle n'en finit pas de montrer des limites qui, pour n'être pas rédhibitoires (le club n'est pas passé loin de la qualification en Ligue des champions la saison passée), sont tout de même inquiétantes.

 

Ce n'est plus le problème de Guy Roux, qui va voguer vers d'autres contrats. Son image ne pâtira pas vraiment de cet écart, qui sera logiquement considéré comme marginal dans son parcours. On se souviendra peut-être qu'il s'est trompé sur lui-même. Ce qui lui fera un point commun avec tous ceux qu'il a trompés sur lui-même.

Réactions

  • vendek1 le 27/08/2007 à 11h46
    Sans vergogne, il parvient à travestir en générosité un revirement de position auquel il a été contraint.

    ____________________


    Tu m'étonnes !
    Il est énorme.

  • eskimo le 27/08/2007 à 14h26
    j'ai bien aimé le rappel de ses faits de gloire : "j'ai gagné sur le terrain d'Arsenal qui ne s'était plus incliné là depuis 4 ans"

    Je pensais qu'il avait quand même couché 11 joueurs sur la feuille de match ? il était tout seul ?

  • Tom_Verlaine le 27/08/2007 à 18h46
    Je trouve tout de même cette affaire bien mystérieuse...tout ce tapage médiatique il ya quelques semaines pour que ca finisse en eau de boudin aujourd'hui. Je trouve en effet étonnant que l'état de forme de GR se soit dégradé depuis sa prise de fonction à tel point qu'il préfère démissionner aujourd'hui. Ses explications ne sont pas très claires, lui qui se sentait très en forme il y a quelques semaines. Peut-être est-ce la peur d'un échec anticipé qui l'a fait déguerpir plus vite que prévu. En tout cas, une nouvelle fois, une réaction disproportionnée et égocentrique du pas très sympa GR et ce à notre détriment car on aura tous l'immense joie de le retrouver sur les ondes et sur Canal. On ne pourra pas malheureusement pas y échapper.

  • poiuyt le 27/08/2007 à 19h54
    je suis choqué qu'on puisse comparer un goujat pareil à l'immense Line Renaud! Elle est très gentille, ne fait pas de vague et à su se renouveler sans cesse, pas comme l'autre!
    Et puis elle m'a offert son intégrale dédicacée, quand même, alors avant que roux n offre quoi que ce soit...

  • sansai le 27/08/2007 à 19h57
    Il a pas parlé de baisse de forme, mais bien d'incapacité à s'enflammer et à bouger ses joueurs. C'est différent et je pense que c'est plausible.
    Les bêta-bloquants, ça sert quand même à empêcher les montées d'adrénaline (selon le bon vieux principe du remplacement d'un neuro-transmetteur par un autre qui a à peu près la même forme, en gros ça prend la place de l'adrénaline sur les récepteurs, mais ça produit pas le même effet, voire pas d'effet du tout).
    Peut-être qu'il pensait pouvoir faire avec et qu'il fallait qu'il se retrouve en condition de match pour s'apercevoir qu'en fait, non.
    Je dis pas que ça constitue le fin mot de l'histoire en soi, mais ça a probablement son influence, oui.
    Peut-être que son orgueil en a souffert aussi. Surtout que les bêtas-bloquants, ça peut avoir des effets secondaires particulièrement gênants pour l'orgueil masculin, même à 69 ans (mais celà ne nous, regarde pas).

  • michelidalgo le 27/08/2007 à 22h32
    "Ce qui lui fera un point commun avec tout (sic) ceux qu'il a trompés sur lui-même."

    A mon sens, la phrase de trop dans un article par ailleurs de bonne tenue.

  • Tibiño le 27/08/2007 à 23h16
    "(...) et que ni Nicolas Sarkozy, ni François Fillon ne viendront discourir au chevet de cette victime-là."

    Non, décidément la répétition ni Nicolas Sarkozy ne va pas. Le président est incompatible avec la locution "NI". c'est moche.

    --

    Sinon, personne n'a souligné cette phrase tout bonnement dantesque que Guitou a laché au micro de TF1 [cf. Téléfoot du 26/08/07], à propos de sa révérence qu'il tire prématuremment :
    " [m'en aller] certes c'est bien dommage, et je ne parle même pas des 22 mois de salaire auxquels je renonce etc (...)"

    enorme ! Le mec fait vivre sa propre légende : il se parodie lui-même et cette fois, ce n'est pas Cristalline qui lui file les copecs pour s'auto foutre de sa gueule. j'espere que ses joueurs lui ont offert une bonne bouteille a la fin du match contre le RCS ;-)

  • Foot-x le 28/08/2007 à 12h07
    Oui, ça fait du bien un rectifiage d'ego du Guy ... avec l'article de l'Yonne qui n'est pas tendre non plus ! J'ai particulièrement aimé l'enflure de l'ego... qui pourrait être du verlan.

    En même teps, avec cette histoire de méta bloquant on comprend mieux pourquoi les grandsz matchs de C+ sentent la rillette, Guy n'arrive pas à s'enthousiasmer pour ces 0-0 haletant jusqu'au bout...

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