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La conjuration des imbéciles

"L'incident de Leipzig", avec le but refusé à Patrick Vieira, devait forcément réveiller les partisans de la vidéo, de retour, tel Frédéric Thiriez, avec des arguments d'une aveuglante bêtise…

Auteur : Pierre Martini le 22 Juin 2006

 

Il fallait lire, au lendemain de France-Corée et du but refusé à Patrick Vieira, la nouvelle charge infantile de Frédéric Thiriez, amalgamant les systèmes susceptibles de vérifier le franchissement de la ligne et ceux qui feraient intervenir les ralentis incessamment au cours des rencontres (faisant même un parallèle entre le succès de son oreillette et la nécessité de la vidéo). Lorsqu'il qualifie d'"insulte à l'intelligence" le refus de la FIFA de le laisser jouer au docteur Diafoirus avec le football, il ferait bien d'étudier ses propres arguments, et de réaliser que lui-même n'a rien compris à ce sport qui n'a jamais respecté une stricte rationalité – c'est le moins qu'on puisse dire – et qu'il veut exposer à des dérives bien plus graves.



Pensée unique
Pire, abusant d'un pouvoir qui ne fait pourtant de lui que le président de la Ligue et non le Lider Maximo du football national (et lui donne encore moins une quelconque légitimité pour légiférer sur le jeu), notre moustachu s'érige contre la position dissidente de Michel Platini. "Je rappelle que notre position n'est pas celle de la Ligue ni la mienne (sic), c'est celle de la France". Bravo pour le sens de la démocratie et du pluralisme des opinions...
Car n'hésitant pas à prendre les amateurs de foot pour des idiots (c'est d'ailleurs le principe même de la mercantilisation qu'il prône), il place ainsi derrière lui toute la France du foot... Vous y compris, camarades. Mais après quel débat? À la suite de quelle consultation? Croit-il que les indignations de comptoir, les protestations de commentateurs incapables de "lire" un ralenti ou les pseudo analyses des experts patentés suffisent à régler le problème? Car une chose est sûre: dans notre pays – le seul en Europe à ce point obsédé par la vidéo, ce qui témoigne un peu plus de son manque de culture footballistique – le débat sur l'arbitrage a été totalement confisqué.

Sans plus de scrupules, le président de la LFP entraîne également la Fédération dans sa campagne, puisque sa proposition est "menée et présentée" par cette dernière. Quand on sait comment la Ligue a mis à sa botte, via des aides conditionnées, une FFF sous perfusion financière, il y a de quoi s'attrister un peu plus. Qui va croire que l'ensemble du football amateur, des dirigeants et des éducateurs qui le composent, est massivement favorable aux thèses de Frédéric Thiriez?


Amnistie
Il fallait s'attendre à ce que l'incident de Leipzig serve ainsi les intérêts de ceux en sont rendus à espérer les erreurs pour tomber dessus en croassant. On connaît leur procédé: résumer des dizaines de faits de match à une unique décision arbitrale, qui aurait à elle seule décidé du sort de la rencontre. C'est trouver de bien grossières excuses aux joueurs français, qui ont aussi raté des occasions énormes devant le but de Lee Woon-jae... Autant d'erreurs amnistiées à bon compte par celle de M. Archundia.

Il faut pourtant entendre les premiers concernés s'exprimer sur le sujet. "Ça fait partie du jeu (…) Il faut vivre avec, on ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes", relativisait Patrick Vieira, tandis que Fabien Barthez renchérissait: "On n'a pas le droit de s'en servir comme excuse". Le Juventino notait aussi que les placements de l'arbitre et de l'assistant avait été mauvais... Ce qui signifie qu'elle aurait pu être évité sans recourir à des moyens lourds. L'ex-Marseillais, lui, affirmait qu'il serait regrettable d'en recourir à la vidéo, alors que d'autres solutions plus simples n'ont pas été expérimentées sérieusement, comme l'augmentation du nombre des arbitres sur le terrain – tout à fait à même de réduire le taux d'erreur dans la surface de réparation, où elles sont les plus dommageables, sans menacer les fondements du jeu. Une option prônée par Michel Platini, mais qu'un penseur comme Frédéric Thiriez doit probablement trouver insuffisamment "moderne". Ou ne livrant pas suffisamment le football à ses diffuseurs...

Réactions

  • ravio le 23/06/2006 à 12h01
    Tu évoques la sérénité des rugbymens.

    Au rugby, le score en fin de match est plus souvent 27 à 12, que 1-1 ou 2-1.
    Au point de vue sérénité, ça aide.

    Tu imagines la réaction de Castaignède, quand il a passé son fameux drop, à la dernière minute d'Angleterre-France à Twickenham en 98 (si je me souviens bien) si l'arbitre le lui refuses ?

