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Ligue 1 à dix-huit clubs : une bonne idée, de mauvaises raisons ?

Minichro – Le président de la LFP pousse l'idée d'une réduction de l'élite française à dix-huit équipes. Quelles sont les intentions derrière ce projet? 

Auteur : Jérôme Latta le 10 Nov 2020

 

 

La minichronique pose une question, elle n'y répond pas toujours et, à la fin, elle en pose une autre.

 

* * *

 

L'idée ressort des tiroirs à intervalles réguliers, mais la crise lui donne plus de consistance: faut-il, comme le souhaite le nouveau président de la LFP Vincent Labrune, prêt à "ouvrir le débat", réduire le championnat de France à dix-huit clubs?

 

La principale justification avancée pour cette réforme est la recherche d'une amélioration de la "compétitivité" des clubs français. On pourrait entendre ce terme au sens sportif (resserrer l'élite pour en hausser le niveau), mais il résonne surtout au sens économique.

 

 

 

 

Car les motivations premières sont plus prosaïques, et ce sont essentiellement celles des gros clubs: moins de parts, c'est plus de gâteau pour chacun. D'autant que ce rétrécissement s'accompagnerait d'une diminution du nombre de relégations – probablement à deux, et pas forcément directes.

 

Un leitmotiv des réformateurs est en effet de "rassurer les investisseurs", qui hésitent en raison du risque sportif, en l'occurrence celui d'une relégation. Vieille contradiction entre la logique économique et la logique sportive, qui a conduit à une constante réduction de l'incertitude des résultats.

 

Une Ligue 1 à dix-huit clubs figurait dans notre Manifeste de 2003 (avec la suppression de la Coupe de la Ligue), mais notre souci premier était de réduire l'épuisement des joueurs, les risques de dopage et la saturation des calendriers et des écrans.

 

Et puis, nous imaginions quatre accessions-relégations pour créer une dynamique entre les deux échelons, favoriser les projets sportifs ambitieux et éviter qu'une descente en Ligue 2 ne soit un désastre. Tout le contraire d'un programme consistant à sécuriser les maintiens dans l'élite.

 

Même si Vincent Labrune admet une surabondance de matches et de compétitions en Europe et prétend vouloir "retrouver de l'incertitude", son "en même temps" très macroniste laisse peu de doutes: il faut "faire passer un cap aux plus gros clubs" et "en même temps, il faut chercher à renforcer les plus petits".

 

Sur le plan sportif, au-delà de meilleures conditions de récupération et de préparation, une Ligue 1 à dix-huit présente en théorie quelques avantages: une hausse du niveau moyen, un ventre mou amoindri, plus d'adversité pour les meilleures équipes. Mais, dans ces années 2020, c'est surtout un projet politique.

 

Dans le package qui se dessine, il y a en effet "la création d'une filiale commerciale qui gère directement les droits de nos championnats" (sur le modèle de la Premier League), et la volonté de donner encore plus de pouvoir aux clubs puissants (sur le modèle du Project Big Picture de la Premier League).

 

Didier Deschamps en a résumé la philosophie: "Ça va dans le sens de l'élite". Il soutient le projet, peut-être contre son camp: le grand chambardement des calendriers qui s'annonce a une victime déjà désignée, le football de sélections.

 

La Ligue 1 à dix-huit serait une bonne idée dans un autre contexte. Dans celui-ci, a-t-elle une chance de servir l'intérêt collectif plutôt que des intérêts particuliers?
 

Réactions

  • Bernard Diogène le 10/11/2020 à 10h32
    En effet, ça revient souvent : la LFP veut "rassurer les investisseurs"... de Ligue 1, sous-entendu. Si vous investissez en Ligue 2, ou plus bas, circulez.
    Le Jean-Michel Aulas de 2020 tiendrait-il ce discours au Jean-Michel Aulas de 1987, lorsqu'il a repris l'OL en 2ème division ? (JMA est ici cité en exemple, ce n'est pas pour le viser plus que d'autres)

  • Metzallica le 10/11/2020 à 10h48
    Je vois souvent que le foot de sélection serait menacé, mais de ce que j'en vois, au contraire il n'a jamais eu autant de place, non?
    Des fenêtres de 10 jours, 3 matchs, ça n'existait pas il y a quelques années en arrière, non?

  • Espinas le 10/11/2020 à 10h53
    Bernard Diogène
    aujourd'hui à 10h32
    En effet, ça revient souvent : la LFP veut "rassurer les investisseurs"... de Ligue 1, sous-entendu. Si vous investissez en Ligue 2, ou plus bas, circulez.
    Le Jean-Michel Aulas de 2020 tiendrait-il ce discours au Jean-Michel Aulas de 1987, lorsqu'il a repris l'OL en 2ème division ? (JMA est ici cité en exemple, ce n'est pas pour le viser plus que d'autres)
    ----
    C'était un cas assez particulier l'OL de 1987, l'opportunité de racheter l'unique club pro de la deuxième agglomération française pour une mise de départ très faible vu sa situation sportive.

  • Espinas le 10/11/2020 à 10h56
    Pour les sélections, on a à la fois l'éclatement de l'URSS et de la Yougoslavie qui ont augmenté le nombre de pays en Europe et l'appétit financier de la FIFA et de l'UEFA qui ont quasi doublé le nombre de participants aux coupes du monde et euros par rapport aux années 90, ont ajouté des coupes des confédérations et ligue des nations pour vendre des droits TV.

  • Jamel Attal le 10/11/2020 à 11h21
    @Metzallica
    La saison en cours est exceptionnelle, l'UEFA voulant maintenir sa Ligue des nations dans un calendrier resserré et assurer suffisamment de matches aux fédérations.

