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Top 11 : les bourgades les plus improbables en D2

Tout a été dit sur le cas Luzenac. Sauf qu'il fut un temps où la D2 accueillait à bras ouverts tout ce que la France du sport comportait en anomalies géographiques, démographiques et sportives.

Auteur : Mevatlav Ekraspeck le 18 Nov 2014

 

 

Texte initialement posté sur le fil "L2, National, CFA... le championnat des petits" du forum.

 

En 1993/94, la D2 passa de deux poules de 18 clubs (soit 36 équipes) à une seule de 22, ce qui réduit considérablement la possibilité d’intégrer le second échelon national. La réforme du troisième niveau acheva de poser un filtre plus ou moins naturel, qui calibra le profil type des villes pouvant prétendre au professionnalisme. Ajoutez à ça le zèle de la DNCG, et voici comment en quelques années il est devenu impossible pour quelque OVNI footballistique que ce soit de se faire une place, même provisoire, dans le top 40 national.

 

Avant, c’était la grande foire au n’importe quoi. Parmi les six promus annuels de CFA en D2, on pouvait trouver de tout: équipes de patronage de campagne, clubs de sous-préfecture ayant touché un cru de joueurs exceptionnels, patelins de banlieue, vieilles gloires sur le retour…

 

Mettons de côté les banlieusards, appartenant à des agglomérations plus ou moins importantes, et qui ont bénéficié d’un bassin de population propice à créer un vivier de joueurs dans lequel ils se fournissent en joueurs [1]. Ils pourront faire l’objet d’un top 10 ultérieurement, mais c’est avec regret que sont signalées hors-jeu les vaillantes escouades suivantes: Corbeil, Mantes, Melun, Viry-Châtillon, Poissy, Malakoff, Wasquehal, Nœux-Les-Mines, Lucé, Quevilly.

 

Non, ressuscitons des équipes pour qui c’était encore plus invraisemblable d’en arriver là, qui nous ont fait une Luzenac avant l’heure et qui, l’espace de une à trois saisons, se sont fait plaisir en titillant les sommets du football français.

 


RC Ancenis : 1991/92 et 1992/93

Le stade de la Davray a vu défiler Rennes, Angers ou Valenciennes, quand les clones des Lavallois, par leurs couleurs, ont pris racine en D2 au début des années 1990. 7.000 habitants, à l’ombre de la grande métropole nantaise, purent se délecter d’une belle 11e place la première saison, avant de rentrer dans le rang et de descendre à la fin du printemps 1993. Ils sont aujourd’hui en DRH, après avoir déposé le bilan en 1996.

 

 


AFC Creil, 1971/72 et 1972/73

Le club de l’Oise a la chance d’arriver au sommet au moment où la D2 se réforme et passe à l’ère dite "Open": elle n’est plus réservée aux clubs professionnels, et s’ouvre à 48 clubs pour la saison 1970/71. Deuxièmes de leur groupe de CFA, les Creillois intègrent de droit un des trois groupes. Sportivement, c’est un échec: 15e à l’issue de la première saison, ils offrent à leur 30.000 habitants la possibilité de voir Lille ou Lens au Stade vélodrome (et oui, ce n’est pas une exclusivité marseillaise) et d’applaudir les exploits de "Tintin" Triantafilos, futur Vert qui vient avec son club d’alors, l’US Boulogne.

 

Repêché, le club repart pour une saison en 1971/72. Sedan, Lens et Rouen viendront à Creil, qui ne gagnera que 3 matches sur 30 (honte à Mouzon, Mulhouse et Dunkerque) pour 13 points – record de faiblesse qui durera quinze ans. Navigant entre la DH de Picardie et les championnats amateurs nationaux, l’AFC Creil ne reviendra jamais à son niveau d’alors.

 


SO Châtellerault : 1987/88

Les pensionnaires du stade de la Montée rouge accèdent au saint graal presque en même temps que la gloire locale, Mme Édith Cresson. 10 victoires, 7 nuls et 17 défaites plus tard, ils regagnent un troisième niveau pour un seul point. La lutte pour ne pas redescendre fut terrible, puisque sept clubs se tinrent en 2 points. Ils accompagnent dans la charrette le voisin tourangeau, ex-pensionnaire de D1. 

