Prêts à rejoindre la task force
Les Cahiers du football sont candidats pour prendre la place de Philippe Ginestet, démissionnaire énervé, au sein du groupe de réflexion sur l'arbitrage. Ce ne sera qu'un oubli réparé.
Auteur : Jérôme Latta
le 22 Avr 2008
Sur le plan parasportif, le week-end a été marqué par l'annonce, qu'il voulut probablement fracassante, de Philippe Ginestet. Le président du Racing, excédé par l'arbitrage de Strasbourg-Lyon, a en effet décidé de démissionner de la task force sur l'arbitrage mise en place ce mois-ci par la Ligue et la Fédération, conçue comme "un groupe de réflexion pour améliorer l'arbitrage".
Thérapie de groupe
Ce groupe est composé des présidents de la LFP et de la FFF, Frédéric Thiriez et Jean-Pierre Escalettes, du directeur technique national Gérard Houllier, du président de la Direction nationale de l'arbitrage, Marc Batta, du président de Rennes Frédéric de Saint-Sernin, du représentant de l'UNFP Sylvain Kastendeuch (UNFP, syndicat des joueurs), de Pierre Repellini (UNECATEF, syndicat des entraîneurs), de Gérard Ernault, ancien rédacteur en chef de France Football et de Philippe Doucet (Canal+).
Déjà, on se prend à douter des critères de sélection, puisque ce garçon fait un scandale pour un double carton jaune qui se justifie (1). Ensuite, faire de ceux qui stigmatisent en permanence les arbitres (entraîneurs, dirigeants, joueurs et journalistes)... les arbitres de ce débat a quelque chose d'un peu étrange. On a le sentiment que cette commission est une manière de poursuivre le procès des hommes au sifflet sur un autre terrain. En réalité, on trouverait plus justifiée la création d'une task force composée d'arbitres et de psychothérapeutes, chargée de traiter le problème de l'infantilisme des professionnels du football quand ils abordent la question de l'arbitrage.
La candidature idéale
Toujours est-il que cette assemblée a du pain sur la planche et que les enjeux sont de taille: car parti comme il est, le football français se dirige vers un immense chaos s'il ne se ressaisit pas rapidement. Or, une évidence s'impose: qui mieux que les Cahiers du football peut postuler au siège libéré par Philippe Ginestet? Dix années de réflexion et d'articles sur l'arbitrage témoignent de notre intérêt pour cette question, et les propositions que nous n'avons cessé d'émettre attestent du volontarisme de notre démarche. En outre, notre critique argumentée contre les mirages de l'arbitrage vidéo fait de nous un indispensable contrepoint à la pensée dominante.
Certains présidents de club ont réclamé un "Grenelle de l'arbitrage": nous voulons bien jouer le rôle de Greenpeace ou du WWF pour sauver l'espèce menacée des arbitres, et surtout, ouvrir le débat sur la société civile en soumettant les travaux du groupe à la discussion avec la création d'un forum dédié.
Soutenez la candidature des Cahiers à la task force de l'arbitrage! Nous excuserons bien volontiers Frédéric Thiriez de ne pas avoir répondu à notre récent test sur l'arbitrage vidéo, s'il nous reconnaît comme les interlocuteurs qui manquaient autour de la table. Nous sommes même disponibles pour participer à la réunion qui se tient demain 23 avril.
(1) On a encore entendu, comme à l'occasion de la finale de Coupe de la Ligue, que les sanctions devraient être modulées selon le moment de la partie. Cette fois, certains ont suggéré qu'il faudrait aussi les prendre en fonction du moment de la saison et du classement des protagonistes. Seule constante: le joueur est complètement absous de ses responsabilités.