Matches à huis clos : un décor à l’envers
Une Balle dans le pied – À l’heure où s’achève la saison et où les espaces publics rouvrent, on est allé vivre au Parc des Princes un des derniers – on l’espère – matches du temps de la pandémie.
Était-il bien utile, en bénéficiant du passe-droit de la carte de presse, d'assister à l'un des matches à huis clos de cette longue séquence épidémique, dans le but d'appréhender cette expérience dont le téléspectateur a déjà une idée devant les retransmissions ? Constater l'absence, mesurer le vide, écouter le silence, cela n'a a priori pas grand sens.
C'est en tout cas s'infliger une expérience que l'on savait d'emblée déprimante, hors éventuel sentiment d'être privilégié, parmi les quelques dizaines de journalistes accrédités pour voir évoluer, sur la pelouse du Parc des Princes, une attaque Neymar-Mbappé-Di Maria qui a facilement pris la mesure du Stade de Reims, dimanche soir.
La mesure du vide, c'est ce qui frappe d'abord, l'absurde surdimensionnement d'un stade de 48.000 places dressant ses immenses gradins pour accueillir une population qui tiendrait dans deux bus. Le spectre de « stades studios » a un peu plané ces derniers mois dans un football sans public, mais il est resté de l'ordre de la science-fiction et les clubs n'ont pas changé de scène. (…)