 

 

Bastia et Nîmes viendront dans la Vienne perdre leurs illusions pour la montée, quand Sochaux (qui réalisa avec Paille et consorts une saison historique) et Lyon s’y serviront dans scrupules. Ils ne remettront jamais les pieds en D2, mais ils ratèrent la promotion de peu dans les années 1990. Ils évoluent en CFA2 à ce jour.

 


Le Touquet AC, 1988/89

Deux montées consécutives amènent le club de la Côte dans le groupe A de D2 à l’été 1988. L’ancien club de Gérard Houllier y gagnera cinq matches, se sublimant contre les gros: Nancy, Reims, Rouen et Valenciennes tombent à Paris-Plage, quand Gueugnon cèdera chez lui. Cabanas, Zitelli, Priou ou encore les frères Delamontagne découvriront les charmes certains de la station balnéaire, peu propices au sacrifice footballistique. Ce sera d’ailleurs la seule année de gloire du club du Pas-de-Calais, qui rentrera paisiblement dans le rang pour intégrer de façon durable la DH Nord.

 


SO Merlebach, 1970/71

4e du CFA Est en 1970, le club lorrain est retenu pour reprendre le flambeau de Forbach, qui a mis la clef sous la porte trois ans plus tôt. Le stade de la Belle roche verra passer le LOSC et ses collègues mineurs du RC Lens, pour un résultat catastrophique. Merlebach finit la saison avec deux victoires (7-0 face à la réserve sochalienne, et 3-2 face aux collègues petits poucets de Creil) et 14 points au classement. Ne digérant pas la descente, ils évolueront entre CFA et DH les années suivantes. Ils sont aujourd’hui dans le deuxième échelon régional. Leur stade est rebaptisé Philippe-Schuth, en hommage à l’ancien professionnel décédé.

 


UES Montmorillon, 1979/80 et 1980/81

L’arrivée de l’Union en D2 est assez logique: voilà quatre ans que le club de la Vienne taquine les sommets du CFA. Il décroche une montée méritée en D2 au printemps 1979. Pour une commune d’un peu plus de 6.000 habitants, c’est un exploit. Mais les Montmorillonnais sont dans un groupe qui comporte d’autres cendrillons: Guingamp, Lucé, Nœux-les-Mines, ainsi que aussi quelques gros comme Rennes, Rouen ou Reims. 

 

 

Le jeune Alain Queyrel claquera une quinzaine de buts, insuffisants pour faire perdurer le miracle. Mais les Pierrots de Strasbourg refusent de monter en D2, et les Noir et Blanc repartent pour une saison dans leur stade Jean-Ranger – un des plus improbables qui soit. Brest, Rouen, Rennes, le PFC viendront dans ce coin de pure campagne y perdre quelques plumes, mais pas forcément des points. 17e, les "Macarons" descendent en D3 pour glisser doucement jusqu’en DHR à ce jour.

 


AC Mouzon, 1971/72

3.200 habitants. Pas plus. Mais une saison passée en D2, recevant Lens, Rouen, Troyes, et le voisin sedanais. Du vrai football de village, comme on ne le conçoit plus. Zagar, Tonnel et Le Flochmoan percent à cette époque au sein du club de la plus petite ville ayant hébergé un club de Ligue 2. Le bilan du passage: 6 victoires, 11 nuls et 13 défaites, 45 buts marqués pour 54 encaissés et un maintien raté de deux points. Lens, Amiens et Cambrai prendront des valises dans les Ardennes. L’aventure prend fin définitivement pour Mouzon après avoir été absorbé par le CS Sedan Ardennes qui, relégué de D1, cherchera des appuis sportifs régionaux solides.

 


AS Saint-Seurin, 1989/90 à 1991/92

Pour les amateurs de sports, Saint-Seurin-sur-Isle, c’est la patrie de Jappeloup de Luze, monture d’un certain monsieur Durand, médaille d’or olympique de Séoul en 1988. Pour les amateurs de foot, l’AS Saint-Seurin, c’est trois saisons en D2, avec l’espace d’une saison des gens comme Gravelaine et Laslande dans l’effectif. Le stade, en capacité théorique, peut accueillir la totalité des 2.500 habitants recensés à l’époque. Au cœur de la Gironde, le club fut même un temps au même niveau que ses illustres voisins bordelais, jetés au purgatoire par la DNCG, ce qui donna lieu à un inattendu derby en 1991/92 (deux victoires bordelaises, 1-0 à Saint-Seurin, 3-0 à Lescure). 

