C'est Tapie pour eux
Le foot anticipe déjà sur la mode. Alors que Daft Punk ressort son Albator, Mirwais sa Taxi Girl, des icônes bien représentatives des années 80, voici que nos amis dirigeants du football français fêtent le retour des années 90.
Auteur : Carmine Parten Kirchen
le 29 Mars 2001
Le foot anticipe déjà sur la mode. Alors que Daft Punk ressort son Albator, Mirwais sa Taxi Girl, des icônes bien représentatives des années 80, voici que nos amis dirigeants du football français fêtent le retour des années 90.
Le PSG a ouvert la marche (si je puis m'exprimer ainsi) en ramenant Fernandez à bon port. C'est maintenant l'OM qui menace d'offrir une nouvelle ère Tapie à ses supporters fortement nostalgiques. A croire que le football ne sait pas avancer sans reculer.
Ce genre d'opération "séduction" n'est pas nouvelle, bien des clubs sont passés par là pour tenter d'éviter la déroute, tout étant toujours envisageable dans les moments de panique. Tout?
Pas forcément. L'ombre pesante de Bernard Tapie sur la vie de l'OM depuis son départ malgré la chute précipitée du club en D2 et son passage derrière les barreaux, laissait flotter un léger souffle de "c'était mieux avant", ou quelques appels du haut parleur de certains groupes de supporters... Mais imaginer sérieusement son retour? Et pourtant...
Ainsi, on reparle du "maître" dans la cité phocéenne, un retour qui signifierait concrètement l'échec de Robert Louis-Dreyfus, ce dernier ayant maintes fois déclaré qu'il n'avait guère besoin d'un Tapie sur son parquet. Mais après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et dans la situation de confusion extrême qui pollue le club, finalement, tout est permis. La réputation déplorable actuelle de l'OM sera délicate à redresser. Ceux qui s'imaginaient que l'OM avait touché le fond du fond à ce sujet se sont trompés, l'OM peut encore aller plus bas. Le retour de Tapie, c'est le retour d'un homme qui fit rêver toute une région, et plus généralement une grande partie de la France, à un prix qu'on ne connaîtra jamais vraiment, avant de priver tout le monde de lumière. Depuis, d'ombre en ombre, Marseille a fini par lasser. Son taux de sympathie auprès des Français a entamé une jolie chute. Même s'il reste le club le plus emblématique (cf les scores d'audience télévisée), la passion a disparu dans pas mal d'endroits en dehors de Marseille. Même ses joueurs font grise mine.
Reprendre le club, même pour un homme d'affaire averti, demeurera toujours un risque énorme. Aujourd'hui, Louis-Dreyfus en paie certainement les conséquences. Obligé de penser à ramener celui qui n'a pas su garder l'image de son club propre (vous remarquerez avec quelle dextérité la rédaction évite tout propos diffamatoire) coûte encore plus cher à son crédit que les 600 millions investis dans le club. Louis-Dreyfus s'est planté. D'absences en incohérences, le chef d'Adidas n'a jamais été à la hauteur d'un club ou seule l'autorité démagogique fait avancer les choses. Quand tout tourne carré, on peut faire n'importe quoi.
Pas mal d'allers-retours par le passé n'ont rien rapporté aux clubs en déroute. Arthur Jorge, puis Luis Fernandez au PSG, Herbin à l'ASSE, Giresse à Toulouse... autant d'exemples malheureux. Quid de Tapie?
On n'a pas fini de voir fleurir dans les forums des doutes sur la validité d'un match marseillais... C'est dans la logique des choses. Mais bon, en attendant, Tapie dément. Ouf.
Attention, en cas de crise à Bordeaux, faire revenir Claude Bez s'avèrera très difficile.