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Jean Vincent, la mémoire neuve

Bibliothèque - La parution d'une biographie qui lui est consacrée est l'occasion de revenir sur le parcours d'un grand nom de l'histoire du foot français.

Auteur : Richard Coudrais le 3 Nov 2023

 

Comme nous l'avions écrit dans L'Abcédaire du FC Nantes en 2016, la mémoire nantaise est injuste envers Jean Vincent. L'homme qui en moins de six ans a donné deux titres de champion supplémentaires (1977 et 1980) au club nantais, une première Coupe de France (1979), un premier parcours européen digne de ce nom (demi-finale de la C2 en 1980), est régulièrement oublié lorsque sont citées les figures du jeu à la nantaise.

Daniel Ollivier avait tenu à réparer cette erreur dans son précédent ouvrage L'Alchimie du jeu à la nantaise (Solar, 2022) en incluant l'ancien international aux 46 sélections parmi les entraîneurs qui ont compté dans l'histoire du FC Nantes, aux côtés du trio majeur composé de José Arribas, Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix.

Un an et demi plus tard, Daniel Ollivier publie un nouvel ouvrage entièrement consacré, cette fois, à l'ancien entraîneur nantais ainsi qu'au joueur qu'il fut. Une biographie riche en détails collectés dans la presse de l'époque et auprès des proches, en mémoire de l'homme disparu il y a dix ans, le 13 août 2013.

Aux côtés de Kopa, Fontaine, Piantoni et Wisnewski

Comme joueur, Jean Vincent a connu l'une des carrières les plus riches du football français. Il fut d'abord le redoutable attaquant des deux plus grands clubs hexagonaux de l'après-guerre, le LOSC (1950-1956) puis le Stade de Reims (1956-1964), ce qui représente pour lui quatre titres de champion et trois Coupes de France, en plus d'une finale de Coupe d'Europe disputée (et perdue) face au Real Madrid.

 

Vincent (en bas à droite) en compagnie de Fontaine, Kopa, Muller et Piantoni, sous le maillot rémois.
Vincent (en bas à droite) en compagnie de Fontaine, Kopa, Muller et Piantoni, sous le maillot rémois.

 

Sur le plan international, Jean Vincent compte 46 sélections en équipe de France, ce qui le classe, à la fin de sa carrière, à la quatrième place des footballeurs français les plus sélectionnés derrière Marche, Jonquet et Mattler. Auteur de 22 buts sous le maillot bleu, il figure longtemps à la deuxième place des meilleurs buteurs de l'histoire des Tricolores derrière l'intouchable Fontaine.

Il reste surtout un héros de l'épopée suédoise de 1958 à l'aile gauche d'un formidable quintet offensif qu'il forme avec Kopa, Fontaine, Piantoni et Wisnewski, 22 buts en six rencontres, dont 13 du seul Fontaine et un de Vincent.

Ailier gauche de formation, Jean Vincent avait l'avantage d'assumer n'importe quel rôle avec un égal bonheur. En Suède, il s'était positionné inter gauche aux côtés de Kopa pour alimenter le trio Wisniewski-Fontaine-Piantoni. La densité d'attaquants de qualité chez les Tricolores l'a souvent poussé à assurer un rôle plus défensif comme inter ou demi.

Il a même disputé sa dernière sélection comme défenseur au marquage de Paul Van Himst à l'occasion d'un Belgique-France perdu 3-0 à Bruxelles. La polyvalence de Jean Vincent était telle qu'il termina une finale de Coupe de France comme gardien de but, son coéquipier Dominique Colonna étant sorti sur blessure.

Le syndrome de la pièce rapportée

En 1964, Jean Vincent s'éloigne du football d'élite pour devenir entraîneur-joueur au Stade Malherbe de Caen, alors en deuxième division. Il poursuit sa carrière de coach à La Chaux-de Fonds, en Suisse, puis à Bastia avant de rejoindre le FC Lorient. En 1976, il est appelé prendre la lourde succession de José Arribas à la tête du FC Nantes, un challenge d'autant plus risqué qu'il prend une place que convoitait Jean-Claude Suaudeau, ancien joueur du club devenu patron du centre de formation.

Très vite, le nouveau coach se démarque en affichant un sourire qui tranche avec le caractère sérieux de son prédécesseur. Sur le terrain, Jean Vincent privilégie l'apport des jeunes au détriment de quelques vedettes (Gadocha, Triantafilos) qui tardent à justifier leur statut.

 

 

S'il a souffert d'un statut de "pièce rapportée" au sein du FC Nantes, son palmarès parle pour lui. Dès sa première saison, il conduit le FC Nantes au titre de champion de France et ne termine ensuite aucune saison au-delà de la deuxième place du classement.

Lorsqu'on évoque à son propos une adaptation difficile à la philosophie du club, on objectera qu'il est l'entraîneur qui a injecté le plus de jeunes du centre de formation en équipe première. Quand on lui reproche quelques options défensives, celles-ci donnent pourtant des résultats sans vraiment dénaturer le sacro-saint "jeu à la nantaise".

Entre Afrique et Bretagne

Son parcours nantais a connu plus de hauts que de bas, mais c'est pourtant les bas qui sont le plus souvent évoqués à son encontre. On rappelle que Suaudeau lui a été imposé comme adjoint lorsque les joueurs semblaient avoir oublié leurs fondamentaux.

Ce n'est toutefois arrivé que deux fois, la première à l'automne 1978 après un piteux match européen perdu à domicile contre Benfica, la deuxième au printemps 1982 lorsque l'équipe peine à se maintenir dans le haut du tableau, une situation qui lui indique qu'il a fait son temps.

Après avoir quitté Nantes, Jean Vincent connaîtra d'autres grandes satisfactions sur le banc. Avec l'équipe du Cameroun lors de la Coupe du monde 1982, dont il sort invaincu, avec Rennes qu'il fait remonter en première division après six saisons de purgatoire, avec le WAC Casablanca qu'il conduit au titre de champion du Maroc avec de jeunes joueurs, à la manière du FC Nantes neuf ans plus tôt.

Si l'on comptait déjà quelques ouvrages sur Kopa, Fontaine et Piantoni, Jean Vincent n'avait pas encore eu le droit à une biographie complète. C'est à ce travail que s'est attelé Daniel Ollivier pour cet ouvrage de plus de 200 pages où, au-delà du joueur et de l'entraîneur, l'auteur s'est également appliqué à décrire l'homme dans toute sa générosité.

 

 

Jean Vincent. La Passion du football, de Daniel Ollivier, préface de Bernard Hiegel, éd. Éric Jamet. 222 pages, 15 euros.

Lire l'interview de l'auteur Daniel Ollivier sur le site La Maison jaune.

Réactions

  • theviking le 07/11/2023 à 00h17
    Merci pour l'article. Sacré parcours, je pensais pas qu'il en avait fait autant.

  • lunatic XV le 22/11/2023 à 10h42
    Comme joueur, la description m'évoque Griezmann... à voir si ce dernier voudrz se frotter aux réalités de la vie de coach. Merci pour l'article en tous cas !

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