La FIFA adopte la thérapie du choc (des civilisations)
Une Balle dans le pied - Grossière mais efficace, la rhétorique de la FIFA et de son président entretient la confusion et les antagonismes.
La Coupe du monde 2022 est une expérience qu'on ne saurait réduire au football, au grand regret de Gianni Infantino. Ainsi met-elle en scène des tensions géopolitiques internationales, des oppositions philosophiques et des antagonismes culturels.
Alors qu'il était devenu le terrain d'expression d'un nationalisme soft, très inoffensif en regard des traditions belliqueuses du XXe siècle, voilà que, acculés, la FIFA et le Qatar jouent la carte du "choc des civilisations", sinistre théorie élaborée par le géopolitologue Samuel Huntington.
La compétition devient ainsi un laboratoire de rhétorique appliquée, une sorte de Mondial du sophisme, quoique ces termes soient un peu flatteurs : on reste au niveau de "C'est çui qui le dit qui l'est", ou du plus concis : "Toi-même !" de cour de récréation. (...)