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Un jour, le ridicule les tuera

Le "boycott sportif" des dirigeants marseillais a achevé de faire de l'affiche PSG-OM une mascarade sans intérêt. À force de jouer avec le feu, les deux clubs vont finir par se réduire en cendres.
Auteur : Étienne Melvec le 6 Mars 2006

 

Achevée par un 0-0 que l'on peut trouver retentissant si l'on apprécie le comique  burlesque, la folle semaine de l'OM et du PSG a alimenté la chronique à défaut de la légende. Dans les heures précédant ce désormais fameux PSG-OM, Pape Diouf s'est offusqué du fait que personne n'ait pris au sérieux les menaces de boycott émises quelques jours plus tôt... Il faut dire qu'en dépit des précédents, peu d'amateurs de foot pouvaient croire qu'on en arrive à une telle extrémité, pour des raisons qui sont apparues à la fois embrouillées, contradictoires et en partie masquées pour ce qui est de leurs vraies motivations. De quels intérêts cette rencontre a-t-elle été l'otage?


Un revirement difficile à expliquer
À partir du moment où l'OM n'avait pas contesté les conditions d'organisation du match et les dispositions de sécurité (les mêmes que celles de la saison précédente), ni la reconduction tacite du gentlemen's agreement limitant à mille les places offertes aux supporters visiteurs (accord en vigueur depuis plusieurs saisons et qui s'est appliqué au Vélodrome lors du match aller), ses dirigeants ont eu du mal à justifier leur revirement autrement que par des facteurs internes au club provençal.
La chronologie de la semaine souligne l'intervention des groupes de supporters et leur exigence subite de places supplémentaires, ceux-ci s'étant subitement rappelés le droit (prévu par la Ligue) de porter à 2000 la capacité de la tribune "visiteurs" du Parc des Princes. Cette exigence a été encouragée par La Provence, qui a notamment souligné que la réponse de Jean-Philippe d'Hallivillée – responsable sécurité du PSG, évoquant une demande trop tardive – ne se référait à aucun point de règlement (L'Équipe, 04/03).

Le pressing des associations de supporters s'est alors renforcé sur le staff phocéen, lequel a pu ensuite dénoncer à bon compte la vente par le PSG des places situées dans la partie supérieure de la tribune. Une démarche qui apparaît mercantile et fort peu judicieuse dans le contexte, même si les choses s'étaient également déroulée de cette façon la saison passée.


Peur sur la ville
En invoquant des raisons à géométrie très variable et en s'embrouillant dans le nombre de places supplémentaires demandées et accordées, le président de l'OM a trahi son propre empêtrement, les questions de sécurité n'étant manifestement pas le seul mobile. Même si Pape Diouf a agité la nécessité de protéger les supporters marseillais, son fil rouge a plutôt semblé s'enrouler autour du "respect" dû à ceux-ci, l'équipe première ne pouvant se déplacer sans eux, selon lui.

Le dispositif ayant cependant été le même la saison passée, il en a été réduit à tenir un discours imprégné d'une dramatisation très sarkozyste sur les conditions qui se seraient aggravées, et qui auraient fait planer la menace d'un danger infiniment plus grand. L'évocation récurrente de la grave blessure d'un supporter marseillais, survenue en 2002 à la suite d'un jet de siège, était pourtant sans objet, la partie basse étant désormais protégée par une couverture composée d'une partie en plexiglas et d'un filet. Plus emphatiques encore, les craintes affichées d'un nouveau "Furiani" ou d'éventuels décès lui ont permis de se réfugier derrière un sens des responsabilités qu'il serait le seul à exercer. Comme si les risques liés aux violences dans les stades ou le caractère malsain des PSG-OM dataient de mercredi dernier...
La confusion du discours présidentiel a surtout paru indiquer l'impossibilité de dire tous les tenants et aboutissants de la décision.