  • Raspou le 23/06/2006 à 12h04
    Pour détendre l'atmosphère, et pour bien montrer que je suis pas la moitié d'un inculte, rappelons que "La conjuration des imbéciles" est l'unique roman de l'écrivain américain John Kennedy Toole, qui l'a écrit, a tenté de le faire publier, a échoué, et s'est suicidé, genre à trente ans et des brouettes. C'est sa mère qui quelque temps plus tard a réussi à le faire paraître, et il a eu un succès phénoménal, obtenant un prix prestigieux je sais plus lequel. Littérature, ceux qui sont morts pour toi te saluent.

    Le seul point commun qu'on peut trouver avec les imprécations de Pierre Martini sur son sujet de prédilection, ça me semble être le style de lettres qu'écrit le personnage principal du livre, un obèse parcourant la Nouvelle-Orléans sur un petit vélomoteur, et qui dans ses correspondances professionnelles marie avec un rare brio la mauvaise foi la plus absolue, la mégalomanie la plus totale et les arguments les plus improbables.

    J'en déduis donc que c'est un titre d'article en forme d'auto-dérision.


  • Vikash Thoracique le 23/06/2006 à 12h06
    Castaignède est un garçon bien élevé, qui n'aurait pas dit du mal de l'arbitre ou réclamé la vidéo...
    Sans faire de rugby-fiction, on remarque que sur aucun terrain de rugby de haut niveau les arbitres ne sont insultés ou pris à partie (sauf par des spectateurs, mais en ce cas les joueurs les défendent, comme dans un match NZ-AfS où un 2e ligne sudaf a mis une droite à un spectateur entré sur le terrain ;-)), que les entraîneurs n'en rajoutent pas (Lagisquet récemment suite à un essai en-avant encaissé contre Toulouse je crois)...
    Et même lors de la coupe du monde en Afrique du Sud où les Français auraient dû avoir un essai de pénalité en demi-finale, on a retenu le beau match, la portée symbolique (Mandela...) et on n'en a pas fait des tonnes sur l'arbitrage.

  • Rigoboum Song le 23/06/2006 à 12h07
    Alexis - vendredi 23 juin 2006 - 11h41
    Parce que pour ma part, on accorde le but à Vieira, on gagne 2-0 (ou 2-1), mais à la fin je n'ai pas passé un meilleur moment si le match conserve la même physionomie, avec peu d'entrain, peu de panache, une qualité technique moyenne, un rythme relativement lent, etc...
    ------------------
    Parenthèse :
    On ne saura jamais mais je pense pour ma part que les bleus se seraient décrispés du cul à 2-0 et que, jouant plus relâchés, ils auraient offert un spectacle un peu plus "champagne" en seconde période (après une 1ère MT que j'ai tout de même trouvé remarquable de maîtrise même si ce n'était pas non plus chatoyant).
    A 1-0, on a le cul entre deux chaises, on joue pas « libéré ». Ce 2ème but de Vieira aurait lavé les têtes. Les bleus auraient déroulé.

  • Oook le 23/06/2006 à 12h08
    J'ai l'impression que les adversaires de la video oublie un peu que la video n'interviendrait qu'à la demande de l'arbitre (donc pas obligatoirement) et sur certains faits de jeu uniquement.

    "1/ L'interprétation des images. Comme chacun sait (Darcheville hors jeu, péno sur Nilmar, etc.) il n'existe pas une vérité absolue des images qu'il suffirait de lien
    "2/ La faillibilité des images. Le but de Vieira est assez nettement entré, mais pour un cas de ce type, combien d'images impossibles à interpréter? [...]"

    Et alors? Personne n'a dit que la video etait fiable à 100%. Mais si elle permet de corriger ne serait-ce qu'une erreur sur 10 (et a priori, elle en corrigerait quand meme plus que cela), c'est toujours ca de pris.
    Et evidemment, l'arbitre reste seul maitrie à bord. C'est lui qui decide le recours ou non à la video, et c'est lui qui decide s'il y a faute ou pas (apres eventuelle vision des images). L'arbitrage reste humain.


    "3/ L'interruption du jeu. [...]"
    La video n'interviendrait probablement meme pas une fois par match en moyenne. L'arbitre ne doit y avoir recours que s'il a un doute. C'est un outil en dernier recours. S'il est sur qu'un joueur n'etait pas hors-jeu sur un but, meme si l'equipe qui a encaissé le but proteste, il n'a pas à aller vérifier.

    "4/ Bref la vidéo dans le rugby est loin d'être la grande réussite qu'on imagine ici."

