Les 11 types de la 26e journée
Une journée de Ligue 1 qui comptera une suspension des arbitres, leurs remplaçants sortis tout droit des stades champêtres de National tellement appréciés que ça en devient suspect, quatre buts en sept matchs pour égayer un samedi soir sans César ni d'l'amour, d'la joie, d'la bonne humeur aux Victoires de la Musique.
Pour 600 millions d’euros, la L1 peut aussi se vanter d’avoir le seul championnat qui se joue à 19, avec un club exempté chaque journée et qui ramasse de facto les trois points en passant par la case Arles-Avignon. En période de négociation des droits télé, le plan marketing de Thiriez a parfaitement fonctionné: la L1 reste décidément un championnat unique au monde.
Gardien
Fabien Audard (Lorient)
Lorient-Nancy, le Synthético, nouvelle affiche hype du championnat retransmise en Mondovision, enfin surtout sur TV Breizh et sur France 3 Lorraine. La surface Elber-foot-bide aurait pu voir l’émergence de gestes farfelus en Ligue 1 comme des dédoublements, des passes courtes en petit périmètre, des frappes qui ne finissent pas leurs courses dans les travées… C'est ce qui était prévu au programme en début de saison. Mais la Ligue 1 est tellement cruelle que l’homme du match fut un gardien, le seul à savoir utiliser comme il faut la surface préférée de Jean-Michel Jarre pour ramener à force de sorties kamikazes brûlures et 0-0 de rigueur comme trophées d'un soir.
Défenseurs
Kamel Chafni (Auxerre)
Tout le génie de la L1 dans une carrière qui commence à Besançon dans le rôle de la terreur des surfaces avant de se poursuivre au poste de latéral droit d'un soir. Encore un effort et Eric Gerets, actuel sélectionneur du Maroc, tiendra enfin le gardien d’expérience qu'il aimerait tant tenir en vue de la CAN 2012.
Siaka Tiéné (Paris Saint-Germain)
Dans la course au trophée Bernard Mendy du mois, notre sondage Louis Harris-Le Parisien donne déjà Tiéné vainqueur haut la main grâce à sa performance en terre bourguignonne. On espère que le Hall of Shame spécial PSG n'y est pour rien tant le raté de l’ancien gars de VA sent le changement niveau plan de carrière: torpiller la saison parisienne reste encore le plus court chemin pour rentrer dans la légende du club de la Capitale. On comprend mieux pourquoi Edel faisait la gueule à la sortie de l'Abbé-Deschamps avec l'irruption aussi soudaine que grotesque de ce concurrent que personne n'avait vu venir. Ce qui est sûr, c'est que ça va pas aider Kombouaré et son Feng-shui, tout ça.
Adil Rami (Lille)
Si les Lillois continuent à se maintenir en tête de la flottille en course pour l’Hexagoal-sa-Race, ils ne le doivent pas uniquement à leur animation offensive si souvent louée. On l'oublierait presque, mais ils possèdent également un des deux compères de la défense des Bleus. Certes, Adil Rami fait davantage fantasmer les lecteurs de Têtu que ceux de Catenaccio Magazine. Les déclarations d’amitié ambiguë avec Philippe Mexès, son pote de toujours, un autre métrosexuel sévissant dans le Calcio, sont relayées à une heure de grande écoute dans le Téléfoot de Christian Jeanpierre. Reste que depuis que le question d'un nouveau challenge à Valence est réglée et que son adoubement en Equipe de France a été confirmé, le Beckenbauer du 5-9 ne cesse d'enchaîner les performances de haut-vol.
Souleymane Diawara (Marseille)
Diawara ne veut pas seulement dire "suspensions" en provençal, que ce soit celles de son permis envolé à cause d'une série de radars un brin trop zélés comme celles que son jeu physique peut causer. Non, le nom de l'ancien Havrais est tellement polysémique qu'il en appelle à l’Histoire. A celle de Jules César pour commencer, le roi de l'aphorisme, pas l'empeureur, hein... Du coup, avant le match contre Lille, on s'attendait à une nouvelle déclinaison du "On joue, on voit, on gagne". 90 minutes plus tard, Soulé a bien joué, il a vu, mais il a perdu. Pour Diawara, on retiendra cet "Homines quod volunt credunt" ("Les hommes croient ce qu’ils veulent croire" toujours de Jules César) en guise de nouveau sens du jour.