Diouf dans la fosse
On pensait pourtant qu'avec Pape Diouf, l'Olympique de Marseille était enfin dirigé par une personnalité rationnelle et peu sujette aux crises de démagogie – n'ayant pas besoin d'assurer sa légitimité en excitant le peuple phocéen. Cet épisode semble malheureusement indiquer que la paix sociale constatée depuis le début de la saison, en dépit d'une entame catastrophique et d'un parcours accidenté, a fait et fait encore l'objet de tractations dans lesquelles les associations de supporters pèsent de tout leur poids. Au point d'avoir imposé des solutions absurdes à une non-crise?
En dépit de l'incongruité de ce "boycott sportif", les porte-parole des associations ont exprimé leur satisfaction dans des termes manifestant leur "osmose" avec les dirigeants, une conception infantile de "l'honneur" et un victimisme classique. "On a bien vu qu'autant la fédération que le PSG, que Canal+, tout le monde était anti-marseillais", a ainsi déclaré Christian Cataldo, président des Dodgers, sur le site officiel de l'OM, tandis que Rachid Zeroual évoquait presque explicitement le pacte passé avec ses interlocuteurs (1).

On peut d'ailleurs se demander si ces représentants n'ont pas très largement excédé leurs prérogatives en parlant au nom de tous les supporters du club. Si, au décompte final, l'OM passe à un ou deux points d'une qualification européenne, les fins stratèges qui ont choisi, à quelques journées de la fin du championnat, de ne pas jouer la victoire à Paris contre une équipe en plein doute, pourraient faire les frais d'un retour de bâton.


Coup de dés gagnant
Mais avec ce match nul arraché par les jeunes, l'opération est bénéficiaire pour l'OM, du moins pour le moment. José Anigo qui s'était pourtant juré de rester loin des caméras, a pu affirmer sur Canal+ que ce résultat "donnait raison" aux dirigeants, évoquant même un être supérieur dans le ciel, responsable de cette justice immanente... Ce paradoxal exploit comblera d'aise une grande partie des supporters, enclins à renouer avec la mythologie des "minots" et avec les vertus transcendantales du maillot blanc

Alors que la position prise par Pape Diouf risquait d'offrir à ses opposants internes l'occasion de le fragiliser et de remettre en cause, sur un seul coup foireux, une stabilité durement acquise et encore fragile, il sort renforcé et obtient une sorte d'union sacrée – sur des bases pourtant douteuses. En choisissant de jouer sur de vieux ressorts, il prend le risque de les voir se retourner contre lui, un jour ou l'autre, quand il s'agira de récolter la tempête.


Il reste que le spectacle offert avant et pendant le match n'a pas vraiment embelli l'image de la Ligue 1, ni celle de l'OM et du PSG (ce dernier faisant surtout les frais de sa contre-performance). S'il s'agissait de remettre en scène une opposition entre Marseille et Paris, de l'entretenir à coups d'opérations démagogiques et d'attiser les haines, c'est très réussi, et c'est la preuve que le foot hexagonal aura bien du mal à sortir de la rivalité – pourtant préfabriquée au début des années 90 – entre ses deux gros clubs.
Quoiqu'une porte de sortie existe: le jour viendra où à force de s'être ridiculisés tout en s'étant montrés incapables de remporter des titres, le PSG et l'OM n'intéresseront plus qu'une fraction de supporters nostalgiques. Car au-delà d'un manque flagrant de respect pour la compétition, les spectateurs, téléspectateurs et le diffuseur, les témoins de cette galéjade ne peuvent qu'être partagés qu'entre le dégoût, la pitié ou l'hilarité... Avant que l'indifférence ne finisse par l'emporter.


(1) "Ils ont été solidaires avec nous jusqu'au bout. Maintenant on se doit de leur renvoyer l'ascenseur et on est dans l'honneur de leur rendre l'hommage qu'ils ont pu nous rendre. On va tenir nos troupes à Marseille pour ne pas qu'il y ait d'incidents et pour être solidaire de la démarche dans laquelle le club est resté, c'est-à-dire sur l'insécurité des supporters".

