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De A à Z : le bilan 2022-2023 du football anglais

Gravons dans le marbre les hauts faits et méfaits de la folle saison anglaise, toutes divisions professionnelles confondues. 

Auteur : Kevin Quigagne le 6 Juin 2023

 

[N. B : PL = Premier League. FL = Football League, D2-D4. NL = non-League, les divisions inférieures à la FL, donc D5 et au-delà. Tous les montants indiqués dans l'article sont en livres sterling, si non spécifié]

 

A comme Avertissement lol

Carton jaune insolite pour Luke O'Nien (Sunderland, D2), contre Bristol City en février.

Le fantasque wind-up merchant (trolleur, chambreur) aux faux airs de Joey Barton aime bien aussi planter des bécots.

 

B comme Blessure à la con méritée

Jûrgen Klopp remporte cette palme artistique. Liverpool-Tottenham du 30 avril, alors que Diogo Jota vient de délivrer les Reds à la 94è minute (4-3), Klopp, furieux contre l'arbitrage et en particulier sa bête noire Paul Tierney, court célébrer le but victorieux devant le quatrième arbitre, John Brooks, et se claque à la cuisse gauche (il se prend aussi un carton).

 

B comme Bulldozer

Manchester City. La nouvelle concoction "Saveurs de Haaland" a mis quelques mois à pleinement infuser, mais une fois le bon dosage trouvé, les adversaires ont dégusté. Entre la mi-février et l'avant-dernière journée, les Citizens sont restés invaincus toutes compétitions confondues (24 matches) et n'ont été menés que 31 minutes ! (contre le Real Madrid).

La défaite 1-0 contre Brentford en J38 est anecdotique. City, déjà champion et quelque peu démobilisé, avait aligné une équipe B+ pour cause de finales FA Cup et Ligue des champions début juin. Leur effectif est tel qu'ils peuvent faire tourner la machine sans perte de régime.

Le rouleau-compresseur City a remporté cinq titres sur six depuis 2018, dont les trois derniers, avec 93 points de moyenne et des différences de but avoisinant ou dépassant les + 60-70, hormis en 2021 (un petit + 51). Le 10 juin contre l'Inter, ils seront en position d'achever le triplé championnat-FA Cup-Ligue des champions.

Pep Guardiola est pour beaucoup dans ce triomphe hégémonique (Pep, c'est 11 titres de champion national sur 14 depuis le Barça en 2009 et deux C1), mais l'ombre des libertés prises avec les règles du fair-play financier, pendant longtemps mollement policées, plane sur ce bilan écrase-tout.

 

C comme Calembour timing de bon aloi

Patrick Vieira, remercié de Crystal Palace le 17 mars, le jour de la Saint Patrick. Sur les réseaux : "Ain't Patrick's Day" : c'est vraiment pas le jour de Patrick.

 

C comme Chants toxiques

Nottingham Forest-Liverpool, 22 avril. Les supporters de Forest déploient une banderole pour dire leur ras-le-bol du "tragedy chanting", c'est-à-dire des chants se moquant des drames ayant endeuillé le football anglais (Hillsborough, le crash de Munich en 1958, les deux supporters de Leeds assassinés à Istanbul en 2000, les 56 morts du stade de Bradford City en 1985, etc.). La PL a formé un groupe de travail et les instances ont promis de se pencher sur ce phénomène en hausse.

 

 

C comme Comeback

Sheffield Wednesday (D3), le 18 mai à Hillsborough contre Peterborough United, managé par Darren Ferguson (fils de), en demi-finale retour des play-offs de montée devant 36.000 spectateurs. Les Owls devaient remonter 4 buts (défaite 4-0 à l'aller), un exploit jamais réalisé dans l'histoire des barrages anglais, système introduit en FL en 1986-87. À la 97e, au bout du bout du "Fergie Time", Wednesday claque le quatrième, 4-4 sur les deux matches, et 5-5 en prolongation.

Les Owls sortent ensuite Posh aux tirs au but et battront Barnsley 1-0 en finale à Wembley le 29 mai, but de Josh Windass à la 123e minute (son père, le baroque Dean Windass, avait lui aussi inscrit un but victorieux en finale des play-offs de montée en PL en 2008, pour Hull City). Une finale entrecoupée amusément de "pauses boissons dues à la chaleur"... Température sur Londres le 29 : 17°C. Une montée largement méritée : Wednesday avait obtenu 96 points pendant la saison régulière (46 journées), un record pour un club non promu automatiquement.

 

C comme Conte de fées

Cette palme aurait pu aller au Wrexham AFC, club gallois de NL racheté en 2021 par le duo hollywoodien Ryan Reynolds et Rob McElhenney, qui remonte en FL (D4) après quinze ans de galères.

L'épopée, feelgood à souhait et idéalement calibrée pour les plateformes, est savoureuse mais avec des revenus en 2022-23 qui devraient friser les huit millions et une masse salariale d'environ la moitié (quasi quadruplée par rapport à 2020-21), le suspense a été soutenable, indépendamment du superbe mano a mano avec Notts County (le second promu). Une chouette série de deux saisons, mais au cliffhanger un poil convenu.

Le véritable fairytale, c'est Luton Town. Club situé à quinze kilomètres au nord-ouest du Grand Londres et promu en PL via les play-offs (victoire en finale sur Coventry, 6-5 aux tirs au but). Les Hatters végétaient encore en D5 il y a neuf ans, après avoir évolué en D1 de 1982 à 1992. Il y a un an, leur jeune manager, Rob Edwards, entraînait les écolos de Forest Green Rovers en D4.

Le club appartient indirectement aux supporters, via le consortium Luton Town FC 2020 Limited, créé en 2008 par des cadres du Supporters' Trust, et affiche un certain sens éthique : Luton a été le premier dans le foot pro anglais à refuser le lucratif sponsoring des sociétés de paris sportifs.

Avec la cinquième plus faible masse salariale de D2, les Hatters ont signé un exploit sans précédent : de la NL à la PL en moins de dix ans. Leur stade caricaturalement britannique, Kenilworth Road, est unique (voir vignette # 7 ici). L'entrée Visiteurs du "Kenny" sur Oak Road est encastrée dans les maisons de ville qui ceinturent le stade !

