Mercato, père protestant
Le mercato est clos, ses derniers jours ont quelque peu précipité les mouvements. Pas toujours dans le sens de renforts de prestige, et souvent sous forme de dégraissages express, pour cause de masse salariale excessive ou de dépassement des quotas de joueurs hors communauté.
Pour résumer, on peut classer les mouvements en quelques catégories distinctes.
Arrivées marquantes
Panucci (ASM), Vampeta et Ronaldinho -en différé- (PSG), Vairelles (Girondins), Stankovic (OM).
Soldes après échec
Marcelinho, Adriano, Dabo, Turdo, Belloso, Haas, Barkero…
Nouveaux paris
Skoro, Bernardi (OM), Caçapa (OL), Patino, Raducioiu (ASM), Pochettino, Arteta, de Lucas (PSG), Benchenaa (Rennes), Congo (TFC).
Vieux paris
Loko (OL), Pedros (TFC).
Retours au bercail ou en France
Ismaël (Strasbourg), Domi, Madar (PSG), Di Rocco (ASSE), Roy (Troyes).
Dépannages
Chabbert (Metz), Hamel (RCL), Hemdani (OM), Lang (Metz), Paisley (Rennes), Di Tommaso (Sedan).
Expédiés
Issa, Ingesson (OM), El Karkouri (PSG).
Monnaie d'échange
Dalmat.
Séparations pour incompatibilité d'humeur
Schemmel, Boffin (Metz)…
Fuites
Contreras, Levytsky, Luiz Alberto, Toshack, Mondragon (?).
Transfert mystère
Allan Petitjean, de Beauvais à Sedan.
N'ont pas participé, ou si peu
Bastia, Lille, Auxerre, Sedan, Guingamp.
N'a pas sauté
Puel.
N'ont pas trouvé la sortie
Gallas, Leroy.
Il n'y a pas de surprise à constater que les clubs actuellement les mieux portants sont restés très discrets, tandis qu'à l'inverse les "trois gros", Marseille, Paris et Monaco se sont considérablement activés. À ce stade, on ne sait plus s'il s'agit de trouver des solutions immédiates pour sortir du marasme, ou s'il n'est plus question que de préparer la prochaine saison, et de sauver les meubles de celle qui court.
Le PSG s'illustre encore par la cohérence de sa politique à l'égard des jeunes issus de son centre de formation, dont il espère tant pour son image, avec les départs de Paisley, Hiroux et Abriel. Même si les deux derniers ont été prêtés, reviendront-ils? Et dans ce cas à quel prix Paris devra racheter une nouvelle fois son centre de formation? Fernandez semblé décidé à importer une partie de la Liga, il s'est même fait prêter des jeunes pour les tester ou les aguerrir. Cela ressemble à une prestation de service au profit de l'Espanol et du FC Barcelone. Les grands clubs vont-ils sous-traiter la formation "supérieure" des espoirs? En tout cas le nouveau coach parisien, bien en place, est désormais pleinement responsable de son recrutement.
Marseille a bien du mal à faire du cash, et est à nouveau contraint de faire des paris sur de quasi-inconnus, avec une marge financière assez limitée. Comme d'habitude, des noms plus ronflants ont circulé, mais aucun n'est arrivé. Clemente conserve en outre dans l'effectif les deux mutinés de l'hiver, Gallas et Leroy, que la clôture du mercato va rendre probablement plus conciliants.
Monaco n'a probablement pas dégraissé autant que les dirigeants l'auraient souhaité, pour renouveler un effectif en lequel ils ne croient plus vraiment. Ils espèrent retrouver en Panucci expérience et combativité, relancer Raducioiu et avoir eu le nez creux pour Patino, préféré à Lebœuf qui pète un scandale. C'est une impression ou Campora s'en prend chaque année un peu plus dans la gueule?
Autres enseignements: Il n'y a pas eu de pillage de nos espoirs ou de nos vedettes lors du marché hivernal, comme de nombreux supporters le craignaient pour les clubs les plus exposés, comme Lille ou Sedan. Le ralentissement des échanges et la prudence des clubs (observés dans les principaux championnats) s'explique aussi par les incertitudes sur la réforme du système des transferts, qui aura pour conséquence vraisemblable l'effondrement de la bulle financière. Les clubs hésitent alors à investir lourdement dans des placements libellés en monnaie de singe.
On retiendra aussi de la période la continuation de trajectoires qui paraissent presque dramatiques par leur incohérence. Dabo et Dalmat, qui se retrouveront dans le Calcio, illustrent quelles étranges carrières peuvent avoir ces espoirs que les grands clubs se sont arrachés trop tôt, et qui ont déjà connu quatre ou cinq formations sans jamais s'imposer.
Bref, le mercato est fini, vous pouvez décoller et recoller vos vignettes Panini aux bons emplacements, en espérant que vous avez utilisé de la colle repositionnable.