Réactions

  • 5ylV@iN le 06/03/2006 à 13h07
    L'article le plus interessant sur cette histoire bizarre, on recoupe des faits, on pose des questions et on emet des hypothèses. Du journalisme quoi. Le ton était aussi critique quand c'était Luis Fernandez qui déterrait la hache de guerre...

    Pour ajouter un pavé dans la mare, je trouve que les dirigeants du PSG ont fait preuve d'un certain sens diplomatique dans cette histoire. En refusant d'envinimer le débat et en n'avançant pas cette affaire pour excuser leur contre-performance (pas plus que l'ammoniac à l'aller d'ailleurs).

  • davidoff le 06/03/2006 à 13h18
    Il me semble quand même que l'on pas entendu grand monde pour remettre diouf à sa place, où t'as vu que tu n'envoies pas l'équipe une parce que la sécurité des supps ne serait pas assurée? Au fond ces deux clubs se ressemblent, des dirigeants incompétants, des équipes indigentes...c'est lamentable


    Moi je plaide pour que C+ s'en aille, le passif est en train de submerger l'actif

  • thibs le 06/03/2006 à 13h18
    Moi tout ça me fait penser à cette phrase bien connue de Bill Shankly: "Some people believe that football is a matter of life and death. I am very disappointed with that attitude, it is much, much more important than that!"

  • Larry Poste le 06/03/2006 à 14h04

    Dans le Nord aussi, on s'indigne du camouflet de la veille, bien que le résultat arrange grandement les intérêts sportifs du losc, mais pour le plaisir, entame de l'édito du jour de "la Voix des sports"

    "On sait pourquoi la France n’a pas obtenu les Jeux olympiques 2012. Le CIO a bien eu raison de ne pas accorder la plus prestigieuse des compétitions sportives à un pays qui n’est même pas capable d’organiser convenablement dans sa capitale ce qu’on appelle le grand classique de son championnat de football…"

    La conclusion est la même que celle titrée par l'article.

  • Di Meco le 06/03/2006 à 14h19
    Ce qui me paraît dommage dans cet article, c'est qu'il nous amène à une conclusion qui relève de la pure spéculation : lassés par le comportement ridicule de leurs dirigeants, les supporters de Marseille et de Paris finiront par se détacher de leurs clubs respectifs. S'agit il d'une prophétie, d'un voeu pieux ou d'un avertissement ? On aurait aimé que le rédacteur précise l'orientation de son propos.
    Pour ma part je n'imagine pas que la décision de Diouf, qu'on l' approuve ou qu'on la déplore, ait beaucoup de poids dans l'attachement à leur club des supporters marseillais : l'incident est (enfin) clos, on passe au prochain match de l'OM. Ceux qui n'ont toujours pas digéré le départ de Drogba pourraient sans doute témoigner du peu de cas qu'ils font de ce genre d'événement en comparaison de la gestion de l'effectif et des résultats de leur équipe.
    Il me paraît d'ailleurs paradoxal de donner tant d'importance à la décision de Pape Diouf ("...qu'on en arrive à une telle extrémité","De quels intérêts cette rencontre a-t-elle été l'otage?" : admirons au passage les poncifs si souvent reprochés aux autres média) tout en considèrant cette affiche comme un événement monté de toutes pièces par les média, Canal+ en tête. A ce propos il me semble que la valeur d'un match ou d'une compétition, quels qu'ils soient, repose de toute façon en grande partie sur celle que les media (en particulier la TV) et les spectateurs veulent bien lui accorder (la coupe de l'UEFA par exemple).
    Comme le rappelle une brève, de toute façon, ce n'est qu'un 0-0 de plus.

  • houbahouba le 06/03/2006 à 14h21
    On peut parier que cet article dépassera le record de réactions, non ?