 

D comme Dégagisme

Quinze managers limogés cette saison en PL, de loin un record. Plusieurs clubs ont en eu trois, Chelsea quatre. BBC Sport analyse ici les raisons de cette frénésie dégagiste. Sur le graphique ci-dessous (bilan au 20 avril), il manque deux entraîneurs : Christian Stellini à Tottenham, remercié le 24 avril, et Javi Gracia à Leeds, remplacé le 3 mai par l'impayable Sam Allardyce après avoir manœuvré le bateau ivre à peine plus longtemps que Liz Truss.

 

 

E comme Eau fraîche

Arsenal. Les Gunners ont fait soyeusement course en tête pendant 248 jours, explosant ainsi le record détenu par Newcastle United (212, en 1995-96). Avec 26 victoires, ils égalent leur total PL le plus élevé.

Au 2 avril, avec un match en plus, ils comptaient encore huit points d'avance sur Manchester City, mais n'ont pu en engranger que neuf sur les huit matches suivants (J30 à J37). Les contre-performances contre des mal classés ont fait particulièrement mal aux Canonniers.

La relative inexpérience à la fois de l'effectif et du manager, Mikel Arteta, leur ont coûté dans les matches accrochés. Ajoutons à la colonne débit un banc inférieur à celui de City et des indisponibilités clés (Saliba). La fatigue, mentale et physique, a eu raison des classieux Gunners, en surrégime jusqu'en mars.

Le manque de réalisme a été parfois flagrant dans la dernière ligne droite : 82% de possession le 20 mai contre Nottingham Forest... vainqueur 1-0. Défense trop poreuse par ailleurs (43 buts encaissés) pour envisager le titre.

Un mix d'auto-sabordement (les termes bottle et choke reviennent souvent : se liquéfier sous la pression) et le passage en mode Terminator de Man City à partir de février, peuvent succinctement expliquer "l'écroulement" d'Arsenal, qui affiche tout de même 84 points (en 1997, Man United gagnait le titre avec 75 unités...).

Les regrets sont légitimes, mais City était supérieur. Bilan des confrontations entre ces deux-là cette saison : trois défaites des Londoniens et 8-2 en cumulé pour l'ogre City.

 

E comme Eau pas fraîche

John Yems, ancien manager de Crawley Town (D4), initialement frappé par une interdiction d'exercer de 18 mois infligée en janvier par la FA, puis commuée en trois ans en appel. L'affaire avait éclaté fin avril 2022 après une plainte de sept jeunes joueurs à la PFA (le syndicat des joueurs). Crawley Town l'avait alors suspendu et la FA ouvert une enquête.

Yems est l'auteur d'un répugnant catalogue d'actes et propos racistes, islamophobes et/ou discriminatoires, commis au club entre décembre 2019 et avril 2022 sur des joueurs majoritairement mineurs. Onze chefs d'accusation sur seize ont été retenus. Échantillons.

Yems appelait fréquemment les joueurs d'origine asiatique et/ou les musulmans des "terroristes bouffeurs de curry" et "auteurs d'attentats suicides". Il a demandé à au moins dix reprises à un joueur d'origine iraqienne s'il "avait une bombe dans son sac" et s'il "dormait avec un AK47 à portée de main".

Il utilisait souvent le terme nigger, désignait un joueur noir par "guerrier zoulou", et a conseillé à deux joueurs noirs jouant aux fléchettes dans la salle de jeu du club "d'utiliser une sarbacane, comme on fait chez vous".

Il aurait un temps institué un apartheid dans les vestiaires du centre de formation : une pièce pour les Blancs, une autre pour les Noirs, avec interdiction aux premiers de se changer "dans la pièce des Noirs".

Yems s'est défendu en disant que son langage est "vieux jeu" et qu'il s'agissait simplement de banter (plaisanteries/chambrage de vestiaire). Il a nié être raciste, a maintenu que ses accusateurs cherchaient à lui nuire et a refusé de présenter des excuses. Au contraire, il en réclame...

 

 

F comme Fair-play médiéval

Non, ceci (ainsi que dans les deux tweets ci-dessous) n'est pas le Crazy Gang de Wimbledon ou la réserve de Stoke City à l'échauffement. Il s'agit du 823e Atherstone Ball dans le Warwickshire (centre de l'Angleterre), disputé annuellement lors du Mardi Gras anglais en février. Un match de soule de rue entre deux petites cités de "caractère" et où clairement les participants n'ont pas bu que du thé.

Le compte-rendu de cette confrontation déjantée nous informe que les deux principales lois du jeu sont l'interdiction de tuer un adversaire et que la victoire revient au(x) joueur(s) en possession du gros ballon au coup de sifflet final (120 minutes).

Il est aussi précisé que la dernière demi-heure fut tendue (magasin endommagé, gnons XL distribués, etc.), en raison du solide catenaccio de l'équipe domicile, qui réussit à conserver jusqu'au bout le ballon dans l'entrée des bookmakers William Hill.

On imagine que le temps additionnel dû aux blessures a chiffré. La sculpture locale en l'honneur de cette noble tradition fait un peu soft quand même.

 

 

G comme Groundhog Day

Jour de la marmotte pour le milieu offensif israélien Manor Solomon (Fulham, prêté par le Shakhtar Donetsk), qui marque le même but à quelques jours d'intervalle.

 

H comme Haaland du pauvre

Macaulay Langstaff, 26 ans, avant-centre des Magpies de Notts County en D5 : 42 buts en 45 matches de championnat (record de la division battu, 40). Talonné par Paul "F***k The Tories" Mullin de Wrexham, également D5, avec 38 pions.

Souhaitons à Langstaff le même avenir qu'un autre prolifique buteur forgé dans l'anonymat de la NL il y a une douzaine d'années : Jamie Vardy, alors âgé de 25 ans quand Leicester City déboursa un million pour l'arracher à Fleetwood Town (D5).

 

I comme Interview droit au but

Novembre dernier, après la victoire 2-1 de Crystal Palace sur West Ham, joli but victorieux de Michael Olise à la 94e. Un journaliste interviewe le Bleuet.

"Michael, décrivez-nous votre but.

Wilf [Wilfried Zaha] me passe le ballon, je tire, but.

- Ah ah, bonne et brève réponse ! C'est un moment qui résume le match et vous assure les trois points. Vous ressentez quoi quand le ballon va au fond ?

- Un bon feeling.- Victoire méritée selon vous ?

- Ouais."

 

J comme Jeune de la saison (U20)

Evan Ferguson. International irlandais de 18 ans titulaire à Brighton où il excelle en 9 ou faux 9. Utilisé régulièrement après le départ de Leandro Trossard à Arsenal au mercato d'hiver. Stats canons : 6 buts et 2 passes décisives en 949 minutes de jeu cette saison, soit une moyenne d'implication sur but de 118 minutes.