    Moui, t'auras du mal à me faire croire qu'il y a plus d'erreur d'arbitrage avec la video que sans...

    5/ Quelle vidéo pour quels faits? [...]

    Toujours pareil, l'arbitrage reste humain. C'est l'arbitre qui tranche. La video n'annulerait pas les erreurs, mais permettrait très probablement d'en éviter certaines.


    Je me fous un peu du débat, je me passe de la video, mais je n'ai jamais vraiment trouvé un seul argument pertinent contre son usage.
    Par précaution, je rappellerai aussi qu'un contre-exemple (bresil-norvege) n'est PAS un argument.

  • Joey Tribbiani le 23/06/2006 à 12h10
    Alexis, les véritables erreurs d'arbitrage ne me posent AUCUN problème. Théoriquement celles-ci devraient juste se distribuer de façon statistiquement homogène entre les différents concurrents.

    Mais quand on assiste à des aberrations comme en 2002 avec la Corée du Sud (oui encore, je sais), avec une compétition totalement faussée. Quand le sport qui me passionne depuis près de 25 ans devient comme dans ce cas précis l'otage et l'instrument d'enjeux extra-sportifs cela a tendance à m'écoeurer ...

  • ULF le 23/06/2006 à 12h13
    bon, pour ce qui est des arguments pour/contre le video arbitrage je reserverai ca pour le fil idoine (changer l'arbitrage?).

    pour ce qui est de reagir à l'article , il est amusant de constater que les opposants usent pele mele d'arguments historique, ideologiques, techniques en denoncant les incohérences des partisans.

    Le plus fort est d'attaquer ad personam le porteur emblématique de la proposition en denigrant ses (discutables) methodes, pourquoi pas.
    mais lui amalgamer les partisans de la proposition (et non *ses* partisans) releve de la meme methode que celle qu'on denonce.

    bref, de mon point de vue, le plus mauvais des CDF dans le pire des mondes possibles (la tchéquie éliminée, Ouiiiiinnnnnnn...)

  • Adriano Caramba le 23/06/2006 à 12h15
    La vidéo peut être une bonne chose à condition d'être considérée comme un simple outil à la disposition de l'arbitre, à qui on devra toujours reconnaitre le droit d'en faire un usage erroné. C'est avant tout une question de mentalité.

    En rugby, l'utilisation de la vidéo est du ressors du seul arbitre et réservée à certaines phases de jeu bien spécifiques. Le public a facilement adopté cette modernisation sans qu'un rugby à deux vitesses soit créé pour autant. Les rugbeux amateurs, qui sont aussi les premiers spectateurs de leur sport, trouvent normal que le jeu de haut niveau appelle un arbitrage de haut niveau.

    Reste que l'idée selon laquelle la technologie permmettra d'éliminer les erreurs d'arbitrage est d'une dangereuse naïveté. A l'université d'Oxford, un laboratoire très pointu d'analyse d'images a planché sur le fameux but accordé à l'Angleterre en finale de la CM 66. A partir des images et films d'archive qu'ils ont pu récupérer, et à l'aide de modèles mécaniques et statistiques particulièrement chiadés, ils ont reconstruit la trajectoire du ballon en 3D pour déterminer si, oui ou non, le but était valable. Le résultat, c'est que l'incertitude est totale: 50-50. Quarante ans après, on ne sait toujours pas. On ne le saura sans doute jamais.


  • l'enchois le 23/06/2006 à 12h16
    J'ajouterais pour foutre un peu plus le bordel (vu que ma petite blagounette n'a déridée personne), que j'ai vu une démonstration assez suréaliste et puante de mauvaise foie réalisée par des spécialistes coréens, et qui montre clairement, image et modélisation en 3D à l'appuye, qu'il n'y a pas but parcequ'il semblerait qu'une fraction d'un dizième de centimètre de l'extrémité du bout du cuir du bollond pourrait en fait se trouver à peut près au même niveau (d'un point de vue vertical s'entend !) qu'un brin d'herbe paint en blanc, mal coupé et malencontreusement couché vers l'intérieur du but !

    (je caricature à peine)

    Alors, but ou pas but ?

    (pardon pour mon crime contre l'orthographe)

  • Oook le 23/06/2006 à 12h19
    Adriano Caramba - vendredi 23 juin 2006 - 12h15
    La vidéo peut être une bonne chose à condition d'être considérée comme un simple outil à la disposition de l'arbitre, à qui on devra toujours reconnaitre le droit d'en faire un usage erroné. C'est avant tout une question de mentalité.


    Meme s'il parait que c'est mal, je plussoie fortement.
    C'est exactement ce que je voulais dire, mais en bien mieux écrit.

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