Les Bleus azurent à l’Allianz
Pour sa reprise, l'équipe de France a rapporté de Munich un 0-0 entre deux eaux. Neuer a montré sa satisfaction, Areola peut afficher la sienne.
Il ne fallait pas croire que la Ligue des nations allait donner à un match de reprise l'intensité d'un match de compétition. Cette énième compétition pour du beurre ne propose qu'une nouvelle variété de rencontres amicales, tout en appliquant l'élitisation du football de clubs au football de sélections (non sans assurer de nouveaux revenus à l'UEFA). Cet Allemagne-France n'en restait pas moins une affiche de prestige, même si elle a été disputée à sept reprises au cours des six dernières années. Disons qu'elle présentait un enjeu au moins symbolique, entre deux équipes aux parcours croisés depuis la Coupe du monde 2014.
Le spectateur aura dû résister à une première période généralement lénifiante et atteindre l'heure de jeu pour voir l'affrontement s'animer très significativement. Alors qu'ils avaient laissé la possession à leurs adversaires, pour un nombre d'occasions nettes équilibré, les Bleus ont exprimé un peu plus d'ambition au retour des vestiaires. Au cours de la seule 64e minute, Neuer et Areola ont successivement empêché l'ouverture du score. Si par la suite les Tricolores ont encore poussé, leurs hôtes ont connu de belles minutes 70, truffées d'occasions. L'efficacité des attaquants aurait pu faire la différence, mais ce sont bien les gardiens qui ont décidé du résultat final.
Encore équilibrée, l'équipe de France a semblé beaucoup plus proche de la rupture qu'en Russie, et cette fois elle n'a pas réussi ses derniers gestes, ni été efficace sur coups de pied arrêtés. Elle a eu ses bons moments, avec de belles sorties de balle notamment, et elle a fait sentir le danger à une Mannschaft d'abord craintive, mais à ce régime moteur, cela ne pouvait suffire. On a connu de pires lendemains de titre.
Les gars
Si l'on renonçait à toute prudence, on dirait qu'en une soirée, Areola a démenti l'idée que son poste était le seul où le vivier français paraissait faible derrière Lloris. Là où un débutant se serait contenté d'un sans-faute, le Parisien a réalisé deux parades exceptionnelles, face à Reus et Hummels, dans un lot d'une demi-douzaine de tirs repoussés.
Plus sollicitée qu'à l'ordinaire, la charnière a tenu sa surface. Bien placé, Varane a plusieurs fois coupé les trajectoires et il est resté calme dans l'urgence. Moins visible, Umtiti s'est montré solide, avec des efforts bienvenus dans la relance et de précieuses compensations côté gauche.
Pavard est peut-être le champion du monde titulaire qui sera le plus rapidement concurrencé à ce poste qui n'est d'ailleurs pas le sien. Comme en Russie, il a souffert face à un ailier rapide, Werner lui ayant infligé quelques vents. Sérieux le reste du temps, il a fait d'intéressantes percées en trouvant Mbappé.
Hernandez a mieux tenu son couloir, mais il profite d'un meilleur soutien avec Matuidi devant lui. Toujours aussi siméonien dans l'attitude, il passe près de subtiliser un ballon devant Neuer après avoir poursuivi son action (41e).
À 80% de son volume optimal (estimation non contractuelle), Kanté a conservé un impact important sur l'entrejeu. Ses rares incursions dans les trente derniers mètres font regretter qu'il ne vienne pas plus souvent y semer le trouble. Un joli centre pour Giroud (36e).
Par pudeur, on n'estimera pas le degré d'implication de Pogba. Son bilan est en tout cas contrasté, entre jolis nettoyages de ballons et irritantes courses au petit trot. Il alerte Griezmann, d'un râteau, pour une des deux meilleures occasion bleues (64e).
Ce système semble condamner Matuidi à un apport "négatif", qui réside dans sa capacité à se (dé)placer pour gêner la construction adverse. Ses projections ont été trop rares pour rehausser le tableau.
Mbappé a allumé des mèches, qui n'ont pas détonné. De jolis gestes, des passages en beauté, mais les portes se sont refermées devant lui. Il ajuste un coup franc lointain, que Neuer, bien placé, capte sereinement (43e) et plus tard, en bout de course, il rate sa frappe en oubliant l'appel de Dembélé sur sa gauche (69e).
Loin de son agressivité habituelle, Griezmann n'a pas eu une grande influence. Il décoche un tir puissant et placé (64e), mais a globalement trop manqué de justesse pour être décisif.
Une tête puissante entre Hummels et Rüdiger qui oblige Neuer à une détente salvatrice (36e), une Madjer manquée sous la poussée de Boateng (45e+1): Giroud n'a pas débloqué son compteur, mais ces deux occasions sont à son crédit – auquel il faut aussi porter trois têtes défensives (deux sur corners).
Chez les entrants, Dembélé n'a pas effectué les meilleurs choix, tandis que Fekir et Tolisso n'ont fait que de l'intendance en fin de rencontre.
Vu du forum
=>> nima - 21h23
Pourquoi je n'arrive pas à me remettre d'une agression non sanctionnée d'un joueur allemand sur un joueur francais?
=>> lunatic XV - 21h24
Ah mince c’est pas Subasic en face?
=>> Mama, Rama & Papa Yade - 21h29
À chaque faute contre lui, Matuidi prend un regard à mi-chemin entre le lapin dans les phares et le Jacques Santini.
=>> McManaman - 21h46
On n'a toujours pas marqué contre une équipe éliminée au premier tour de la Coupe du monde. Il n'y a plus de petites nations.
=>> Mama, Rama & Papa Yade - 22h09
Kante récupère tout. Il aurait même récupéré après le choc avec Schumacher.
=>> Mevatlav Ekraspeck - 22h12
Enfin de nos jours, c’est plutôt les Schumacher qui ont du mal à récupérer des chocs.
=>> Moravcik dans les prés - 22h34
Rüdiger était en retard, mais légèrement moins que son carton.
=>> Koller et Thil - 22h39
Ça ne fait que 0-0, mais je trouve quand même qu'il y a du mieux par rapport au dernier match.
Le titre est de Mama, Rama & Papa Yade.