D'une extraordinaire précocité, il fait ses débuts l'été 2019 à 14 ans avec les Bohemians de Dublin lors d'un match amical contre Chelsea (1-1). On le voit ici(numéro 12) slalomer dans la défense des Blues et ici feinter pour le but égalisateur. Son portrait en français.

 

J comme Jeûne de la saison

Les matches en soirée de PL et FL et brièvement interrompus pendant le mois du ramadan (22 mars-21 avril) pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne. Les mini pauses jeûne étaient déjà une réalité ces dernières saisons en FL, mais de manière non officielle (arrangements entre équipes, souvent lors d'un arrêt de jeu).

Le Royaume-Uni est plus détendu que la France sur ces questions, mais la médaille antilaïque a ses revers. Un tiers des écoles primaires publiques du pays sont religieuses, à 99% chrétiennes, souvent estampillées "Church of England", pilier de l'establishment britannique. Les parents se retrouvent ainsi trop souvent dans l'obligation géographique d'envoyer leur enfant dans une faith school, une école confessionnelle (le degré de religiosité varie sensiblement, mais c'est généralement plutôt bénin).

 

K comme Kombouaré équipe de m****

Cette palme ô combien convoitée va à Antonio Conte. Le 19 mars, en conférence de presse après un nul 3-3 contre le mal classé Southampton, Tonio ventile. Les joueurs, le club et le propriétaire Daniel Levy prennent sévère pendant dix minutes. Le surlendemain, il repart en Italie par Ryanair. Quelques jours plus tard, il est officiellement limogé de son poste à 20 millions l'année. Ce qu'il cherchait, certo.

 

L comme Love

Coup de foudre pour Brighton & Hove Albion FC, , superbement managé par l'atypique Roberto de Zerbi et dont le propriétaire est le non moins atypique Tony Bloom.

L'Italien a été nommé après le départ soudain de Graham Potter début septembre, parti quérir gloire et fortune à Chelsea. Équipe joueuse, bien organisée, tactiquement couillue et cosmopolite (avec un fort accent sud-américain).

Citons l'excellente paire de gardiens Steele-Sánchez, le roc Dunk en défense centrale (au club depuis 2003), les talentueux latéraux-ailiers March et Estupiñán, l'ailier gauche dribbleur hors pair Mitoma, le champion du monde Mac Allister, les milieux Groß et Caicedo (groß saison de l'Allemand, 9 buts et 8 passes décisives) et devant, les pépites Ferguson et Enciso (37 ans à eux deux.

Un bémol : les Seagulls sont parfois inconstants, un relatif manque de banc peut expliquer cela. Contrairement aux saisons précédentes, BHA a été d'une efficacité redoutable cette année, 72 buts !

Le fonctionnement de Brighton est original. Du recrutement à la planification, tout est minutieusement géré, algorithmé, Moneyballé. Anticiper, ne pas se laisser dominer par l'imprévu. BHA a même créé sa propre boîte de data sportif, Starlizard, qui emploie 150 analystes.

Cette stratégie permet d'absorber les coups durs sereinement. Bien avant que "l'irremplaçable" Potter ne décampe à Chelsea avec sept membres clés du staff, le club avait ciblé leurs remplaçants potentiels. La transition, qui aurait déstabilisé nombre de clubs, s'est faite avec fluidité. Pour la première fois de son histoire, BHA sera européen la saison prochaine (Ligue Europa).

 

M comme Magic Magpies

Saison de rêve pour les Magpies. Un recrutement malin alors que tous les observateurs disaient qu'ils dépenseraient sans compter, un stade historique sublimé par un public passionné, un jeune entraîneur novateur hyper coté, un superbe finish top four, des propriétaires étrangers qui ont su déléguer après un récent takeover controversé... 

Une palme méritée donc pour nos Magpies de Notts County qui montent brillamment en D4, après leur victoire aux tirs au but sur Chesterfield en finale des play-offs à Wembley le 13 mai. Affluence moyenne cette saison à Meadow Lane : 8.600 spectateurs.

Les autres talentueux Magpies du football pro anglais n'ont pas démérité : Maidenhead United est en effet parvenu à se maintenir en D5, contre toute attente, après une formidable bataille avec Torquay United et York City.

 

N comme Não passarás !

Tottenham vs Nottingham Forest, fin août. Spurs mène 2-0 et Richarlison fait trois jongles avant de remettre le ballon. Pour les joueurs de Forest, c'est clair : le Brésilien leur manque de respect. Brennan Johnson le fauche alors sèchement (et s'en tire fort bien avec un jaune) tandis que Neco Williams lui tombe littéralement dessus.

Les risques du métier... Faire l'otarie n'est ni nouveau ni sans danger. En 1972, Leeds passa fameusement une fin de match (qu'ils menaient 7-0) à "humilier" Southampton et Kenny Wharton à Newcastle (1978-89) s'asseyait parfois sur le ballon et freestylait, ce qui n'était guère du goût des adversaires.

Andrei Kanchelskis, aux Glasgow Rangers, n'était pas mal non plus niveau showboating. Ailleurs, Kerlon prit parfois cher pour sa célèbre Foquinha.

 

O comme Oui-Oui Land

Sam Allardyce, The GOAT. Le 3 mai, Big Sam remplace Javi Gracia à Leeds et dégaine en conf de presse : "Personne n'est devant moi en termes de football. Pas Pep, pas Klopp, pas Arteta." L'ex-sélectionneur des Trois Lions, comme le présentent les médias (il avait duré un match et deux mois...), déclarait en décembre 2020 : "Si je m'appelais Sam Allardici, les gens diraient que je suis un tacticien de génie."

Allardyce est devenu modeste car il avait envoyé ça en 2010 alors qu'il manageait Blackburn : "Je ne suis pas fait pour entraîner Bolton ou Blackburn mais le Real Madrid, l'Inter Milan, Manchester United ou Chelsea. Dans ces clubs je ferais le doublé championnat-Ligue des champions tous les ans".

 

P comme Prends-en de la graine, Dédé

1er mai, Leicester-Everton, match à six points. 50è minute : penalty pour les Foxesqui mènent 2-1. Duel entre le portier Toffee Jordan Pickford et James Maddison. La caméra de Sky Sports zoome alors sur l'étrange gourde colorée de Pickford, qui affiche des stats sur les tireurs habituels des Foxes ainsi que des consignes à suivre... 

