La Gazette, numéro 46
Persistance du jaune
Après Quint, André? Le FC Nantes n'en finit pas de nous surprendre. A la même époque en 95, il avait déjà perdu la meilleure partie de son effectif champion de France. Premier club à conclure deux très belles opérations, le FCNA ne veut pas attendre les ultimes transactions du marché des transferts (au contraire de Bernard Tapie qui a annoncé vouloir procéder ainsi, à ses risques et périls). A première vue, ces deux probables transferts semblent gagnants, à la fois pour le club et pour les joueurs. A 27 (André) et 29 ans (Quint), l'occasion est belle de découvrir la Ligue des champions la saison prochaine pour deux des meilleurs joueurs du championnat. Le club de Denoueix a tous les atouts pour prouver qu'un projet sportif peut faire taire les sirènes de la défiscalisation.
Bien sûr, la balance des transferts nantais devra être évaluée à la veille de la reprise, et il est trop tôt pour en conclure que, cette fois, le club sera en mesure de survivre à son propre succès. Mais c'est un bon début, d'autant que si des bons de sortie seront certainement délivrés (Da Rocha, Monterrubio, Carrière?..), il semble qu'il n'y ait pas de "creux générationnel" entre les joueurs parvenus à maturité et leurs immédiats suivants. Les Vahirua, Ahamada, , Armand, Berson, Olembé (tous ont à peine vingt ans) ou Touré (vingt-deux ans) ont encore des choses à prouver, et la Beaujoire est l'endroit idéal pour assurer leur progression.
PS : pour corriger la ( dépêche AFP du 2 mai sur Yahoo foot!), précisons que Pierre-Yves André, formé à Rennes, n'a jamais joué à Saint-Étienne .Il ne faut pas confondre avec son premier match en D1, Saint-Étienne-Rennes le 29/07/94 (ce sont les dangers d'une lecture trop rapide du guide de la saison).
Short blanc, chemise noire
Le Calcio, cette saison, c'est un peu les sept plaies d'Egypte. La Lazio avait trompeusement abandonné le devant de la scène du hooligano-fascisme ces derniers mois, pour y faire un retour fracassant à l'occasion du derby contre la Roma. Batailles rangées avec la police avant le match, caméramen blessés à l'arme blanche et pour finir une superbe banderole "équipe de nègres, tribunes de juifs". Une provocation délibérée à l'égard du gouvernement et de la fédération italienne qui avaient menacé d'interrompre les matches et de suspendre les stades des clubs dont les supporters se rendraient coupables d'incitation à la haine ou au racisme (voir Lazio, Calcio et racisme, 20 octobre 2000). C'est la seconde des mesures qui a été appliquée, puisque la Lazio devra jouer son prochain match de championnat sur terrain neutre (éventuellement à Pescara, contre l'Udinese). C'est un bras de fer qui s'engage avec une fraction (assez large malheureusement) du public, qui doit être ravie de la publicité qui lui est faite. Si cette mesure de dissuasion ne porte pas ses fruits, une escalade est à prévoir.
Le président Cragnotti a pour sa part déclaré qu'il "est très difficile d'arrêter ce phénomène et d'en comprendre les motivations. A ce point, je crois qu'acquérir des joueurs de couleur et des joueurs de religion juive est la seule chose que le club peut faire pour calmer ces provocations afin qu'elles ne se reproduisent plus dans le stade". La méthode est d'un symbolisme un peu lourd, et l'on se demande pourquoi les systèmes de vidéosurveillance ne servent pas à briser l'impunité collective pour amener devant un tribunal les meneurs de cette sale agitation. Ce n'est pas la première fois que les dirigeants de la Lazio ne donnent l'impression de réagir que pour préserver leur image auprès des actionnaires et préserver le cours de leur action. Il faudra bien plus que des gesticulations pour faire disparaître le problème.
Rappel
Les matches aller de Ligue des champions sont FACULTATIFS.
Les trains qui passent
Le Barça a des vues sur Christanval. S'il y va, cette fois c'est sûr, sa carrière est finie. En tout cas si l'on en croit cette tradition des clubs espagnols qui consiste à se venger de leurs déboires en équipe nationale sur les joueurs français qu'ils recutent. Cette rumeur mise à part, on peut dire que l'ex-meilleur espoir du foot français ("oscar" obtenu à la troisième tentative), dont la place en équipe de France semblait chauffée par avance (à coups d'invitations dans les listes élargies et aux stages des Bleus), a connu une saison difficile dans l'anonymat monégasque. Elle l'a éloigné du groupe virtuel des 22, pendant que Silvestre s'y imposait avec force. Une sélection pour la Coupe des confédérations ferait presque office de dernière chance. A moins qu'une belle saison 2001/2002 ne redistribue les cartes. On ne demande qu'à se tromper (voir aussi Christanval, programmé et protégé?, 16 mai 2000).
Tribunal info
En exclusivité sur les Cahiers du foot, la synthèse des péripéties judiciaires du foot français.
24 avril. La commission juridique de la LNF rejette la demande de Toulouse d'obtenir les trois points du match Metz-Toulouse (25 novembre, 1-1).
24 avril. Toulouse dépose deux requêtes devant le tribunal administratif de Toulouse. L'une en référé contre la décision de la Commission fédérale d'appel qui a refusé au TFC les trois points du match Saint-Étienne-Toulouse (2 décembre, 1-0). L'autre contre la FFF pour excès de pouvoir par cette même décision.
25 avril. Le Conseil d'Etat rejette la requête de Nancy concernant sa demande de réintégrer administrativement l'ASNL en division 1, déposée trop longtemps après le délai de recours (qui court à partir de la date d'homologation du résultat).
26 avril. La Commission d'appel et de l'éthique de la LNF rejette l'appel de Diego Garay (suspendu de trois mois ferme pour avoir utilisé un faux passeport italien la saison passée à Strasbourg).
26 avril. Suite à l'appel de l'AS Saint-Étienne, la Commission d'appel et de l'éthique de la LNF ordonne une enquête sur la situation administrative de Faryd Mondragon, à l'époque du match Metz-Saint-Étienne (3 mars, 3-0).
29 avril. Gérard Soler annonce sa démission (mais ça n'a aucun rapport).