    Il me semble que l'attitude de l'OM était disproportionnée par rapport aux griefs à adresser au PSG. Est-ce que le contexte parisien était plus pacifique l'an passé ? N'y avait-il pas déjà des tensions entre supporteurs, et même vis-à-vis de la direction du club ?

    Et pourtant les mesures de sécurité étaient identiques avec des Parisiens situés au-dessus de la zone des Marseillais.
    On peut donc s'interroger sur les vraies motivations de Diouf pour ne pas envoyer son équipe 1ère : préserver les joueurs avant l'UEFA, montrer ultra marseillais qu'on les remercie pour la paix sociale, valoriser les "minots" afin de mieux vendre les professionnels intransférables (comme l'était Drogba) car la relève est prête ?

    Agiter le triste fantôme de Furiani et la malheureuse victime de 2002 était aussi un argument prévisible pour justifier un besoin de sécurité.

    Une nouvelle fois, le "classico" s'est révélé un sommet de démagogie, de mauvaise volonté et de stupidité. Tous les ans, on sait qu'il y aura un OM-PSG et un PSG-OM, tous les ans les relations houleuses occultent le football.

    En fait, Diouf a trouvé la solution ; ne plus avoir de supporteurs à Paris, envoyer une équipe bis ou ter qui de toutes façons montrera autant de football que l'équipe première car on sait bien que depuis longtemps l'enjeu sportif reste limité tellement ces 2 grands clubs n'ont courent après leur grandeur passée (hélas)…

    Et pour couper court à toutes réactions vindicatives, je précise qui je suis (et je le reste) supporteur du PSG, encore abonné l'an dernier, très énervé par le résultat d'hier mais que néanmoins la seule bouffée d'air frais de cette semaine nauséabonde est venue, selon moi, de la joie de gamins qui ont rêver 90' qu'ils étaient devenus grands.

    J'aurais aimé que cet air frais vienne des couleurs parisiennes.

    PS : présent la veille au Stade de France pour le rugby, j'osais à peine avouer que j'étais footeux…

  • houbahouba le 06/03/2006 à 14h25
    "ont rêvé"...désolé

    je précise aussi que le ; n'est pas un smiley involontaire mais "point-virgule" célèbre carbaret parisien où débute les comiques (parfait pour un PSG - OM, non ?) et accessoirement signe de ponctuation un peu désuet !!!!

  • houbahouba le 06/03/2006 à 14h25
    "ont rêvé"...désolé

    je précise aussi que le ; n'est pas un smiley involontaire mais "point-virgule" célèbre carbaret parisien où débute les comiques (parfait pour un PSG - OM, non ?) et accessoirement signe de ponctuation un peu désuet !!!!

  • lyonnais le 06/03/2006 à 14h48
    Diouf n'a cherché là selon moi qu'un moyen
    de rendre aux parisiens la monnaie de leur pièce suite à l'affaire de l'ammoniaque de l'aller : au gré des demandes, qu'elles soient liées aux nombres de places puis à la sécurité, la menace de boycott a toujours été présente. Manquait juste la bonne justification pour faire passer les parisiens (et C+, et la LNF,...) pour des salauds.

  • Platdupied le 06/03/2006 à 14h52
    Je plus une totalement la réaction de Francis Dolarhyde - lundi 6 mars 2006 - 10h46

    Je ne comprends pas comment un mec comme Diouf, qui me semble (-ait) posé et avoir la tête froide malgré la pression marseillaise a pu arriver à un tel argumentaire. L'achat de la paix sociale sans doute.
    Je supporte de moins en moins la victimisation et la mauvaise foi de pas mal de supporters marseillais qui s'énervent dès qu'on ne va pas dans leur sens (comme je supporte de moins en moins la violence de certains supporters psgistes).
    Bref, une nouvelle tranche de grand guignol qui trouve un écho incompréhensible dans les médias généralistes.

La revue des Cahiers du football