Une bouteille antisèche digne du film Les Sous-doués passent le bac. Sur Maddison : "Reste au centre - 60% centre, 20% droite, 20% gauche". Résultat des courses. 2-2 au final.

 

 

Q comme Quiche of death

Rishi Sunak, Premier ministre non élu de la Plus Vieille Démocratie du Monde®, en évidence le 13 mai dans les tribunes de St Mary's à Southampton pour la première fois cette saison. Donc, pile le jour où son club Soton se fait reléguer après une défaite 2-0 contre Fulham, "without so much as a whimper" (sans combattre/sans l'ombre d'une révolte) comme l'écrit le Guardian. Tout un symbole.

 

 

Sunak nous sort aussi les sketches les plus neuneus et moins convaincants de l'histoire du duo football-politique, comme ce clip d'encouragement qu'on jurerait tiré de Little Britain. C'était pour souhaiter bonne chance à Stockton Town (D7, près de Middlesbrough) qui disputait la finale des play-offs le 29 avril à Wembley.

Un geste de solidarité supportériale avec le député conservateur local, son ami Matt Vickers (Sunak est député de la circo voisine de Richmond). Stockton a perdu sa finale et Vickers se fera atomisé aux General Elections de 2024, s'il est assez barge pour se représenter. Plus chat noir que Sunak, y'a pas.

 

R comme Revenant

Du bon Scandi noir. À la stupéfaction des supporters de Luton Town, le fantasque Lars Elstrup, champion d'Europe avec le Danemark en 1992 et ancien Hatter, est réapparu à Kenilworth Road le 23 avril ! On n'avait plus vu le cult hero au Kenny depuis 1991 et il en a profité pour faire un podcast décalé avec des supporters. Peu après Luton et l'Euro 1992, le magicien danois s'était "mis en retrait".

 

 

R comme Remontada

Unai Emery, qui a remplacé Steven Gerrard à Aston Villa début novembre. Depuis son arrivée, avec quasiment le même effectif, les Villans sont passés de 17e ex-aequo (9 points, à trois unités du dernier) à 7e, engrangeant 52 points en 25 matches.

Après avoir élagué le bois malade au mercato d'hiver (eg Danny Ings vendu à West Ham), le Basque a, entre autres, repositionné Ollie Watkins au centre (bilan : troisième meilleur attaquant anglais depuis Noël), donné carte blanche au talentueux Jacob Ramsey, titularisé le virevoltant ailier Emiliano Buendía, accoutumé les joueurs aux changements tactiques en cours de match et prôné un jeu résolument offensif.

Tactiquement, Emery a introduit sa redoutable high line (défense haute). Une stratégie périlleuse, reposant sur une synchronisation au centimètre, mais exécutée à la perfection par les Villans grâce à une discipline de fer. De la chorégraphie de haute volée. Résultat : une centaine de hors-jeu sifflés contre leurs adversaires depuis Noël, de loin le total le plus élevé de PL. Dont 9 vs Tottenham à domicile !

Une palmette pour Julen Lopetegui, nommé entraîneur des Wolves juste avant la Coupe du monde : bon dernier à Noël avec 10 points (2 victoires), 13e au final (41 pts). Quelques autres méritent une mention dans cette catégorie, à des degrés divers. Citons Erik ten Hag (Man United), Gary O'Neil (Bournemouth) et Roy Hodgson (Crystal Palace).

 

R comme Repositionnement réussi

Celui de Trent Alexander-Arnold à Liverpool début avril, d'arrière droit sans grand impact à efficace milieu relayeur, un rôle qu'il occupait dans l'academy Red. Le manque de créativité de l'entrejeu Red cette saison a poussé Klopp à repositionner TAA à partir du 2-2 contre Arsenal le 9 avril, afin d'exploiter au mieux son gros bagage technique et sa qualité de passe.

Bingo : 27 points pris sur 33 possibles, 8 passes dé, plus de tentatives dangereuses de sa part et 15% de touches supplémentaires en plus. Les stats connexes sont à l'avenant (par exemple les xG défensives et offensives, ou les through ballseffectuées ou concédées - passes/ouvertures en profondeur ou entre les lignes).

En phase de non possession, TAA est arrière-droit. Avec le ballon, il évolue devant les défenseurs centraux aux côtés de Fabinho, cela permet de renforcer le milieu défensif. Le dispositif est alors un 3-2-2-3 et la ligne arrière se mue en back three, avec Konaté chargé de coulisser latéral droit (les saisons précédentes, quand TAA montait, Henderson ou Wijnaldum le couvraient mais ce dernier n'est plus là et "Hendo" n'a plus les jambes pour ce genre de rôle).

Ce dispositif, certes risqué car il créé notamment des trous dans le marquage face à des blocs offensifs vifs (flagrant contre Aston Villa en J37, 1-1), a aussi profité à Salah, auteur de sept buts et cinq passes décisives depuis la mi avril.

 

S comme Saison de m****

Féroce concurrence sur ce créneau (Tottenham, Everton, Leeds, Leicester, Southampton...) mais Chelsea, 12e, a vite mis tout le monde d'accord. Avril a été mémorable pour les Blues : 1 seul but marqué en 101 tentatives sur 7 matches, et un misérable point engrangé, celui de la purge du 4 avril contre Liverpool, 0-0 (voir cet amusant tweet). Seul Thiago Silva, 38 ans, a tenu son rang dans le naufrage.

 

 

Racheté un paquet de milliards il y a un an par le tandem états-unien Todd Boehly-Clearlake Capital, 550 millions dépensés sur les deux mercatos (dont 330 pour le quatuor de flops Cucurella-Fofana-Mudryk-Fernández !), quatre managers et une attaque famélique (38 buts).

Et fun fact bien dans le ton : Boehly aurait économisé la bagatelle de 722 millions de dollars s'il avait finalisé l'achat fin septembre au lieu de fin mai, après la chute de la livre sterling à son plus bas niveau contre le dollar depuis 1985.

L'effectif est si pléthorique qu'il a fallu agrandir les vestiaires en cours d'année. Les joueurs devaient se changer dans les couloirs et s'asseoir par terre pendant les causeries de Graham Potter... 