Milieux
Rémi Gomis (Valenciennes)
(Par Kevin, notre ancien stagiaire) Si la défense valenciennoise ressemble à un coffre-fort ces temps-ci, l’ex-caennais et Lavallois y est pour beaucoup. Sentinelle à la Alou Diarra, l’international sénégalais est une véritable lessiveuse à ballons dans l’entre-jeu du club cher à Jean-Louis Borloo. Une arme de choix quand il s’agit de lutter pour sa survie en Ligue 1. Surtout qu’une heure avant, Gomis avait décroché l’argent à l'épreuve du saut en longueur aux championnats d’Europe en salle d’athlétisme. La preuve que Patrick Montel ne dit pas que des conneries quand il nous annonce que certains athlètes valent bien plus que des footballeurs pourris gâtés.
Delvin Ndinga (Auxerre)
On pensait que le retour de Pédretti serait décisif. En réalité, c’est celui de Ndinga qui rappelle qu’on n’est pas obligé de bien savoir jouer au ballon pour réussir en Ligue 1. Il suffit parfois de savoir courir plus longtemps que les autres et de jouer plus physique que tout le monde. Le natif de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, est bien ce que la Ligue 1 sait faire de mieux: un milieu qui ferait passer Thierry Dusautoir pour une danseuse-étoile.
Attaquants
Youssef El-Arabi (Caen)
Des SMS très émouvants et larmoyants, reçus par l’attaquant caennais de la part de Joël Müller, Elie Baup, Pablo Correa, Alain Casanova, Vahid et plein d'autres. Non pas pour le féliciter pour son but décisif, mais pour sa déclaration la plus Ligue 1-0-0 de la saison: "J’espère qu’on va continuer à fermer le jeu et à prendre des points." De quoi composter son billet pour l’éternité en L1.
Eric Mouloungui (OGC Nice)
C’est officiel, Eric Mouloungui fait son entrée dans le Top 5 des plus grands de L1, ces types qui jouent attaquants avec des statistiques de défenseur central.
1. Hassan Ahamada : même son homonyme Ali, quatrième gardien du TFC, a plus de chances de finir sa carrière avec plus de buts que lui.
2. Matt Moussilou : il paraît qu'on lui cherche déjà un remplaçant. En Suisse.
3. Alioune Touré : passer du PSG au Paris FC en passant par la case Qatar, ça vous classe un footballeur.
4- Pascal Nouma : l’entraîneur de son club de vétéran en Turquie l’a reconverti en défenseur central. Les amateurs de kebabs le préfèrent encore pour le rôle de sa vie dans le seul Star Wars oignon-salade-tomate-sauce blanche, le seul qui compte.
5- Eric Mouloungui : le maintien de Nice en Ligue 1 est entre les mains d’un seul homme, David Ospina.
Pierre-Alain Frau (Lille)
L’histoire du nez qui a bouché le Vieux-Port. Sans doute l’un des buts les plus importants de l’année à voir le début de dépression des supporters marseillais depuis deux jours devant toutes les machines à café de France. Et de toute évidence LA grosse erreur de casting de Nike qui n'a pas vu que le seul monument à proéminence nasale capable d'envoyer la tirade de la touche, c'était bien lui, l'Aigle de Belfort.
Lisandro Lopez (Lyon)
Aulas pourra bien envoyer quinze communiqués rageurs et menacer notre vaillante cellule Investigations et Recherches - plus connue sous le nom de cellule Whiskypédia -, toutes ces passes décisives envoyées à Lisandro pour qu'il marque au moins trois buts en une soirée, ce titre de meilleure attaque de L1 ramenée de ce 5-0 spectaculaire, c'est bien la preuve que les primaires à l'OL sont bouclées: les militants ont choisi Licha plutôt que Puel.
C'est le moment de regretter de ne pas avoir connu les3points plus tôt:
• Looks du monde - Cissé, un DC9 d'école
• Hall of Shame - Paris Saint-Germain