    Mais, sur le long terme, des créneaux ont sauté (ceux des matches amicaux d'août et février), la durée des rassemblements a été réduite et les matches "avancés" (au mardi et au vendredi par exemple) ce qui réduit les temps de récupération et de préparation des sélections au profit des clubs – les premières ayant également moins de rencontres à disputer dans les mois précédant les phases finales.

    D'une manière générale, l'augmentation du nombre de fédérations affiliées à l'UEFA n'a fait que renforcer les tensions, les calendriers étant devenu le terrain d'un rapport de forces entre clubs et sélections, entre UEFA et FIFA, etc.

    Au-delà de la question des calendriers, la dévaluation du football de sélections passe aussi par l'épuisement et le déficit de motivation des internationaux (notons que les stars ont fort peu brillé lors des derniers tournois), sur-sollicités par leurs clubs.

    Ces derniers, comme on le voit en ce moment avec les Bleus, sont de plus en plus réticents à libérer leurs joueurs, y mettent des conditions ou négocient avec les staffs des équipes nationales.

    Enfin, on est frappé par l'ampleur des campagnes de dénigrement du foot de sélection, avec de complices plus ou moins conscients qui soupirent à chaque trêve internationale et déplorent la qualité du spectacle ou le niveau de jeu, sans trop se demander quelles en sont les causes… Ce n'est pas la moindre des victoires des gros clubs dans leur quête de suprématie sur le football contemporain.

  • dugamaniac le 10/11/2020 à 12h52
    On raisonne beaucoup élite, y compris sur le prétendu surménage des joueurs pros.

    Mais le nombre de matchs moyens d'un joueur de ligue 1, on est certain qu'il a beaucoup augmenté?
    Un international du PSG, c'est pas la moyenne des joueurs.
    Le joueur de Dijon il va jouer 40 matchs max dans l'année, et en moyenne on doit être plus près de 25-30. Par an, ça devient peu impressionnant.

    On pourrait aussi limiter réglementairement le nombre de matchs annuels d'un joueur en club et ça obligerait les coachs à gérer leur effectif, ça fait aussi parti du jeu.
    Tuchel (et les spectateurs et télés) veut tout le temps mettre Mbappe et Neymar et avoir Sarabia et Icardi (qui seraient partout ailleurs titulaire) au cas où.

    L'élite joue beaucoup mais tous les autres pas tellement.


  • El Mata Mord le 10/11/2020 à 13h01
    J'en reviens à mon dada :
    - le national devient un championnat professionnel, abandonne son statut bâtard entre presque pro et plus vraiment amateur et s'appelle la L3 ;
    - les L1, L2 et L3 passent à 16 clubs chacun soit 48 clubs professionnels (au lieu des environ 43 actuellement) ;
    - les droits TV se répartissent sur les 3 championnats et la marche entre chaque niveau devient moins haute d'un point de vue financier ;
    - même avec 20% de match en moins et - imaginons - 20 % de droits TV en moins au total, si on maintient la répartition actuelle - et notamment les 50% de parts égales du gâteau - chaque club conservera le même montant qu'actuellement ;
    - les 4 matches à domicile (et les rentrées financières qui vont avec) seront compensés par un effectif moindre en quantité (au moins 3 joueurs par club) ; on peut aussi tabler sur un meilleur remplissage moyen du stade lors des 15 rencontres restantes ;

  • Metzallica le 10/11/2020 à 13h32
    Jamel Attal
    aujourd'hui à 11h21

    Merci des précisions. En effet j'ai probablement sous-estimé le fait qu'on a démarré en retard cette année.
    Mais cette Ligue des Nations est en effet de trop. Et c'est vrai que rajouter des matchs a un effet similaire à celui de la coupe de la ligue: une fatigue du spectateur ("encore des matchs des bleus") liée à un manque d'enjeu et un turnover nécessaire qui rend les matchs inintéressants.

  • Knacklexander Vencel le 10/11/2020 à 17h23
    Chaque fois que la Ligue 1 se ridicule en Coupe d'Europe, on nous ressort l'idée d'un resserrement de l'élite
    Le seul intérêt et le seul objectif de cette idée c'est de sécurisé les places en L1 des plus gros clubs et des clubs historiques.
    C'est juste la continuité de la mise en place des barrages.


    La L1 à 18, on a déjà connu entre 1998 et 2020.

    Bilan en C1 : 1 club qui atteint les 1/4 de finale sur ces 5 saisons (Monaco, demi-finaliste en 97/98). Sans doute que c'est la suppression des 4 matchs contre Caen et Nancy (17 et 18ème l'année précédente) qui a permis cette performance, à moins que ce soit simplement la qualité de l'effectif monégasque (Barthez, Henry, Trezeguet, Ikpeba, Djetou, Lamouchi, Sagnol, Benarbia...) ?

    Bilan en C3 : malgré un contexte très favorable avec des matchs aller/retours, pas de reversement de la C1 vers la C3 et une abondance de clubs français grâce à la coupe Intertoto (7 clubs français en C3 en 97/98!), le résultat c'est une finale de C3 pour l'OM en 99 (avec Blanc)et deux pauvres 1/4 pour Lens et Auxerre.

    Bref, si on veut améliorer les performance françaises en Coupe d'Europe, il faut pas faire une L1 à 18 clubs, il faut remettre la Coupe Intertoto.


  • Espinas le 10/11/2020 à 19h04
    C'est une demi pour Lens en 2000.

    Il y avait l'ignoble C1 à deux phases de poules au début des années 2000, qui n'a pas aidé nos clubs, avant son abolition en 2004 et la finale de Monaco.

La revue des Cahiers du football