Rien qu'en compensations, la valse des entraîneurs a coûté 50 millions à la vache à lait Chelsea : Thomas Tuchel (bien trop rapidement limogé), Graham Potter (le costume sera trop grand pour lui), Bruno Saltor et Frank "Tactics don't matter" Lampard (son bilan PL cette saison avec Everton et Chelsea : 19 défaites, 4 nuls, 2 victoires).

Pour ses quatre derniers matches de la saison avant la mi-avril, N'Golo Kanté, de retour comme titulaire le 4 avril, a eu quatre managers différents ! Mauricio Pochettino vient d'être nommé pour débordéliser et civiliser tout ça.

 

S comme Simply The Best

Erling Haaland, 52 buts toutes compétitions de club confondues cette saison, dont 36 en championnat, nouveau record PL et meilleur total dans l'élite depuis les 37 pions du Gallois Ron Davies en 1966-67 avec Southampton (22 clubs).

Seul Dixie Dean a fait mieux : 63 pions pour Everton en 1927-28, dont 60 en championnat (42 journées), mais il avait profité de la modification de la règle du hors-jeu en 1925, favorable aux attaquants (on passa de 2,58 buts par match en 1924-25 à 3,69 la saison suivante).

La légende raconte que Dean, personnage haut en couleur, avait développé son explosivité et sa frappe surpuissante des deux pieds en shootant sur des rats géants, contre des murs, dans l'usine infestée de rongeurs où il bossait comme apprenti ajusteur. Vu l'efficacité de ce bon Dixie, on conseillerait aux clubs de réintroduire l'exercice dans les routines d'entraînement.

Une mention pour le phénoménal Harry Kane, (plus pour longtemps à) Tottenham, 30 buts PL cette saison. Avec 213 buts PL (en 320 matches), c'est le deuxième meilleur buteur de l'histoire de la division, derrière Alan Shearer (260). Le recordman de D1 est Jimmy Greaves, 357 en 516 matches (1957-1971).

 

T comme Toutou futé

Rudy, golden retriever de onze mois. Samedi 18 février, Alan Carling et sa femme, supporters de Newcastle United, reçoivent deux billets pour la finale de la Coupe de la ligue le week-end suivant. Le couple est à Saint James' Park où les Mags se font balader par Liverpool (0-2). Rudy détecte de suite l'arnaque et détruit dûment l'enveloppe contenant les billets de cette imposture de coupe en carton (voir ce clip).

 

 

Mais après un appel sur les réseaux sociaux, Newcastle leur dégote deux nouveaux billets. Les Carling ont donc pu béatement dépenser une fortune et faire 1.000 km aller-retour pour voir, par un froid glacial, les Magpies se faire poutrer 2-0 par Man United à Wembley.

Rudy avait bien tenté de les avertir de l'ineptie de la démarche mais ses maîtres n'ont pas saisi. Il est depuis longtemps scientifiquement prouvé que le chien est souvent le plus intelligent membre de la famille chez les Magpies (à 83%, d'autres animaux de compagnie se partageant le reste du pourcentage).

 

U comme Ubérisation

Le nouveau contrat standard de la FA pour les joueurs de non-League pourrait ne plus les rémunérer pendant les périodes de convalescence et même faciliter les licenciements en cas de blessure sérieuse. Voir ici.

 

V comme Vendange millésimée

Le 8 avril contre Newcastle, l'impensable est arrivé : Ivan Toney a raté un pénalty ! (arrêt de Nick Pope) Ça ne lui était plus arrivé depuis 2018 (il jouait alors à Peterborough, D3), 28 sur 28 jusque là. La technique de l'attaquant international anglais de Brentford est détonnante.

Toney aura le temps de pratiquer car il vient de se prendre une suspension de huit mois de la FA (qui voulait initialement quinze mois) pour 232 infractions sur les paris liés au football, commises entre février 2017 et janvier 2021. La fédé a raison d'appliquer une tolérance zéro en la matière et à la lumière des infos complémentaires, le néo-international anglais a fait fort.

Toutefois, la sanction pose question au regard de la situation d'ensemble et individuelle (Toney diagnostiqué comme addict par un psychiatre) et des relations incestueuses qui lient le football anglais à l'industrie du jeu et des paris, à tous les niveaux (jusqu'à la Football League, sponsorisée par Sky Bet...). Ironie de l'histoire, le discret Matthew Benham, propriétaire de Brentford depuis 2012, a fait fortune dans ce milieu.

 

W comme WTF

John Bostock, pour sa Panenka dans l'épreuve des tirs au but en finale des play-offs de montée en D4 à Wembley. Heureusement pour l'ex-Pitchoun et Sang et Or, ses coéquipiers de Notts County ont planté les leurs sans fioritures.

 

X comme xG qui tue

0.01 : c'est l'xG du Real Madrid contre Man City, en première mi-temps de la demi-finale retour de C1 le 17 mai. Un Real totalement asphyxié qui ne réussit que 13 passes dans le premier quart d'heure.

 

Y comme Yessssssssssssss !

4 mars, Arsenal-Bournemouth. Reiss Nelson pour les Gunners, menés depuis la neuvième seconde, marque le but victorieux au buzzer (97e), 3-2. La réaction de la légende Gunner Ian Wright :

 

Sublime photo "Yes, we did it !" (le maintien) de Steve Cooper, le manager de Nottingham Forest :

 

 

Z comme Zéro pointé

Southampton. 16 joueurs recrutés sur les deux mercatos, dont 8 de 20 ans ou moins, pour un montant de 130 millions. Total des apparitions PL de tous ces joueurs avant cette season (hormis Maitland-Niles, prêté par Arsenal) : ZÉRO.

Résultats des courses avec cet effectif inexpérimenté, un vestiaire divisé et un onze sans cesse chamboulé (32 joueurs utilisés) : une piètre descente, seulement 25 points. Et certainement le départ du milieu international anglais James Ward-Prowse, au club depuis l'âge de 8 ans.

 

Réactions

  • magnus le 05/06/2023 à 17h23
    Merci!

    Cet Atherstone Ball aurait eu sa place sur ESPN 8 "the Ocho", la chaîne des sports confidentiels dans Dodgeball.

    Et donc Sam Allardici est la version anglaise de Bruno "Sanchez" Genesio, moi qui le rapprochais plutôt de Courbis.

