OM : retour à la case nouveau départ
Après une saison riche en émotions et en promesses, l'OM de Rudi Garcia va reprendre la compétition avec des attentes élevées, et quelques atouts pour y répondre.
L’attente a été longue, heureusement compensée par un été mondial heureux. La Ligue 1 reprend ses droits dans quelques jours et avec elle, l’une des équipes les plus en vue la saison dernière, l’Olympique de Marseille. Si le club n’a ni remporté l’Europa League, ni décroché une place en Ligue des champions, il est dans les temps prévus par la nouvelle direction – la C1 n’étant pas un objectif avoué par la direction.
Surtout, la dose d’émotions procurées en 2017/18 est unique et fait que peu de supporters de l’OM échangeraient aujourd’hui leur place, peut-être parce que l’important est le chemin, pas la destination… L'aventure a provoqué une réelle impatience, afin de voir si cette équipe peut progresser et continuer sur sa lancée.
photo OM.net
Un effectif revu
Cette évolution est cependant tributaire de la sanction récente de l’UEFA, qui pourrait valoir un an de suspension des compétitions européennes en cas de nouveau manquement durant les deux prochaines saisons. Ce serait un vrai coup de frein à la progression de l’équipe qui cherche encore de l’attractivité et à se renforcer à certains postes clés. Le dossier de l’attaquant est ouvert depuis la fin de la saison dernière. La piste Balotelli s’étire en longueur, tandis que celle menant à Giroud n'est qu'au stade de la rumeur – elle y est souvent restée par le passé.
Valère Germain pourra jouer les utilités sur les côtés, comme en match de préparation. Mais sa préférence est devant et il faudra probablement un renfort dans le couloir, une alternative à Lucas Ocampos et à Florian Thauvin, tous deux auteurs d’une saison 2017/18 très satisfaisante. Idem pour Bouna Sarr, réelle révélation en tant qu’arrière droit, ce poste étant probablement celui où il y a le plus de garanties. À gauche, Jordan Amavi connaît un creux depuis le début d’année 2018 et a commis quelques erreurs fâcheuses face au Betis Séville en amical. Christopher Rocchia a récemment signé son premier contrat professionnel et il sera intéressant de suivre ce qui va se passer à ce poste.
Le recrutement de Duje Caleta-Car va probablement redistribuer les cartes en défense centrale. Doria est parti au Mexique et Rolando a prolongé d’un an. Le taulier semble être Adil Rami, le second poste se disputera aussi avec Boubacar Kamara qui a montré de vraies promesses et une jolie maturité la saison dernière.
Les solutions paraissent en tout cas suffisantes pour permettre à Luiz Gustavo de retrouver sa place au milieu de terrain, là où il équilibre le plus l’équipe par son expérience, son intelligence et sa maîtrise technique. Un renfort dans ce secteur serait peut-être bienvenu, pour éviter d’avoir à trop redistribuer les cartes et compter sur la polyvalence de certains.
Nouvelle saison, nouvelle histoire?
La versatilité des profils et des formations a tout de même été l’un des enseignements de l’an dernier. Si le premier essai face à Monaco a été un désastre (défaite 1-6), Rudi Garcia a pu compter quelques fois sur un système à trois défenseurs, notamment au retour face à Leipzig. Le coach olympien s’est surtout appuyé sur un 4-2-3-1 bien rodé, dans lequel Florian Thauvin s’est totalement épanoui et Dimitri Payet a progressivement retrouvé un vrai rendement, jusqu’à la blessure de fin de saison.
Les deux joueurs ont été les symboles d’une saison longue et éreintante, mais l’OM se prépare peut-être à un nouvel exercice d’endurance. Au moins s'épargnera-t-il les deux tours estivaux de qualification à la phase de poules de l’Europa League. Surtout, il faut espérer que de nouveaux renforts et une préparation adaptée pour ses trois champions du monde lui permettront de gagner en fraîcheur: il faudra veiller à ne pas prendre trop de retard.
Pour passer un nouveau cap, l'OM devra améliorer sa gestion des grands rendez-vous. Aussi bien dans la communication, qui a pu paraître maladroite, qu'au travers de victoires contre des équipes plus fortes. L’intensité mise contre Paris et Monaco au Vélodrome a été une belle promesse et un signe de progrès par rapport aux années précédentes, mais elle s’est révélée insuffisante (nuls 2-2). L’OM devra aussi réduire son taux d'erreurs, et par exemple éviter de renouveler sa seconde période contre Lyon – son faux-pas le plus préjudiciable.
Le club a du chemin à parcourir et une bonne base pour avancer, fort de son expérience collective et émotionnelle d’une saison 2017/18 parmi les meilleures de ces vingt dernières années. Une excitation similaire avait été ressentie à l’orée de la deuxième année de Marcelo Bielsa, avant de connaître le retournement dramatique que l’on sait. Mais les conditions sont bien différentes d’alors: les joueurs cadres sont encore dans l’effectif, le coach est mieux installé dans ses fonctions et la direction semble patiente et encline à faire grandir un club dont les fondations sont désormais plus solides.