Trezeguet, l'élégance du maraudeur
Une Balle dans le pied – David Trezeguet devrait officialiser sa retraite sportive après presque vingt années d'une carrière dont on ne devrait pas retenir que les buts. Éloge d'un attaquant unique.
Si je ne devais conserver que deux images de football, l'une serait celle d'Alain Giresse courant sur le terrain de Séville après sa reprise de volée contre l'Allemagne, l'autre celle de David Trezeguet longeant, torse nu, la ligne de touche du Kuip de Rotterdam après la sienne face à l'Italie. Deux volées d'une incroyable pureté, pour inscrire le but d'une victoire inachevée et le but d'une victoire définitive, tous deux fêtés avec une joie immense par leurs auteurs, sans le moindre calcul.
Entre les deux, dix-huit années de football, depuis un commencement (le beau et le plus tragique des matches) jusqu'à ce qui constituait déjà une sorte de fin : l'accomplissement parfait d'une vie de supporter de l'équipe de France, l'inversion de la cruauté originelle de 1982, un deuxième titre de suite dans des circonstances inoubliables.
Lorsqu'aux lendemains d'un sacre mondial remporté sans "grand" buteur, on vit débouler presque simultanément trois attaquants français immensément prometteurs, ce fut comme si la formation hexagonale nous offrait une abondance de biens inespérée. Des biens plutôt rares dans une histoire des Bleus plus marquée par ses numéros 10 que par ses goleadors – Fontaine et Platini (un numéro 10) exceptés. (...)
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