  • Mangeur Vasqué le 05/06/2023 à 22h25
    C’est vraiment d’une brutalité sans nom cet Atherstone Ball Game, démarré en 1199 et annulé une fois seulement il me semble (2021, because le Covid). Il fut question de le suspendre dans les années 1980, trop violent. Des réunions entre habitants et les municipalités des deux villes furent organisés. On décida de le maintenir et de créer un comité (The Ball Game committee) pour encadrer un peu mieux l'évènement, et aussi collecter des fonds (aucune subvention, et faut payer les services ambulanciers, la police, etc.). Parmi les améliorations, on introduisit des sortes d’arbitres, des "Ball Games Marshalls" chargés de calmer un peu le jeu (on peut pas dire que leur efficacité est flagrante mais je n'envie pas leur rôle !).

    Y’a deux autres versions similaires en Angleterre, l’une à Ashbourne dans le Derbyshire (très connu lien) et une autre dans la ville médiévale d’Alnwick lien, à 50 kms au nord de Newcastle (là où ont eté tournés deux Harry Potter, y’a un château fort célèbre et très visité). Mais celui d’Atherstone (15 kms au nord de Coventry, entre Birmingham et Leicester) est de loin le plus violent.

    Jusqu’aux années 1970, il se disputait partout dans la ville, dont le long d’un canal, des gens tombaient à l’eau, etc. Puis à partir de 1975 je crois, il a été restreint à la rue principale d’Atherstone, Long Street, plus sûr… Jusqu’au début des années 1960, la BBC retransmettait des extraits à la télé. Parfois, des célébrités (footballeurs/ex footballeurs ou non) donnent le coup d’envoi, notamment Gordon Banks en 1995. Plus récemment, Marc Albrighton (Aston Villa, Leicester City) et Brian Little, ancien manager de Villa dans les années 1990. L’édition 2019 fut particulièrement violente (une oreille arrachée il me semble, entre autres), cette année aussi. Ils ont de plus en plus de mal à trouver des volontaires… Il leur faut un minimum de 25 “Ball Game Marshalls“ + 5 bénévoles dans le staff médical.

    Allardyce (68 ans) fait figure de dinosaure mais ça a été un p]eu un précurseur en Angleterre. Il a joué aux Tampa Bay Rowdies en Floride quelques mois, juste avant que le NASL s’écroule et disparaisse (1968-1984. Le Mondial 1994 et quelques investisseurs reboosteront le foot outre-Atlantique, naissance de la MLS en 1996) et il a importé en Angleterre des méthodes assez avant-gardistes pour l'époque (début des Nineties), en termes de nutrition, de science sportive, d’entraînement, interdiction de boire de l'alcool, etc. (inspirées du Tampa Bay Buccaneers exactement, car ils partageait le complexe avec son club). Toutes proportions gardées, c'était un peu l'Arsène Wenger anglais pour ça.

    Il traîne de belles casseroles (ici lien ou là lien)
    et ainsi qu'une réputation d’amateur de “hoofball” (kick and rush) mais il avait monté une bien belle équipe à Bolton, qu’il managea entre 1999 et 2007 (suite à son succès chez les Mapgies de Notts County, club qu’il hissa en D3 avec des moyens modestes). Il fit monter Bolton en Premier League en 2000 et les installa dans le Top 10 au milieu des années 2000 (4 saisons de suite). De sacrées pointures débarquèrent, à la stupéfaction générale. Citons Okocha, Campo, NGotty, Candela, le regretté Gary Speed, Hierro, Anelka une saison, Djorkaeff, qui y resta deux glorieuses saisons, au grand dam de certains commentateurs qui n’arrivaient pas à prononcer son nom (y’en a même un, je crois bien que c’était Graeme Souness, qui l’appelait Djerkoff, “se branler” donc…).

  • Sens de la dérision le 06/06/2023 à 08h49
    Effectivement cet Atherstone Ball Game est assez particulier. Mais les gars ont de beaux gabarits et distribuent de belles patates. C'est pas plus con que le MMA mais c'est plus grand.

    Je découvre Luke O'Nien. Au vu de ces extraits il a l'air plutôt eau fraîche, le genre de type à rappeler que le football ne devrait pas si être important et sérieux.

    Mention spéciale quand j'ai voulu montrer le stade de Luton Town à mon fils : "ah oui je connais, leur entrée est toute petite dans les maisons". Youtube donne une culture incroyable à ces jeunes gens.

  • Mangeur Vasqué le 06/06/2023 à 17h13
    Mention spéciale quand j'ai voulu montrer le stade de Luton Town à mon fils : "ah oui je connais, leur entrée est toute petite dans les maisons". Youtube donne une culture incroyable à ces jeunes gens.

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    Haha, excellent. Malheureusement pour nous, amateurs d'authentiques stades british, mais probablement heureusement pour Luton Town, Kenilworth Road n’a probablement plus que deux saisons à vivre. La construction de leur nouveau stade lien, situé à 2 kms du “Kenny”, vient de démarrer (selon le club, il sera prêt pour août-sept. 2024 mais on peut en douter. 2025 me paraît plus réaliste).

    Gros travaux nécessaires à Kenilworth Road en tout cas cet été car le "Kenny" n’est bien sûr pas aux normes PL. Il devrait en coûter environ 10 millions £ pour réaliser les travaux nécessaires. Le club assure que tout sera prêt pour la J1 (12/08) mais possible que ça se poursuive jusqu’en septembre, ça dépendra des options choisies. Si c’était le cas, la PL a indiqué que Luton pourrait débuter par trois matchs à l’extérieur. Détails des travaux sur le Net.

  • Mangeur Vasqué le 06/06/2023 à 17h30
    Je découvre Luke O'Nien. Au vu de ces extraits il a l'air plutôt eau fraîche, le genre de type à rappeler que le football ne devrait pas si être important et sérieux.

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    Sur le “piggyback” oui, moins sur le bécot mais c’est un personnage très eau fraîche. Toujours souriant, super motivé, ravi d’être là. Il revient de loin faut dire, de non-League, du foot semi-pro, et des divisions inférieures (D4). Bref, le genre d’environnement ça passe-ça casse niveau carrière pro. Quand tu joues en D4 ou D5, une blessure un peu longue, une période sans, une descente ou des mauvais résultats du club et ça peut être finito pour toujours. Il ne faut pas grand chose pour tomber dans l’oubli en gagnant relativement peu (surtout en D5, où le salaire moyen doit être de 3 000-4 000 £/mois, avec de grosses disparités). La frontière est ténue.

    Pis il a parfois des célébrations de but amusantes et bien à lui… Voir ce but marqué par l’excellent Ivoirien Amad Diallo lien (prêté par Man United), on voit O’Nien soudain apparaître sur la droite dans une glissade comique, comme une sorte de “jack-in-the-box” un peu déjanté (une espèce de diable clownesque sur ressort qui surgit d’une boîte, lien).