 

 

Véritables phénomènes de foire durant trois saisons, les Saint-Seurinois ont accueilli Strasbourg, Lens ou Rennes dans un stade bucolique et coquet où l'on peine à se croire en D2. Le club ne se relèvera jamais de sa crise de croissance, sombrera immédiatement en DH a l’issue de la relégation de 1992, avant de servir de greffon au FC Libourne pour une aventure du même calibre (en D2 entre 2006 et 2008) et une fin équivalente: liquidation puis direction la DSR.

 


US Tavaux-Damparis, 1976/77, 1979/80 et 1980/81

Les Jurassiens arrivent en D2 après deux montées successives. La dynamique n’est pas suffisante pour se maintenir, hélas, et ils prennent l’ascenseur après un premier passage assez discret: 17e, 7 victoires, 7 nuls et 20 défaites pour 69 buts encaissés. Mais contrairement à la plupart des clubs qui connaissent ce type de crise de croissance, ils trouvent le moyen de revenir en D2 deux ans plus tard, et s’y maintiennent! Monaco, Toulouse, Marseille feront le voyage dans la plaine pour y découvrir les charmes du coin, et ce club porté en partie par les usines Solvay. La troisième saison fut fatale, le maintien étant raté d’un point, et le club périclita doucement jusqu’à être absorbé par le voisin de Dole en 1991.

 


Sportive Thionville 1979/80 et 1980/81

L’histoire d’une belle explosion financière : c’est ainsi que l’on pourrait résumer le parcours d’un club qui fut tout de même champion d’automne de D2 en 1980. Les Lorrains finirent 6e de leur deuxième et dernière saison en D2, avant de repartir en D4 pour ne jamais réellement se remettre de ce dépôt de bilan. Mais le parcours de l’époque marquera durablement les esprits, et le nom de l’équipe demeurera suffisamment prestigieux pour attirer en début ou fin de carrière quelques joueurs connus (Micciche, Gaillot, Pfertzel, Borbiconi, Pouget…). À l’instar de Merlebach, Blénod, Forbach, Creutzwald, l’histoire du club s’inscrit dans celle d’un bassin minier qui fournissait par intermittence des équipes à la D2.

 


CS Vittel, 1973/74

À Vittel, il y a de l’eau. Et du foot. Et bien avant l’Evian Thonon-Gaillard, on a eu un représentant digne de ce nom de nos vaillantes cités thermales et minérales. La réussite fut bien moindre, puisque contrairement aux Savoyards, les Vosgiens n’ont connu qu’une saison de semi-professionnalisme. Le Red Star et le PSG eurent la joie de fouler la pelouse du stade Jean-Bouloumié, moderne et flambant neuf, aux faux airs de l’actuel stade de Bondoufle à Évry. Du passage du club en D2 il ne reste rien. L’équipe végète dans les profondeurs du championnat des Vosges, à en croire les passages peu élogieux de la presse locale.

 

Autant d'équipes improbables, donc. Gardons en tête que c'est par ce chemin que passèrent Guingamp, Gueugnon ou Cuiseaux-Louhans, et que l'ETG actuelle est issue de Gaillard. De quoi faire cauchemarder la LFP...

 


[1] On vous parle d’une époque où la formation n’avait pas concentré tous les talents en un seul et même point du département, où l’arrêt Bosman n’avait pas révolutionné la géopolitique du sport, et où les mairies pouvaient subventionner et porter à bout de bras des structures pour les représenter sur un plan national.
 

Réactions

  • Vas-y Mako! le 18/11/2014 à 17h43
    Coach Potato
    aujourd'hui à 13h12.

    Sinon, coller une Blenod avec un Panini à des enfants, c'est tout de même spécieux. Les parents doivent rester vigilants.

    ..et encore, la fusion avec Rungis a échoué.

  • Fugazi le 18/11/2014 à 18h09
    Merci pour ces petits voyages régionaux fort agréables.

  • Madar Kvador le 18/11/2014 à 20h56
    Merci de ne pas avoir oublié le club de mon coeur : le S.O. Châtellerault. J'en ai encore la larme à l'oeil quand je repense à cette cruelle fin de saison de D2 en 87/88.
    Faut dire aussi que les joueurs avaient laissé beaucoup d'énergie en Coupe de France : élimination en quarts de finale contre Reims. Plus de 25 ans après, je reste convaincu que sans la Coupe de France, le maintien en D2 était assuré. Snif...

  • Brest Of Burden le 19/11/2014 à 00h13
    Mich' Jestin président d'Ancenis !

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