    Découvert pour beaucoup lors de la S2 du docu “Sunderland Til I Die”. Il revient ici sur ce poutou : lien (il est marrant avec son sac ramasse-crottes sur la plage lien).

    C’est un excellent défenseur/milieu défensif polyvalent formé à Watford (alors D2) mais qui n’avait pas réussi à percer à l’époque ni pour la D2, ni pour le foot pro. Par manque de maturité essentiellement (attitude, apparemment). Il n’était pas alors “la bière la plus fraîche du frigo”, comme disent les Australiens. Après, je ne lui jette pas la pierre, on n’est pas toujours d’une grande finesse à 18-20 ans. Il a heureusement mûri depuis et a su se révéler, donner la pleine mesure de son talent.

    À 20 ans, n’ayant pas le niveau (“toutes qualités confondues”) pour jouer en Football League, il avait été envoyé 15 mois à Wealdstone en non-League, alors club semi-pro de D7 (aujourd’hui club pro de D5). Puis il avait rebondi en D4 pendant trois saisons, ensuite Sunderland en D3 en 2018, montée en D2 l’an dernier.

    Wealdstone FC est un club intéressant, du nord-ouest londonien, basé dans la circo de Boris Johnson. Plus pour longtemps d’ailleurs en ce qui le concerne. N’ayant aucune chance d’y être réélu député aux General Elections de 2024, il devrait se présenter dans le bastion conservateur de ses débuts, la très aisée circo d'Henley-on-Thames dans l'Oxfordshire (à 10 kms de Reading), où il y a bcp plus de chance de passer. Ça ne sera pas facile pour autant, grosse concurrence des LibDems dans cette circo. Il vient d’y acquérir une modeste demeure ceinturée de douves lien.

    Wealdstone est un célèbre club de non-League, avec un bon centre de formation qui marche fort depuis des décennies. Y ont été formés et/ou révélés des dizaines de joueurs qui ont ensuite évolué en D1-D2, les plus connus étant Stuart Pearce et Vinnie Jones (la paire fut vendue à peine 40 000 £ en cumulé à deux clubs de l’élite, respectivement Coventry en 1983 et Wimbledon en 1986, ces derniers promus en D1 pour la première fois, après une formidable ascension).

  • Mangeur Vasqué le 06/06/2023 à 22h40
    Au sujet de l’affaire John Yems (“E comme Eau pas fraîche”), hormis l’étrange passivité du club de Crawley Town pendant 28 mois, ce qui est effarant dans cette épouvantable histoire est la légèreté du verdict (18 mois) rendu initialement par la commission de discipline FA indépendante (mais nommée par la FA), ainsi que ses conclusions.

    Le panel de trois personnes avait validé les explications délirantes (mais tristement banales dans ce genre de cas) des avocats de Yems en concluant que ce dernier "n’avait jamais eu l’intention de faire des remarques racistes" et qu’il "n’avait pas été consciemment raciste".

    En gros, les avocats ont dit : “Soit, M. Yems a pu par mégarde tenir quelques propos borderline mais, croyez-nous sur parole, il n’est absolument pas raciste. Donc circulez y’a rien à voir, vous vous méprenez gravement”. La commission de discipline les avait suivis, ce qui est insensé. Cette commission ne vit pas dans le cerveau de Yems, ils ont zéro moyen objectif de savoir si Yems est raciste, pas raciste, un tiers raciste, moyennement raciste, deux-tiers raciste, 90 % raciste... Et à la limite, son degré de racisme, si tant est qu'on puisse quantifier ce genre de chose, peu importe. La commission aurait dû s'en tenir aux faits et propos et basta. Et les 11 chefs d'accusation retenus, très probablement la partie émergée, étaient accablants et exigeaient bien plus que 18 mois de suspension.

    La commission avait même été plus loin que les avocats d'une certaine manière en parlant de "misplaced jocularity" (jovialité déplacée) de la part de Yems ! ("Mr Yems simply paid no regard to the distress which his misplaced jocularity was causing."). Pour approfondissement, consultez les deux PDF de la FA, en bas de page ici lien.

    Devant le tollé provoqué, notamment de l’association antiraciste Kick it Out, la FA avait fait appel deux semaines plus tard et la suspension avait été portée à trois ans en avril, comme indiqué dans l’article.

    Ce qui pose aussi la question suivante : pourquoi la FA, parfois très critique des sanctions prises par des panels nommés par ses soins, externalise-t-elle de si grosses affaires ? Peut-être bien parce que cet “outsourcing” bien pratique lui permet de se défausser et d’enfiler la panoplie du chevalier blanc quand bon lui semble. Il serait grand temps que la FA s’en fasse pousser une paire et rende elle-même TOUS les verdicts relevant du champ disciplinaire.

  • theviking le 07/06/2023 à 11h28
    Merci beaucoup pour ce résumé ! Les petites histoires sont ce qui fait le sel du foot anglais.
    J'avoue que j'avais pas encore vu l'entrée visiteurs du stade de Luton Town.
    Et j'ai bien aimé l'interview de Michael Olise. Au début, comme tu soulignais que c'était un bleuet, je me suis dit que c'était par peur de ne pas maîtriser la langue, mais apparemment, il a plutôt toujours vécu en Angleterre.
    L'entrée Magpies m'a fait penser à un club, mais lequel ? je n'arrive plus à me souvenir...

  • Mangeur Vasqué le 07/06/2023 à 21h04
    Et j'ai bien aimé l'interview de Michael Olise. Au début, comme tu soulignais que c'était un bleuet, je me suis dit que c'était par peur de ne pas maîtriser la langue, mais apparemment, il a plutôt toujours vécu en Angleterre.

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    Sacré ailier Michael Olise, 4è meilleur passeur PL cette saison lien. Le PSG était sur lui y’a un mois, askip (ça serait marrant qu'il soit interviewé par Paga...). Lui et le milieu offensif Eberechi Eze lien font une superbe saison à Palace, surtout une deuxième partie de saison pour le second. Eze qui vient d'être récompensé par une sélection avec les Three Lions lien.

    Bravo à Roy Hodgson en tout cas, 75 ans, nommé mi-mars en remplacement de Patrick Vieira. Un pari risqué après son échec à Watford en janvier 2022-mai 22 (relégué), qui signifiait la retraite avait déclaré Hodgson, mais pari sacrément gagnant. Les Eagles avaient toutefois une fin de calendrier douce comparée à leurs nombreux concurrents au maintien : sur les 10 derniers matchs, 8 étaient contre des mal classés, tous au-delà de la 13è place lien (et les deux non mal classés étaient Tottenham et Fulham, qui ont fini respectivement 8è et 10è).

    Un autre retraité a fait fort : Neil Warnock lien, 74 ans. La grande gueule du foot anglais à fond pro Brexit ( lien) nommé manager de Huddersfield (D2) mi-février alors qu'il avait "définitivement" raccroché en avril 2022 lien après son limogeage par consentement mutuel à Middlesbrough en novembre 2021. Hudds était 23è (avant-dernier) quand Warnock les a repris. Les Terriers finissent 18è, laissant le premier relégable à 9 pts.

    Un duo de septas qui à eux deux affichent 90 saisons d’entraîneur dans le foot pro, 47 pour Hodgson lien et 43 pour Warnock. Ce dernier détient quelques records, notamment celui du nombre de montées au sein de la Football League (8) et du nombre de matchs pro foot anglais comme entraîneur (1 620). There’s still life in the old dog: Warnock continue l’aventure avec Huddersfield lien

  • Mangeur Vasqué le 07/06/2023 à 21h55
    L'entrée Magpies m'a fait penser à un club, mais lequel ? je n'arrive plus à me souvenir...

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    À la description (beau jeu, beau stade...), je devine lequel, c'est pas difficile à vrai dire. Toi, t’as passé du temps dans les Cornouailles (quel beau comté) et depuis tu en pinces pour les Magpies du Penzance AFC lien, une bien belle équipe régionale ma foi, qui a eu son lot de vedettes lien.

    Sans transition, un mot sur nos amis de Newcastle United qui ont décidément des propriétaires formidables. Hormis le PIF qui possède 80 % du club (et pas moins de 4 clubs saoudiens de l’élite désormais, les plus gros évidemment tant qu’à faire. À ce train-là ils pourront bientôt avoir leur propre championnat, option win-win, aucun risque d’être déçu en tant que proprio), les Frères Reuben possèdent 10 % de NUFC, voir lien. C’est la famille la plus riche du Royaume-Uni. Fortune faite dans l’immobilier, au sens large, lucratifs contrats avec le public notamment (de type partenariat public privé et “PFI”, private finance initiative), etc.

    Bon, ben les Reuben viennent d’entuber minablement 850 modestes gérants de pubs de la chaîne “Wellington Pub Company”, qui leur appartient lien. Beaucoup d’entre eux, des gens qui bossent dur (80-100 heures par semaine est fréquent) pour gagner à peine correctement leur vie (ils bossent souvent en couple/famille), se retrouvent surendettés et pourraient devoir mettre la clé sous la porte et aussi se retrouver à la rue (ils habitent souvent sur place).

    La vaste majorité des pubs au Royaume-Uni appartiennent à des chaînes et/ou des grosses "breweries" brasseries, comme Greene King par exemple (lesquelles se sont souvent largement diversifiées, elles possèdent des restaurants, hôtels, etc.). Il s’agit autant de spéculation immobilière d’ailleurs que de management de pubs de la part de ces sociétés (appelées familièrement des “pubcos”, pub companies. Une dizaine se partage le gros du marché. Plusieurs de ces “pubcos” possèdent plus de 1 500 pubs).

    Les Reuben, de généreux donateurs du Parti conservateur cela va sans dire, sont notamment en train de faire construire un nouveau centre HMRC à Newcastle (centre régional des Impôts, taxes diverses et lutte contre la fraude & évasion fiscale), un énorme complexe financé entièrement par les Reuben, qui le sous-loueront à l’État pour une fortune, et qui emploiera plus de 9 000 personnes à son ouverture vers 2027 lien.

    Et bien ce centre des impôts et de lutte contre la fraude & l’évasion fiscale sera “amusément” domicilié (via les Reuben)… dans le paradis fiscal des îles Vierges britanniques. Voir lien et lien (paragraphe au-dessus de l’intertitre “ Un paradis (fiscal) pour le football”).

  • Ranger du risk le 05/07/2023 à 13h15
    Je suis profondément consterné par les révélations choquantes concernant le comportement de John Yems. Les actes et propos racistes, islamophobes et discriminatoires qu'il aurait commis sont absolument répugnants et inacceptables. Il est tout simplement inconcevable que de tels comportements aient pu se produire, surtout dans un environnement sportif qui devrait promouvoir l'inclusion, le respect et l'égalité.

    Les détails de ce catalogue d'accusations sont profondément troublants. Les insultes racistes et les stéréotypes méprisants utilisés par Yems à l'encontre de joueurs d'origine asiatique et musulmane sont abominables. Les remarques concernant les "terroristes bouffeurs de curry" et les "attentats suicides" sont d'une ignorance et d'une cruauté choquantes. De plus, ses propos dégradants envers les joueurs noirs, les qualifiant de manière dégradante et utilisant des termes offensants, sont tout simplement inqualifiables.

    Je suis profondément consterné par la phrase "d'utiliser une sarbacane, comme on fait chez vous" C'est une remarque dégradante qui montre un manque total de respect envers les joueurs noirs et une méconnaissance flagrante de la diversité et de la richesse culturelle que représentent les jeux de fléchettes. Ils transcendent les différences et nous rappellent l'importance de l'inclusion et du respect mutuel. Les jeux de fléchettes sont un symbole de fair-play, d'amitié et de camaraderie lien et ne devraient pas être utilisés contre eux ou pour promouvoir des idées discriminatoires et offensantes.

    La défense de Yems selon laquelle son langage relève du "banter" ou des plaisanteries de vestiaire est tout simplement révoltante. Ces comportements ne peuvent en aucun cas être justifiés ou minimisés en les qualifiant de "vieux jeu". Il est alarmant de constater qu'il refuse de reconnaître la gravité de ses actes, de présenter des excuses sincères et d'assumer la responsabilité de ses actions.

    Il est impératif que de telles attitudes et comportements discriminatoires soient fermement condamnés dans le sport et dans la société en général. Les instances dirigeantes du football doivent prendre des mesures décisives pour éradiquer ces comportements et garantir que tous les acteurs du sport soient traités avec dignité et respect, quelles que soient leur origine, leur religion ou leur couleur de peau.

La revue des Cahiers du football